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mercredi 5 octobre 2016

Pardon d'être bavard

Cloître du Pater

Les commentaires du Notre Père sont extrêmement nombreux : catéchisme, saint Cyprien, notre ancien pape Benoît, insurpassable. Nous avons tous pris conscience du fait que la version proposée par saint Luc est plus brève que celle de Matthieu.
M’étant penché sur les réflexions proposées par le cardinal Christophe de Vienne, en cette année de la miséricorde, j’en ai retenu qu’il a surtout été arrêté et surpris par le fait que Jésus insiste sur les demandes dans la prière qu’il enseigne. Il paraît vouloir apprendre à ses disciples comment demander et que demander. Ils avaient été attirés par cette sorte de manière d’entrer en relation intime avec son Père et ils auraient souhaité y entrer. Or, ce n’est pas de la haute mystique qui lui est proposée, une sorte de condensé de la montée au carmel de Jean de la Croix, mais il enseigne à demander. N’est-ce pas désarçonnant ? Il nous dit de demander chaque jour, jour après jour. Il insiste pour que nous demandions la grâce nécessaire pour mener une vie conforme à sa volonté, c’est-à-dire pour rester en communion avec lui. La grâce de bien faire, de bien agir, de conformer notre agir à ce qu’il souhaite. Cela sent à plein nez, l’éthique ou la morale que nous avons évacuée très souvent, au profit du « on fait comme on peut ».
C’est un travail qui nous est demandé et quel travail, mais avec sa grâce. Qui n’a pas l’impression que Dieu aime parfois se faire prier très fort, avec insistance ? Veut-il nous entendre dire que nous croyons en lui, que nous l’aimons vraiment ? C’est la grâce majeure à demander : l’aimer jusqu’au bout et au-delà de nos forces, grâce à lui. Il est étrange notre Dieu, il aime la matière, nos lenteurs, nos interrogations et notre persévérance. Aime une humanité qui sue et s’interroge… ?

C’est cela aussi la mystique de Jésus : aimer son Père au jour le jour et tous les jours, de toute son âme, de toute sa force et de tout son esprit, avec la grâce et le saint Esprit. Il est venu en quelque sorte habiter les conséquences du premier non que nous lui avons adressé, pour en faire du positif. Il veut nous relever. 

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