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dimanche 22 janvier 2017

Le murmure du père de Jacques et de Jean


22 janvier 2017 - 3ème dimanche du Temps Ordinaire 

Evangile : Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)

Frères et Sœurs,

Le passage de l’Evangile de  Saint Matthieu que nous avons lu aujourd’hui se trouve après le baptême de Jésus et sa tentation au désert. Jésus étant sorti vainqueur de cette épreuve, quitte le désert et s’en va annoncer la Bonne Nouvelle. Il quitte le pays de Judas sous la juridiction d’Hérode pour se rendre au Nord. La priorité est à l’annonce et à la prédication. Jérusalem, nous pouvons la rattacher au sacrifice et à la résurrection. Ce n’est pas le moment.
Le texte mentionne deux tribus, celle de Zabulon et de Nephtali. Elles se situent au Nord de la Terre Sainte en Cisjordanie, en direction du Liban actuel. C’était un pays religieusement suspect, il avait subi une éradication complète de sa population lors de l’exode babylonien et au temps de Jésus, elle était relativement mélangée. Nazareth qui n’était pas si loin d’une ville romaine, se trouvait dans le territoire de la petite tribu de Zabulon. Ce n’est pas là que Jésus veut se rendre. Il ne veut pas retourner demeurer dans le milieu protégé du village où il a grandi, mais se tourne résolument vers Capharnaüm qui devait compter environ 1700 habitants à son époque… Entre Courrendlin et Develier avec un lac… et sans autoroute.
Nous avons bien remarqué deux ruptures : d’abord avec la manière de prêcher de Jean et son environnement, mais aussi avec Nazareth.
La région de Capharnaüm comptait beaucoup de passage et les environs du lac étaient bien fréquentés, avec la ville de Tibériade.
L’eau est toujours précieuse et source d’intérêt et de conflit en ces contrées.
La manière dont Jésus procède pour le choix de son premier terrain de mission est à relever. Il n’est pas entré en contact avec Jérusalem et sa vie religieuse très rigide… Les gens qu’il approche sont apparemment plus perméables aux diverses cultures qu’ils côtoient, aux contacts. N’était-ce pas dans cette région que passait la très ancienne voie de la mer ? Ils sont aussi sensibles à la prédication de ceux qui se sont retirés dans le désert. La mer Morte n’est finalement pas très loin, il suffit de suivre le cours du Jourdain. Ceux qui se sont rendus là-bas en pèlerinage en sont conscients. Les gens donnent l’impression d’être peut-être plus à l’écoute des autres.
Jésus entreprend donc de prêcher dans ce cadre plus accueillant et qui n’est plus celui du désert. Il ne se contente pas de suggestions aimables il proclame avec force qu’il y a urgence, en y mettant le ton. « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Il n’attend pas que les gens viennent, comme Jean-Baptiste et comme des bénédictins de notre espèce. Il va à leur rencontre et veut les déranger par la « proposition », l’annonce de Bonne Nouvelle. La conséquence sera analogue à ce que subit Jean dans son désert… Le diable veut détruire à tout prix ceux qui recherchent Dieu et les poursuit. Cependant Dieu nous aime au point de nous provoquer à l’aimer, à nous convertir et à le suivre. Il va envoyer son propre Fils.
Mais il n’abandonne pas Jérusalem pour autant et va susciter une sorte de vague de sympathie et d’intérêt religieux pour essayer de monter jusque là-haut… depuis le lac. Il s’adresse directement aux gens… qui vont se retourner contre lui. La popularité ne suffit pas. La ville sainte reste le but, car c’est là que se trouve le Temple et le centre du culte rendu à Dieu. Ce que le Seigneur veut, c’est que tous puissent l’adorer en Esprit et en Vérité. L’amour veut être aimé, reconnu et adoré. Jésus vient pour rassembler ces hommes de milieux très disparates. Car « Le Royaume de Dieu est là ! »
Pour mener à bien sa mission, Jésus part à la recherche de pêcheurs, pour en faire des pêcheurs d’hommes. Il appelle les deux premiers, Pierre et André. Leur réponse est remarquable. Comment ont-ils pu tout lâcher et partir comme ça à sa suite ? Qu’est-ce qui a pu les arracher à leur travail ? 

Ils laissent leur instrument de subsistance et le suivent. Puis c’est le tour de Jean et de Jacques les fils du tonnerre. Réparer des filets n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus intéressant et leur père a dû avoir quelques pensées…  sur ces jeunes qui laissent tout le travail aux anciens. C’est pire encore aujourd’hui penseront certains, il nous faut même aller annoncer l’Evangile. Ne serait-ce pas à cause de ce murmure qu’il s’adresse à nous tous ? Il s’est plaint de ne pas être apôtre et d’avoir toutes les corvées… Le Seigneur exauce aujourd’hui sa prière…
Le Seigneur de tout éternité devait être au courant du fait que l’AVS et le reste des assurances sociales fonctionnent plus ou moins bien et nous laissent du temps. Ayons confiance en celui qui nous appelle ! Et mon AVS pour une retraite tranquille !!! Ne l’aurais-tu pas reçue pour annoncer l’Evangile ?
Ayant été attentifs à cette sorte d’énumération de chapelles que mentionnait saint Paul dans la 2ème lecture, nous pouvons porter notre attention sur la semaine de l’Unité. Nous n’appartenons pas à des partis d’églises, mais à l’Église du Christ. Jésus vient nous rassembler pour faire partie de son Église qui est une. Elle demeure dans l’Église catholique et romaine également, nous a dit le Concile « subsistit in ».
Je vous rappelle le titre de cette semaine : « Nous réconcilier, L’amour du Christ nous y presse (cf. 2 Co 5, 14-20) »
Il ne s’agit bien entendu pas du tout de tomber dans un doux mélange syncrétiste, unissant dans un même élan Saint Nicolas de Flüe, Luther et Notre-Dame de Fatima qui fêtent un centième anniversaire, mais de nous ouvrir à l’appel que nous lance le Christ : « Soyez un, comme Moi et mon Père, sommes un ».  Il est urgent de parler comme saint Paul : L’amour du Christ nous étreint, à cette pensée qu’un seul est mort pour tous et donc que tous sont morts. Et il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Je termine avec le titre de ce 5ème jour de prière : Voici qu’une réalité nouvelle est là. « Par cette création nouvelle, la Chute de l’homme est surmontée et nous entrons dans une relation rédemptrice avec Dieu. » Réjouissons-nous ensemble de cette annonce. Notre-Dame de l’Unité, priez pour nous !

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