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dimanche 25 juin 2017

Tous les moineaux du monde...



Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, sans pouvoir tuer l’âme.

Frères et Sœurs,

Notre Evangile paraît appartenir à une catégorie que nous appellerions volontiers : « Les pages inquiétantes de l’Evangile. » Elle fait appel à la notion de crainte de Dieu. Le péché a coûté très cher au Christ et à chacun de nous. Impossible de dire que cette page et cette crainte n’interpellent pas en un temps de l’histoire qui n’a jamais vu autant de martyrs depuis le commencement de l’Eglise. Le pape François ne cesse de nous le répéter, en Egypte encore.
Nous bénéficions aujourd’hui d’une certaine liberté de pensée et d’expression due au slowup, expression anglaise. Pourquoi ne pas nous intéresser à une manière originale de vivre le martyre. Les anglais en ont une justement.  Nous pouvons apprécier une de leur spécialité : l’humour de leurs martyrs. Deux exemples donnés par ceux fêtés cette semaine : Thomas More, sous Henri VIII demanda qu'on l'aide à gravir l'échafaud, car pour la descente, dit-il, je ne m'en occupe pas. Il demanda aussi au bourreau d’épargner sa barbe qui n’avait rien fait. Le cardinal John Fisher dans les mêmes circonstances demanda un bonnet pour ne pas s’enrhumer sur le chemin du supplice.
Le contraste est curieux entre un événement si grave et cette tournure d’esprit, même si le Seigneur aime que l’on donne avec joie.
Les exemples qu’il prend nous paraissent légers. Mais comme c’est lui qui les donne, nous allons le suivre sur ce chemin.
Les psaumes d’ailleurs nous aident à relativiser notre importance. Par exemple le psaume 102 : 15 L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit : 16 dès que souffle le vent, il n'est plus, même la place où il était l'ignore.
Le psaume 143 ne dit-il pas : 03 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d'un homme, pour que tu comptes avec lui ? 04 L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont une ombre qui passe.
En effet, à quoi t’a-t-il-servi d’accumuler richesses sur richesses ? D’entasser des antiquités, des tableaux, des meubles, de t’épuiser et d’épuiser tes ouvriers et tes collaborateurs, si tout à coup ton téléphone est en panne ou hors réseau lorsque tu as besoin de secours pour ta vie, s’il y a un bug dans les services de santé, un accident de voiture, que sais-je, etc... En vélo, cela peut d’ailleurs arriver aussi. Je me souviens d’une rencontre avec un trottoir il y a environ 20 ans. Le père Pierre Pfeiffer premier gardien de la communauté avait eu un problème avec une poule dans l’allée des tilleuls.
Après les sourires la question : Qu’est-ce qui est le plus important pour moi ?

Le Seigneur nous demande de faire pleine confiance à la Toute-Puissance de son Père et de comprendre quel est notre intérêt. Ses exemples sont apparemment simples et aimables : des cheveux qui tombent sans notre permission, mais avec celle du Père qui en donne parfois beaucoup. Puis il y a cet exemple des moineaux. Ils pépient sur les bords des toits et réveillent le matin. Je me souviens que, dans mon enfance, parfois ils faisaient tant de bruit qu’il ne paraissait rien exister d’autre qu’eux au monde. Ils dérangeaient avec leurs petites guerres vocales, mais leur silence n’est-ce pas plus grave ? Il est aujourd’hui sur les listes rouges de certaines associations. Autre histoire de moineaux : On raconte qu’à l’époque de Mao-tsé-toung, le grand timonier avait décrété une campagne contre les 4 nuisibles où figuraient les moineaux qui auraient mangé trop de graines. On se mit à faire partout beaucoup de bruit. Les oiseaux effrayés et ne pouvant se poser moururent en masse. Le résultat a été une prolifération d’insectes et la nécessité d’importer des moineaux friquets depuis la Russie. Ils y ont remplacé le moineau domestique. Voilà de quoi soulever bien des émotions et une leçon à retenir.
Mais l’exemple du Seigneur n’a-t-il pas une relation encore avec les psaumes et plus de gravité : ps 101 08 je veille la nuit, comme un oiseau solitaire sur un toit.
Ps 123 07 Comme un oiseau, nous avons échappé au filet du chasseur ; * le filet s'est rompu : nous avons échappé.
Le Seigneur fait certainement allusion à ces psaumes. Ils témoignent de la difficulté de nos vies, mais aussi et surtout de sa fidélité. Saint Paul nous invite à mettre notre confiance dans grâce de Dieu, elle est plus forte que la faute d’Adam : combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Il est certain qu’il délivre le malheureux de la main du méchant. Oui dit le psaume 68 il est bon, ton amour. Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » 1 Jn 4 :18 18 « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, dit saint Jean, celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour. » Que le Seigneur nous aide à entrer dans cette perfection-là, pour que nous puissions le louer avec Marie :
Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ! Amen.

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