Rechercher dans ce blog

samedi 18 juillet 2015

Entre orage et déluge


Nous entendons gronder l'orage ce matin et attendons un peu d'eau... Elie était enlevé au ciel en présence d'Elie dans l'office des lectures : "Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan." (2 R 2,11)
Ces agitations de la nature nous donnent l'occasion, d'entendre avec un certain intérêt des éléments d'une homélie de saint Bernard.

SERMON DE SAINT BERNARD SUR LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous (Luc. I. 28).

6. Nous lisons que dans l'ancien Testament il se trouva deux arches: celle du déluge et celle de l'alliance. Il en est trois autres dans le nouveau Testament. La première est celle de l'Église; la seconde, celle de la grâce; la troisième, celle de la sagesse…

L'arche de Noé représenta l'arche de l'Église : l'arche d'alliance fut l'image de l'arche de la grâce, c'est-à-dire de la sainteté de Marie.

Par arche de sagesse nous entendons l'humanité très-sainte de Jésus-Christ. C'est avec raison qu'il faut l'appeler arche de sagesse ; en elle sont cachés tous les trésors de la science et de la sagesse (Cor. II. 3), en elle a habité corporellement toute la plénitude de la divinité. L'arche de Noé signifia aussi l'arche de la grâce, c'est-à-dire l'excellence de Marie. De même que par l'une, tous ont échappé au déluge, de même par Marie tous évitent le naufrage du péché. Pour tuer la mort, Noé fabriqua l'une : afin de racheter le genre humain, Jésus (qui est notre paix et notre repos) s'est préparé l'autre. Par l'une, huit âmes seulement sont sauvées : par l'autre toutes (car cette universalité est exprimée par le nombre huit) sont appelées à la vie éternelle...

7. Il y a trois sortes de déluges. L'inondation des eaux constitue le premier, les ravages des vices forment le second, et le troisième résulte des souffrances amenées par les tribulations. Le premier est un déluge d'eaux, le second, de fautes, le troisième, de calamités.

Les hommes succombent dans le premier, les vertus, dans le second, les voluptés, dans le troisième…

Par l'arche de l'Église nous échappons au premier déluge, par l'arche de la grâce au second, par l'arche de la sagesse au troisième. L'arche de l'Église produit, en effet, l'extinction des vices, celle de la grâce répare les vertus, et celle de la sagesse procure la jouissance au souvenir du bien. Dans l'Église on confesse les péchés, cette confession en fait recevoir la rémission et éteint les vices: ensuite le pardon reçu, la grâce survenant, les vertus sont mises dans l'âme. Vient ensuite la perfection de la justice : et après elle, la contemplation des secrets célestes. On trouve en cette dernière une certaine suavité céleste, et ensuite une douleur intérieure et un amour parfait et constant du souverain bien.

… Remercions donc l'arche de grâce, parce que, par elle, c'est-à-dire par Marie et son Fils, nous avons échappé au (à l'un et l'autre) naufrage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire