Rechercher dans ce blog

vendredi 29 avril 2016

Miséricorde au monde


Sainte Catherine de Sienne est co-patronne de l'Europe et Docteur de l'Eglise. Cette mystique dominicaine, recluse puis au service de son prochain en soignant les plus pauvres et enfin missionnaire de la divine miséricorde joua un rôle important pour le retour des papes d'Avignon à Rome. Psychologue, elle sut encourager Grégoire XI, conduit par un désir modéré de retrouver Rome en ruines. Urbain VI, ce fut une autre affaire de caractère ombrageux, son manque de diplomatie et de prudence fut une des causes du schisme d'Avignon. Il fallait l'aborder dirait-on aujourd'hui, avec des pincettes. Sa légende noire dit qu'il lisait son bréviaire accompagné par les cris de cardinaux qu'il faisait supplicier. Tous les successeurs de Pierre ne sont pas sortis d'un même moule.

Catherine nous a laissé en plus d'une double part de son Esprit, son fameux Dialogue et environ 375 Lettres ainsi que des Oraisons. Elle qui ne savait pas lire fut plutôt prolifique. On dit qu'elle apprit le faire avec saint Jean. 
Elle avait à sa dévotion et à son service un bon nombre de secrétaires dans sa petite troupe de fidèles. 
Le Père Hurtaud dans son édition avait donné des divisions au Dialogue qui sont parfaitement en phase avec cette année de la Miséricorde : Miséricorde à Catherine, au Monde, à la Sainte Église, Providence de la Divine Miséricorde, etc...
Pour accompager notre méditation nous avons à dispositon l'oraison ci-dessous tirée de l'édition de E. Cartier. Le Cerf a publié bien sûr de nouvelles traductions plus scientifiques, mais on aime les vieux vins qui ont une "saveur" de prière et de piété.


XXX.- L’âme, pleine d’admiration pour la miséricorde de Dieu, célèbre les dons et les grâces qu’en a reçu le genre humain.

1.- Alors cette âme, ivre d’amour, ne pouvait plus se contenir, et elle disait en présence de Dieu : O éternelle Miséricorde, qui couvrez toutes les fautes de vos créatures, je ne m’étonne plus si vous dites à ceux qui sortent du péché mortel et qui retournent à vous : Je ne me rappellerai pas vos offenses. O Miséricorde ineffable, je ne m’étonne plus si vous dites à ceux qui sortent du péché, puisque vous dites de ceux qui vous persécutent : Je veux que vous me priiez pour eux afin de pouvoir leur faire miséricorde.

2.- O Miséricorde, qui venez du Père, et qui gouvernez par votre puissance l’univers tout entier! O Dieu, c’est votre miséricorde qui nous a créés, qui nous a régénérés dans le sang de votre Fils ; c’est votre miséricorde qui nous conserve ; votre miséricorde a fait lutter votre Fils sur le bois de la croix. Oui, la mort a lutté contre la vie, la vie contre la mort. La vie a vaincu la mort du péché, et la mort du péché a ravi la vie corporelle de l’innocent Agneau. Qui est resté vaincu? la mort. Et quelle en fut la cause? votre miséricorde.

3.- Votre miséricorde donne la vie ; elle donne la lumière qui fait connaître votre clémence en toute créature, dans les justes et dans les pécheurs. Votre miséricorde brille au plus haut des cieux, dans vos saints ; et si je regarde sur la terre, votre miséricorde y abonde. Votre miséricorde luit même dans les ténèbres de l’enfer, car vous ne donnez pas aux damnés tous les tourments qu’ils méritent.

4.- Votre miséricorde adoucit votre justice ; par miséricorde, vous nous avez purifiés dans le sang de votre Fils ; par miséricorde, vous avez voulu habiter avec vos créatures à force d’amour. Ce n’était pas assez de vous incarner, vous avez voulu mourir ; ce n’était pas assez de mourir, vous avez voulu descendre aux enfers et délivrer les saints, pour accomplir en eux votre vérité et votre miséricorde. Votre bonté a promis de récompenser ceux qui vous servaient fidèlement, et vous êtes descendu aux limbes pour tirer de peine (48) ceux qui vous avaient servi, et leur rendre le fruit de leurs travaux.


5.- Votre miséricorde vous a forcé à faire encore davantage pour l’homme : vous vous êtes donné en nourriture, afin que nous ayons un secours dans notre faiblesse, et que, malgré notre oublieuse ignorance, nous ne perdions pas le souvenir de vos bienfaits ; tous les jours vous vous offrez à l’homme dans le Sacrement de l’autel, dans le corps mystique de la sainte Église. Et qui a fait cela? votre miséricorde. O Miséricorde, le coeur s’enflamme en pensant à vous ; de quelque côté que je me tourne, je ne trouve que miséricorde, O Père éternel, pardonnez à mon ignorance qui ose parler devant vous ; mais l’amour de votre miséricorde me servira d’excuse auprès de votre bonté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire