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jeudi 5 mars 2015

Là où l’on n’honore pas les personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.


Dans mon ministère à Buenos Aires, j’ai touché du doigt cette réalité avec ses problèmes : « Les personnes âgées sont abandonnées, et pas seulement à la précarité matérielle. Elles sont abandonnées par notre incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites, dans les nombreuses difficultés qu’elles doivent aujourd’hui surmonter pour survivre dans une civilisation qui ne leur permet pas de participer, de donner leur avis, ni d’être des référents, selon le modèle consumériste du « seuls les jeunes peuvent être utiles et peuvent être heureux ». Ces personnes âgées devraient être au contraire, pour toute la société, la réserve de sagesse de notre peuple. Les personnes âgées sont la réserve de sagesse de notre peuple ! Avec quelle facilité la conscience s’endort-elle quand il n’y a pas d’amour ! » (Seul l'amour nous sauvera / Solo l’amore può salvare, Città del Vaticano, 2013, p. 83). Et c’est ce qui se produit. Je me souviens, quand je visitais les maisons de retraite, je parlais avec chacun et j’ai souvent entendu ceci : « - Comment allez-vous ? Et vos enfants ? – Bien, bien. – Combien en avez-vous ? – Beaucoup. – Et ils viennent vous rendre visite ? – Oui, oui, toujours, oui, ils viennent. – Quand sont-ils venus la dernière fois ? » Je me souviens d’une vieille dame qui m’a répondu : « Mais… à Noël ». Nous étions au mois d’août ! Huit mois sans visite de ses enfants, huit mois abandonnée ! Cela s’appelle un péché mortel ! Autrefois, quand j’étais enfant, ma grand-mère nous racontait l’histoire d’un vieux grand-père qui se salissait en mangeant parce qu’il n’arrivait pas bien à approcher de sa bouche la cuillère de soupe. Et son fils, c’est-à-dire le père de famille, avait décidé de ne plus le mettre à la table commune et il avait fabriqué une petite table dans la cuisine, où on ne le voyait pas, pour qu’il mange tout seul. De cette façon, il n’aurait pas honte quand des amis venaient pour le déjeuner ou le dîner. Quelques jours plus tard, en rentrant chez lui il trouve son plus jeune fils en train de jouer avec du bois, un marteau et des clous, et de faire quelque chose, et il lui dit : « Mais que fais-tu ? – Je fais une table, papa. – Une table, pourquoi ? – Pour l’avoir quand tu seras vieux, comme ça, tu pourras y manger. » Les enfants ont plus de conscience que nous !

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