Rechercher dans ce blog

vendredi 22 juillet 2016

Sainte Marie-Madeleine

En 2013 la châsse de Ste Marie-Madeleine
fut exposée à Nice.

J’aurais aimé ce matin, commencer cette réflexion par une boutade provocatrice, le pape est-il toujours infaillible ? Pourquoi ? 
Parce qu’aujourd’hui fêtant sainte Marie-Madeleine, nous pouvons remarquer qu’avec la réforme liturgique a été mise en évidence une interprétation pontificale sujette à caution. Elle ne provenait pas de n’importe quel pape, mais de  saint Grégoire le Grand, notre pape, le pape des bénédictins et des Dialogues rapportant la vie de saint Benoît.
Sainte Marie-Madeleine a vécu et subi de nombreuses avanies quand aux considérations sur sa vie, chez les Pères latins et les artistes n'ont pas manqué certains développements préférentiels. Encore aujourd’hui, tout le monde est au courant des bêtises cinématographiques et littéraires grand-public, récurentes et alimentées par les fantasmes masculins.

A quoi cela est-il du ? Saint Augustin notamment s’était interrogé sur l’identité de Marie-Madeleine. Il avait joint trois femmes distinctes : Marie de Magdala, Marie de Béthanie et la pécheresse de saint Luc chez le pharisien (Lc 7,36-50). Il l’a fait dans un commentaire intitulé l’Accord des évangiles. mais à une autre occasion, il a mis cette position en doute (Saint Jean traité XLIX).
Ce fut saint Grégoire le Grand, qui fit passer cette interprétation avec autorité dans deux homélies,  l’une sur Ézéchiel et l’autre, sa 25ème sur les Évangiles. Saint Jean Chrysostome éviterait la confusion en faisant la distinction entre ces 3 femmes.

Paul VI, décida "discrètement" que Marie Madeleine devait être fêtée comme disciple du Seigneur et plus comme pénitente. Il y a en quelque sorte un changement de paradigme (un mot qui plaît).
On ne la représente donc plus avec pour tous vêtements, avec de longs cheveux, à la Sainte-Baume… ou comme Donatello. Mais nous ne devons pas oublié que si Jésus chassa d’elle 7 démons  (Luc 8, 1-3). Il y avait certainement un motif de conversion. D’ailleurs peut-on être témoins de la miséricorde, sans en avoir été bénéficiaire soi-même. Marie l’Immaculée et la Toute-Sainte, le fait, consciente du don qui lui a été fait en raison de la venue de son Fils.
Réjouissons-nous donc ce matin à l’annonce de la résurrection par Marie-Madeleine, disciple du Seigneur et témoin du plus grand miracle que Dieu ait réalisé en son Fils et pour nous.

Nous pouvons avec intérêt lire la préface propre en latin pour la fête qui nous rappelle les grâces confiées à Marie-Madeleine et sa mission. Le français devrait suivre… Les préalables historiques nous permettent d’apprécier le début du décret en français insitituant la fête.

Trois liens intéressants sur notre sujet :
L’inévitable Wikipedia (qui n’est pas parfait) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_Magdala


30. La connexion entre la vision et l’écoute, comme organes de connaissance de la foi, apparaît avec la plus grande clarté dans l’Évangile de Jean. Selon le quatrième Évangile, croire c’est écouter et, en même temps, voir. L’écoute de la foi advient selon la forme de connaissance qui caractérise l’amour : c’est une écoute personnelle, qui distingue la voix et reconnaît celle du Bon Pasteur (cf. Jn 10, 3-5) ; une écoute qui requiert la sequela, comme cela se passe avec les premiers disciples qui, « entendirent ses paroles et suivirent Jésus » (Jn 1, 37). D’autre part, la foi est liée aussi à la vision. Parfois, la vision des signes de Jésus précède la foi, comme avec les juifs qui, après la résurrection de Lazare, « avaient vu ce qu’il avait fait, crurent en lui » (Jn 11, 45). D’autres fois, c’est la foi qui conduit à une vision plus profonde : « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Enfin, croire et voir s’entrecroisent : « Qui croit en moi (…) croit en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit, voit celui qui m’a envoyé » (Jn 12, 44-45). Grâce à cette union avec l’écoute, la vision devient un engagement à la suite du Christ, et la foi apparaît comme une marche du regard, dans lequel les yeux s’habituent à voir en profondeur. Et ainsi, le matin de Pâques, on passe de Jean qui, étant encore dans l’obscurité devant le tombeau vide, « vit et crut » (Jn 20, 8) ; à Marie de Magdala qui, désormais, voit Jésus (cf. Jn 20, 14) et veut le retenir, mais est invitée à le contempler dans sa marche vers le Père ; jusqu’à la pleine confession de la même Marie de Magdala devant les disciples : « j’ai vu le Seigneur ! » (cf. Jn 20, 18).

Comment arrive-t-on à cette synthèse entre l’écoute et la vision ? Cela devient possible à partir de la personne concrète de Jésus, que l’on voit et que l’on écoute. Il est la Parole faite chair, dont nous avons contemplé la gloire (cf. Jn 1, 14). La lumière de la foi est celle d’un Visage sur lequel on voit le Père. En effet, la vérité qu’accueille la foi est, dans le quatrième Évangile, la manifestation du Père dans le Fils, dans sa chair et dans ses œuvres terrestres, vérité qu’on peut définir comme la « vie lumineuse » de Jésus[24]. Cela signifie que la connaissance de la foi ne nous invite pas à regarder une vérité purement intérieure. La vérité à laquelle la foi nous ouvre est une vérité centrée sur la rencontre avec le Christ, sur la contemplation de sa vie, sur la perception de sa présence. En ce sens, saint Thomas d’Aquin parle de l’oculata fides des Apôtres — une foi qui voit ! — face à la vision corporelle du Ressuscité[25]. Ils ont vu Jésus ressuscité avec leurs yeux et ils ont cru, c’est-à-dire ils ont pu pénétrer dans la profondeur de ce qu’ils voyaient pour confesser le Fils de Dieu, assis à la droite du Père.

Mentionnons encore la malheureuse formulation de Amoris laetitia

L’amour a une intuition qui lui permet d’écouter sans sons et de voir dans l’invisible. Il ne s’agit pas d’imaginer l’être aimé tel qu’il était, sans pouvoir l’accepter transformé, tel qu’il est à présent. Jésus ressuscité, lorsque son amie Marie a voulu l’embrasser de force, lui a demandé de ne pas le toucher (cf. Jn 20, 17), pour la conduire à une rencontre différente.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire