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jeudi 23 juin 2016

Un Pasteur s'adresse au Prince-Évêque de Bâle

Après la fin de nos visites pastorales et en ce jour de fête nationale "républicaine" jurassienne, plongeons-nous dans des délices verbaux manifestant une entente possible et bien réelle...

Charles Victor Gibolet était fils de Baruc Gibolet pasteur à la
Neuveville ; né en 1741, il fut pasteur à Orvin de 1775 à 1784 et mourut à Bienne en 1824 ; il fut doyen de la Classe d’Erguel (source). 


Le temple de Vauffelin (Source)

Discours adressé au Prince Frédéric de Wangen par M. le Doyen Gibolet Pasteur des Eglises d'Orvin et de Wauffelin, à la tête du Clergé d'Erguel

RÉVÉRENDISSIME, ILLUSTRISSIME, TRES-GRACIEUX Prince et Souverain-Seigneur.

S'Il est vrai, comme tout le monde en convient, qu'un Prince tel que Votre Altesse est le plus riche présent du Ciel ; il n'est pas étonnant que chacun de nous s'empresse à lui rendre hommage et s'estime heureux de pouvoir admirer des yeux un Souverain qui fait les délices de ses Peuples et l’ornement de sa cour, dont la grandeur d'âme est peinte sur le visage et dont les manières sont pleines de grâce et de majesté.
Pourrions-nous donc jamais assez exalter la grâce que V. A. nous fait en daignant paraitre au sein de nos Eglises, et honorer ces lieux de son auguste présence qui y répand le bonheur et l'allégresse, dont l'appareil éclatant est celui de la bonté et de la clémence»
Que ces jours sont heureux pour nous ! Ils vont unir par les liens les plus sacrés, les fidèles sujets avec le Souverain le plus accompli : aussi les Etrangers admirant notre sort, veulent partager une partie de notre joie ; ils accourent pour entendre, ou pour envisager un Prince dont les louanges retentissent de toutes parts. Mais c'est à nous, Monseigneur, et à nos Eglises que V. A. vient apporter le vrai bonheur, le parfait contentement. Celles-ci ont les yeux attachés sur un Prince même de l’Eglise, qui vient se déclarer leur protecteur; chacun de leurs membres s'écrie avec un chant de triomphe, voici notre Soutien, notre Refuge, notre Sûreté et notre Défenseur ; le seul moyen de lui plaire, c'est d'être innocent et juste. Leurs Pasteurs se sentent animés d'un nouveau courage dans leurs pénibles fonctions, en approchant avec confiance d'un Souverain qui les a assurés de son puissant secours et d'une protection particulière, dont il leur a déjà donné tant de marques; d'un Souverain qui ne veut employer son autorité que pour faire craindre et servir cette Majesté Divine qui la lui a confiée, et pour faire respecter la religion et la vertu. Aujourd'hui en un mot, nous disons tous avec transport, c'est notre Père commun qui vient à nous; mais un père tendre, juste, équitable, et gracieux au-delà de toute expression ; c'est l’image de notre Père céleste, l’oint de l’Eternel, qui de notre bonheur fait le sien propre. Courons tous lui offrir des coeurs sur lesquels il règne déjà ; allons lui présenter l’hommage de nos personnes et de tout ce que nous avons ; jurons-lui avec joie, un amour, une fidélité et une vénération à toute épreuve ; protestons à la face du Ciel et de la terre, que, tout le sang qui coule dans nos veines est prêt à couler pour lui. Joignons toutes nos prières au Tout-Puissant pour la constante prospérité de la Personne Sacrée de Fréderic, notre Prince bien-aimé, disons tous d'une voix, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

C'est ainsi très-gracieux Prince et Souverain Seigneur, que nous venons d'instruire vos Peuples, confiés à nos soins spirituels, et que nous pouvons dire, que nous parlions à chacun selon son coeur, que des larmes de joie généralement répandues, annonçaient le zèle envers V. A. Quel ne doit-il pas être actuellement qu'Elle daigne se montrer à eux ! C'est ainsi que nous nous empressons à leur donner l’exemple de l'hommage aussi sincère que solennel, auquel nous avons préparé leurs consciences dont nous serons toujours les premiers à accomplir le voeu sacré et à en rappeler le souvenir à nos Eglises, lesquelles nous recommandons avec le plus profond respect, aussi bien que nos personnes et notre ministère à la continuation de la gracieuse et Paternelle bienveillance de V. A., qui est toute notre ambition.

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