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jeudi 8 septembre 2016

La Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie



Nous fêtons la Nativité de Marie aujourd'hui, non seulement anniversaire de la naissance d'une petite fille, mais aurore du salut et de la miséricorde.
Une des principales sources de ce moment de grâce nous vient du protévangile de Jacques. La fête elle-même a pour origine Jérusalem (5e s.), puis Byzance (6e s.). Enfin à Rome (7e s.),elle fut instituée par le pape saint Serge Ier (687 † 701), syrien de naissance.


CI-dessous un passage d'une homélie de saint Jean Damascène sur le thème de la Nativité de Notre-Dame, qui fait toujours notre joie. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus fit sa profession ce jour-là ainsi que bien d'autres religieux et religieuses.

L’histoire du salut Marie prédestinée.

Fille toujours vierge, qui pus concevoir sans intervention humaine ! Car celui que tu as conçu a un Père éternel. Fille de la race terrestre, qui portas le créateur dans tes bras divinement maternels ! Les siècles rivalisaient pour savoir lequel s’honorerait de te voir naître, mais le dessein fixé d’avance du Dieu « qui a fait les siècles» mit fin à leur rivalité, et les derniers devinrent les premiers, eux à qui échut le bonheur de ta Nativité. Réellement tu es plus précieuse que toute la création, car de toi seule le Créateur a reçu en partage les prémices de notre matière humaine. Sa chair fut faite de ta chair, son sang de ton sang ; Dieu s’est nourri de ton lait, et tes lèvres ont touché les lèvres de Dieu. Merveilles incompréhensibles et ineffables ! Dans la prescience de ta dignité, le Dieu de l’univers t’a aimée ; comme il t’aimait, il te prédestina, et « dans les derniers temps» il t’appela à l’existence, et t’établit mère, pour engendrer un Dieu et nourrir son propre Fils et son Verbe.

Surabondance de la grâce et victoire finale de l’amour.

8. Les contraires, dit-on, servent de remèdes à leurs contraires, mais les contraires ne naissent pas les uns des autres. Même si chaque être est dans sa nature un tissu de contraires, il provient lui-même de la prédominance de la cause qui le fait naître. De même en effet que le péché, en opérant pour moi la mort par le moyen du bien, montre à l’extrême sa nature pécheresse, de même l’auteur des biens, au moyen de leurs contraires, opère pour nous le bien qui lui est naturel. Car « où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé ». Si nous avions conservé notre première communauté avec Dieu, nous n’aurions pas mérité la seconde, plus grande et plus extraordinaire. En fait, par le péché, nous avons été jugés indignes de la première union, n’ayant pas conservé le don reçu. Mais par la compassion de Dieu nous avons été pardonnes et pris sous sa garde, pour que la communion devînt assurée. Car il est à même, celui qui nous a reçus sous sa protection, de conserver l’union sans brisure.
Oui, toute la terre s’était souillée par ses fornications, et le peuple du Seigneur, poussé « par l’esprit de fornication », avait erré loin du Seigneur son Dieu, loin de celui qui l’avait acquis « d’une main puissante et d’un bras élevé », qui avec signes et prodiges l’avait fait sortir « de la maison de servitude » du Pharaon, conduit à travers la mer Rouge, et guidé « par une nuée le jour, et toute la nuit par une lueur de feu». Et leur cœur se tourna vers l’Egypte ; et le peuple du Seigneur devint « celui qui n’est pas le peuple du Seigneur» ; celui qui obtenait miséricorde devint celui qui n’obtient pas miséricorde ; et l’aimé, celui qui n’est pas aimé.
Voilà pourquoi maintenant une Vierge vient au monde, adversaire de l’ancestrale fornication ; elle est donnée en épouse à Dieu lui-même, et elle enfante la miséricorde de Dieu. Ainsi est établi peuple de Dieu celui qui auparavant n’était pas son peuple; exclu de la miséricorde, il obtient miséricorde ; non aimé, il est aimé désormais. D’elle en effet naît le Fils bien-aimé de Dieu, en qui il a mis ses complaisances.

S. Jean Damascène Homélies sur la nativité et la dormition SC 1961

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