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dimanche 30 août 2015

1er septembre : Journée de la Création

D'où vient que l'on célèbre la journée de la création le 1er septembre?

Voici : En 1989, Démétrios 1er, patriarche de Constantinople, décide de consacrer le premier jour de l’année liturgique orthodoxe (le 1er  septembre) à la protection de l’environnement. Il invite alors le monde orthodoxe et chrétien à  «Élever chaque année, en ce jour, des prières de remerciement pour le grand don du monde créé, prières de supplication pour sa protection et pour son salut». 

Il s'agit donc du ralliement à une initiative venant de l'Eglise orthodoxe, et qui a été assez largement suivie. La symbolique est moins forte pour l'Eglise catholique, puisque l'année liturgique commence le 1er dimanche de l'Avent et que nous fêtons localement sainte Vérène ou d'autres saints locaux marquants, comme Amédée de Lausanne, et saint Gilles (Louis XIV n'en était pas un, même s'il a eu une mort édifiante). L'initiative du pape a surpris en cette fin de période estivale. Cela donne un peu l'impression de prendre un train en marche. Mais tout ceci n'empêche surtout pas de relire avec attention  sa lettre ou l'encyclique Loué sois-tu, et de prendre connaissance avec reconnaissance de celle du patriarche Démétrios, et de prier ou de célébrer à cette intention.

Oeku (prononcer oeilcou); ECN.org ;

Le livret du Vatican (italien)



Message de Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Dimitrios Ier sur la journée de protection de  l’environnement (1er septembre 1989)

Ce siège oecuménique de l’Orthodoxie, gardien et témoin de l’esprit séculaire de la tradition patristique, et interprète fidèle de l’expérience eucharistique et liturgique de l’Église orthodoxe, suit avec une grande angoisse la destruction brutale et impitoyable menée de nos jours par l’homme de l’environnement naturel, avec des conséquences très dangereuses pour la survie du monde créé par Dieu.
Cet emploi abusif de l’homme contemporain de sa position privilégiée dans la création et du commandement que Dieu lui a donné de «dominer la terre» (Genèse 1,28) a déjà amené le monde au bord de l’autodestruction  apocalyptique, soit sous forme de pollution de la nature, dangereuse pour tous les êtres vivants, soit comme extermination de grand nombre d’espèces animales et végétales et de diverses autres manières. Des hommes de sciences et d’autres serviteurs de l’esprit donnent déjà le signal d’alarme et parlent de phénomènes qui menacent la vie de notre planète tel l’ « effet de serre » dont on a déjà constaté les signes avant-coureurs.
Face à une telle situation, l’Église du Christ ne peut rester indifférente. C’est un dogme fondamental de notre foi que le monde a été créé par Dieu le Père, confessé dans le credo de notre foi comme « Créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles ».
L’homme, selon les pères de l’Église, est le prince de la création jouissant du privilège de la liberté, participant du monde matériel et du monde spirituel. Comme tel il est créé dans le but d’élever la création vers son Créateur afin qu’elle puisse être sauvée de l’anéantissement et de la mort.
Cette noble destinée de l’homme a été accomplie, après l’échec et la chute du premier Adam, par le «dernier Adam», le Fils et Verbe de Dieu devenu homme, notre Seigneur Jésus-Christ, qui a uni en sa personne le monde créé et le Dieu incréé et qui continue à le faire en présentant le monde, telle une éternelle offrande eucharistique, au Père. Dans chaque divine liturgie, l’Église perpétue cette offrande sous forme de pain et de vin, donc éléments de la création matérielle et, de cette manière, manifeste continuellement que l’homme n’est pas destiné à dominer le créé comme s’il en était le propriétaire, mais à agir comme une sorte de prêtre et de gérant de création, la cultivant dans l’amour et l’offrant avec gratitude, respect, voir « peur et tremblement » au Créateur.
Malheureusement, de nos jours, l’homme, agissant sous l’influence d’un extrême rationalisme et une poursuite sans limites de son bonheur terrestre, a perdu le sens de la dimension sacrée de la création se comportant comme maître autoritaire et grossier. A la place de l’esprit eucharistique et ascétique dont l’Église orthodoxe a nourri ses enfants au cours des siècles, on constate aujourd’hui un véritable viol de la nature dans le but de satisfaire non pas à des besoins élémentaires de l’homme, mais à une chaîne sans fin, se prolongeant à l’infini, d’appétits et de désirs encouragés par la philosophie dominante de la société de consommation.
Mais la création «gémit et souffre» (Romains 8,22) et commence déjà à protester contre cette manière d’être traitée par l’homme, qui ne peut éternellement et au gré de son bon plaisir exploiter les sources de l’énergie naturelle. Le prix de son orgueil sera son autodestruction si la situation actuelle se perpétue.
A l’écoute de l’angoisse de l’homme contemporain et en considérant une situation qui engage profondément notre devoir et notre responsabilité spirituelle et paternelle, nous avons pris la décision, en union avec le Saint-Synode qui nous entoure, de déclarer le 1er septembre de chaque année – jour où nous fêtons le début de l’année ecclésiastique et au cours duquel des voeux et des prières s’élèvent vers le Créateur du monde en ce saint centre de l’orthodoxie – comme journée de la protection de l’environnement naturel.
Nous invitons donc par le présent message patriarcal tout le monde orthodoxe et chrétien à élever chaque année, en ce jour, en communion avec la sainte Église mère, cette grande Église du Christ, des prières au Créateur du monde, prières de remerciement pour le grand don du monde créé, prières de supplication pour sa protection et pour son salut. Et nous encourageons en même temps paternellement les fidèles à travers le monde à conseiller à eux-mêmes et à leurs enfants de respecter et de sauvegarder l’environnement naturel, et les dirigeants des peuples qui ont la responsabilité de les gouverner à appliquer sans tarder toutes les mesures qui s’imposent pour protéger et sauver la création.
En demandant au Seigneur tout ce qu’il y a de meilleur pour ce monde, nous accordons de tout coeur à tous, ceux qui sont en notre voisinage immédiat et ceux qui vivent loin de nous, notre bénédiction patriarcale et paternelle.

Au Phanar, le 1er septembre 1989
+ Dimitrios, Archevêque de Constantinople fervent intercesseur auprès de Dieu pour vous tous

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