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vendredi 17 avril 2015

Le Christ, c'est Jésus



1ère lecture  (Ac 5, 34-42) de la messe du jour

Les membres du Conseil se laissèrent convaincre ; ils rappelèrent alors les Apôtres et, après les avoir fait fouetter, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent.

Il est remarquable de constater d’abord qu’une argumentation puisse faire fléchir les membres du Sanhédrin… qui paraissent attentifs au risque de se retrouver en guerre contre Dieu. Et pourtant ils avaient décidé de faire périr Jésus. L’obscurcissement des consciences peut être très mystérieux. Croyaient-ils vraiment en procédant à cette condamnation-là, rendre gloire à Dieu, selon les conceptions de l’époque ? Ce n’est pas impossible, Jésus était un blasphémateur de la pire espèce pour eux. Il disait qu’il était Dieu. Le bouleversement était total et celui de la société religieuse de l’époque ne pouvait que l’être aussi, chamboulement absolu. Les cheminements de la grâce peuvent-ils être expliqués ? Comportement personnel, péchés qui ne peuvent qu’être personnels, endurcissement du cœur, choix de Dieu pour un tel…
Mais aujourd’hui ces gens, du moins certains d’entre eux ont une hésitation. Se sont-ils trompés ? Peut-être veulent-ils laisser une chance aux disciples du condamné. Choix politique ? L’option prise évitait de nouvelles agitations, et la règle du « pas de vague » ou le moins possible, s’appliquait déjà. Mais à moyen terme, comment peut-on concilier la condamnation de Jésus et accepter de ne pas taxer aussi de blasphémateurs ses disciples et les punir très fortement, s’ils persévèrent ?
Le fouet infligé aux apôtres, même modéré, n'est pas qu'une humiliation et une atteinte à l'honneur. Il a aussi et déjà des effets physiques ravageurs. Nos médias nous ont donné il y a quelques mois, un écho de telles conséquences en Arabie Saoudite.
Viendra le temps où la majorité des membres du Sanhédrin ne décidera plus dans le même sens et une persécution très violente se déclenchera. Car, à temps et à contre-temps, « tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle : le Christ, c’est Jésus. »  Ils continueront d'annoncer ce nom-là.

Quant à nous, en un temps où nous voyons tellement de persécutions envers les chrétiens, nous pouvons légitimement nous demander, si, de manière générale, nous ne sommes pas aussi ici en Occident,  à une époque charnière un peu analogue. Jusqu’à quand supportera-t-on encore l’annonce de l’Evangile aux hommes et sur l’homme ?

De manière plus limitée et à notre échelle, dans quelles limites et durant quel laps de temps est-ce que je laisse une chance à Dieu… avant d’entreprendre mon exode avec lui et vers lui ? Nous ne pouvons laisser notre oui à Dieu entre parenthèse ou en suspension toute notre vie, car « le Christ, c’est Jésus. »

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