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lundi 9 février 2015

Correction

Le sujet de la correction paternelle évoqué par le pape François a provoqué quelques remous hors Italie. Il est intéressant de remarquer que le livre des Proverbes (13,24) la mentionne pour les garçons. La traduction liturgique a remplacé les traditionnelles verges par la trique. La règle de Saint Benoît mentionnait aussi ce passage dès le chapitre II et il est parfois traditionnellement représenté avec l'arsenal de rigueur qui était en vérité beaucoup plus utilisé par les moines colombaniens : "Alors qu'une ou deux admonitions verbales suffisent pour redresser les natures délicates et capables d'intelligence, ceux qui sont au contraire mauvais, durs de cœur, orgueilleux ou désobéissants, il faut leur infliger le châtiment des verges ou d'autres peines corporelles, et dès le principe du mal exercer la répression. On sait qu'il est écrit : "L'insensé ne se corrige pas avec des paroles ", et ailleurs : "Frappe de verges ton fils et tu l'empêcheras d'aller à sa perte."

Saint Augustin dans ses Confessions (L. 1, ch. 9) se plaignait des mauvais traitements reçus à l'école, mais, même sans l'aide des pères jésuites aux méthodes plus psychologues dans leur pédagogie , le Seigneur en fit quelque chose :

CHAPITRE IX. AVERSION POUR L’ÉTUDE; HORREUR DES CHATIMENTS.

14. O Dieu, mon Dieu, quelles misères, quelles déceptions n’ai-je pas subies, à cet âge, où l’on ne me proposait d’autre règle de bien vivre qu’une docile attention aux conseils de faire fortune dans le siècle, et d’exceller dans cette science verbeuse, servile instrument de l’ambition et de la cupidité des hommes. Puis je fus livré à l’école pour apprendre les lettres; malheureux, je n’en voyais pas l’utilité, et pourtant ma paresse était châtiée. On le trouvait bon; nos devanciers dans la vie nous avaient préparé ces sentiers d’angoisses qu’il fallait traverser; surcroît de labeur et de souffrance pour les enfants d’Adam.

Nous trouvâmes alors, Seigneur, des hommes qui vous priaient, et d’eux nous apprîmes à sentir, autant qu’il nous était possible, que vous étiez Quelqu’un de grand, qui pouviez, sans apparaître à nos sens, nous exaucer et nous secourir. Tout enfant, je vous priais, comme mon refuge et mon asile, et, à vous invoquer, je rompais les liens de ma langue, et je vous priais, tout petit, avec grande ferveur, afin de n’être point battu à l’école. Et quand, pour mon bien, vous ne m’écoutiez pas (Ps XXI, 3), tous, jusqu’à mes parents si éloignés de me vouloir la moindre peine, se riaient de mes férules, ma grande et griève peine d’alors.

15. Seigneur, où est le coeur magnanime, s’il en est un seul? car je ne parle pas de l’insensibilité stupide; où est le coeur dont l’amour vous enlace d’une assez forte étreinte pour ne plus jeter qu’un oeil indifférent sur ces appareils sinistres, chevalets, ongles de fer, cruels instruments de mort, dont l’effroi élève vers vous des supplications universelles qui les conjurent? Où est ce coeur? Et pourrait-il pousser l’héroïsme du dédain, jusqu’à rire de l’épouvante d’autrui, comme mes parents riaient des châtiments que m’infligeait un maître? Car je ne les redoutais pas moins, et je ne vous priais pas moins de me les éviter; et je péchais toutefois, faute d’écrire, de lire, d’apprendre autant qu’on l’exigeait de moi.

Je ne manquais pas, Seigneur, de mémoire ou de vivacité d’esprit; votre bonté m’en avait assez libéralement doté pour cet âge. Seulement j’aimais à jouer, et j’étais puni par qui faisait de même; mais les jeux des hommes s’appellent affaires, et ils punissent ceux des enfants, et personne n’a pitié ni des enfants, ni des hommes. Un juge équitable pourrait-il cependant approuver qu’un enfant fût châtié pour se laisser détourner, par le jeu de paume, d’une étude qui sera plus tard entre ses mains (367) un jeu moins innocent? Et que faisait donc celui qui me battait? Une misérable dispute, où il était vaincu par un collègue, le pénétrait de plus amers dépits que je n’en éprouvais à perdre une partie de paume contre un camarade.
***

Une kyrielle de sujets à explorer pourrait suivre : éducation selon les civilisations, les époques, les sexes, questionnements sur l'éducation scolaire. Comportement envers les enfants provenant d'autres régions, comportements de ceux-ci, etc... Bonne route pour sujet grave et une pensée pour les enseignants qui n'ont pas toujours la tâche facile en dépit des changements de méthodes.

Les études abondent et la remarque du Conseil Pontifical pour la protection de l'enfance n'est pas sans fondements.
Conseil Pontifical pour la protection des mineurs : Article Zénit ; Institution de la commission (italien)

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