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lundi 11 juillet 2016

Saint Benoît patron de l'Europe



11 juillet 2016
S. Benoît, abbé (Fête en Europe) 
1ère lecture Proverbes 2, 1-9.
Evangile : Matthieu 19, 27-29.


Saint Benoît peut-il nous dire quelque chose en fait de miséricorde?

Demander la sagesse et le discernement, partir à la recherche d’un trésor, c’est en quelque sorte la finalité de la vie d’un moine. Il reçoit tous les instruments pour le chercher et le trouver dans l’Evangile, la Sainte Règle et la vie communautaire. Saint Benoît fait intervenir un élément important, la miséricorde. Celui qui croit parvenir au but par lui-même et ses propres forces se trompe grandement, il va lui arriver de tomber et c’est avec la miséricorde qu’il poursuivra son chemin, nous avons reçu en quelque sorte des bonus ou des assurances « Miséricorde » à notre baptême et en prononçant nos voeux. Ils sont précieux ne perdons pas cette police d’assurance.
Saint Benoît mentionne le mot miséricorde à 7 reprises dans sa règle, soit 6 x misericordia et une fois misericordem.
Dans les instruments à pratiquer les bonnes œuvres, il la met à la dernière place qui est la première.
Un commentaire nous fait remarquer (Dom Paul Delatte) : Cette recommandation suprême a presque, dans une vie chrétienne, la valeur de la première, à laquelle elle semble faire écho : n’est-ce pas, en effet, aimer Dieu vraiment qu’être assuré toujours de sa tendresse et quoi qu’il advienne Speravi in misericordia Dei in aeternum et in saeculum saeculi (Ps. LI, 10) En français : (10 Pour moi, comme un bel olivier dans la maison de Dieu, * je compte sur la fidélité de mon Dieu, sans fin, à jamais !) . Au passage remarquons certains « avantages » du latin qui fait ressortir plus fréquemment le mot miséricorde. On  y a mis trop souvent le mot amour en lieu et place.
Nous en avons un autre exemple au chapitre XXXIV Si tous reçoivent également le nécessaire : « Mais qu'on ait égard aux infirmités : celui à qui peu suffit, qu'il rende grâces à Dieu et ne soit pas chagrin ; et celui à qui il faut davantage, s'humiliera de sa faiblesse, loin de se prévaloir des ménagements qu'on a pour lui. » Ménagements, c’est la miséricorde.
Même affaire avec l’attitude à avoir envers les vieillards et les enfants (CHAPITRE XXXVII) : Un sentiment naturel d'humanité nous porte à l'indulgence envers ces deux âges, la vieillesse et l'enfance. 
L’indulgence, c’est aussi la miséricorde.
Etc…
Pour l’Abbé, la miséricorde est aussi des plus importantes elle est mentionnée à 2 reprises l’une des deux est rendue par indulgence ci-après : A cette fin, il lui faut être instruit des Saintes Ecritures, et savoir à quelle source puiser, comme de son propre fonds, pour tirer des documents anciens des leçons toujours nouvelles. Qu'il soit chaste sobre, indulgent, et fasse toujours prédominer la miséricorde sur la justice, en sorte qu'il obtienne à son tour un traitement pareil. Il haïra les vices, mais ne laissera pas d'aimer ses frères. Et quand il est obligé de les reprendre, il agit avec mesure selon la maxime : "Ne rien exagérer", de peur qu'à force de racler la rouille il ne brise le vase.

9. Oportet ergo eum esse doctum lege divina, ut sciat et sit unde proferat nova et vetera, castum, sobrium, misericordem,
10. et semper superexaltet misericordiam iudicio, ut idem ipse consequatur.

Pour suivre le Christ, et obtenir le trésor de la vie éternelle, nous n’avons en aucune manière la possibilité de nous dispenser de miséricorde. Ne serait-ce pas la raison pour laquelle le Seigneur nous a « laissé notre faiblesse », malgré notre baptême ? Malgré ? Certainement pas, il sait qu’elles peuvent être mystérieusement l’occasion de recommencements pour entrer dans la maison de Dieu.
« Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple. Comme ton nom, ô Dieu, ainsi ta louange couvre l'étendue de la terre, ta droite est remplie de justice. Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte ». (Psaume 47, 10, 11, 2) La traduction n’est pas celle entendue communément en français…
Ce psaume est mentionné comme antienne pour le 14ème dimancher du TO, et lors de la fête de la présentation. Saint Benoît le cite psaume pour la réception des hôtes qui peuvent se présenter à des heures indues.

La miséricorde est une des clefs de la vie chrétienne et en société, le divin médecin ne se contente pas de nous mettre à l’amende lorsque nous sommes en retard. Il fait miséricorde. 

L’hymne du Jubilé, une rengaine de perception parfois délicate, est beaucoup entendue cette année, puisse-t-elle nous aider à conserver cette miséricorde toujours devant nos yeux et dans notre cœur, même exprimée autrement. « Sa miséricorde s’étend pour nous d’âge ». 

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