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vendredi 26 mai 2017

Saint Philippe Néri, quelques histoires



Philippe Néri n'était pas ce qu'on appelle un  saint confortable. On le dit patron des humoristes, mais pour se mettre à son école, ses disciples avaient à subir maintes épreuves...

Passons sur l'histoire de la pénitente qu'il envoya plumer une poule à travers Rome, pour les ramasser ensuite, afin de lui faire comprendre les vertus de la discrétion et les conséquences de la médisance.

Le jour de la translation des reliques des saints Maure et Papia dans son église , en arrivant à la porte que la foule encombrait , il s'arrêta devant un suisse de la garde du pape, et se mit à caresser sa barbe en lui disant : « Vous faites honneur aux saints martyrs , c'est très-bien , mon ami , ayez bon courage ; ce service ne demeurera pas sans fruit. »

Un autre jour, il se fit raser la barbe, seulement d'un côté, et sortit ensuite dans la ville d'un air triomphant, comme s'il eût fait quelque chose de glorieux. II lui arriva plus d'une fois de se faire couper les cheveux et la barbe à la porte de la maison, au milieu d'une foule de curieux. Après quoi, passant la main sur sa tête et son visage, il parlait de sa bonne mine , et donnait des louanges à son perruquier.

Le cardinal Gesualdi , qui lui était fort affectionné, remarquant la légèreté de son vêtement, au milieu d'un rude hiver , lui donna sa propre fourrure avec injonction de la porter. Il la porta, en effet, pendant un mois entier , mais de la manière la plus plaisante ; il s'en allait dans les rues enveloppé jusqu'au menton , marchant la tête haute , et se regardant de temps à autre avec une affectation puérile qui faisait beaucoup rire les passants.

Attendait-il quelques visites marquantes, il prenait une calotte rouge , un petit manteau de même couleur sur sa soutane noire , et des souliers blancs, et c'était dans ce singulier costume qu'il recevait ses visiteurs. Il lui arrivait parfois, aux jours de fêtes solennelles , d'arriver à l'église sa barrette sur le nez et son manteau à l'envers , ou bien les épaules couvertes d'un vieux camail blanc qu'avait porté le pape saint Pie V. Un jour de la Nativité de la sainte Vierge, fête qui se célébrait dans son église avec une grande solennité, il entra dans le choeur où se trouvaient plusieurs cardinaux, sous ce costume burlesque. Ceux-ci se levèrent par honneur , et voulurent lui faire prendre place au milieu d'eux. « Non, Messeigneurs, leur dit-il, mon rang est parmi vos caudataires, » et il s'assit à leurs pieds.

Il avait dans sa chambre un assortiment de lunettes, non pour son usage, car il ne s'en servait jamais, mais pour éprouver l'humilité de ses jeunes disciples. On ne voyait alors que des vieillards dont la vue était usée, recourir à cet instrument. Les jeunes gens ne pouvaient donc l'employer en public sans se rendre ridicules. Or, c'est à quoi Philippe obligeait les siens de temps en temps : « Ornez-vous , leur disait-il , le visage de ces lunettes , et allez dans tel lieu public vous faire admirer. »


Un jeune menuisier, qui se confessait au saint, vint lui demander la permission de porter un cilice : » Je le veux bien, répondit celui-ci ; mais à condition que vous le porterez en guise de ceinture par-dessus vos habits. » La condition fut acceptée. Il se fit faire une large ceinture de crin, qu'il ne cessa de porter extérieurement pendant les quelques années qu'il vécut encore.



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