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dimanche 1 avril 2018

Le Christ est vraiment ressuscité !


 
Le Tintoret

Homélie de Pâques - Messe du Jour

Frères et Sœurs,

Non ce n’était pas une mauvaise farce, Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur est bien ressuscité. Saint Augustin nous rapporte que le poisson symbolise justement ce nom en grec, mentionnant par la même occasion que  la sibylle d’Erythra aurait fait une prédiction sur le Christ (Cité de Dieu 17,23). « Il mourra et s’endormira durant trois jours. Et puis retournant à la lumière, il montrera aux élus les prémices de la résurrection ». Nous sourions en pensant à la sibylle des anciens, mais faisons-nous mieux avec nos auteurs de science-fiction qui font les prophètes ?
Par les eaux du baptême, Jésus revient nous sauver. Le même Augustin va identifier la première résurrection et le règne des mille ans mentionnés dans l’apocalypse, au régime de la vie nouvelle offert à tous ceux qui auront reçu le baptême. Déjà maintenant nous régnons avec le Christ et la vie éternelle a déjà commencé. Je ne sais que trop bien que nous sommes encore dans un état de semi-obscurité et que vivre en ressuscité avec le Christ relève du miracle tant cela est parfois difficile.
Mais j’aime aussi beaucoup me rappeler alors ces paroles de saint Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine…  Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. » Or, le Christ ressuscité, oui il est vraiment ressuscité ! C’est le ressuscité qui nous sauve !
Au matin de Pâques, Marie-Madeleine, court prévenir les Apôtres, non pas que le Christ est ressuscité mais qu’ « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et (que) nous ne savons pas où on l’a déposé. » La pauvre n’a même plus un corps sur lequel pleurer. On lui a pris « son » Jésus. Les Apôtres ne courent pas non plus pour voir le ressuscité, mais pour vérifier les paroles de Marie-Madeleine et contempler un tombeau vide. Loin d’eux l’idée d’aller annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Ils vont constater une disparition, Jésus est aussi leur Maître, leur Ami, leur Jésus !
Alors se produit, d’après saint Jean quelque chose d’extraordinaire et un complet retournement pour lui : Jean court plus vite que Pierre, le laisse entrer et  « Il vit et il crut ! » Il ne croit que le corps de Jésus a été volé, mais il croit en la résurrection.  Il comprit « que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »
Et Pierre ? rien ne dit qu’il n’ait pas cru. Ont-ils cru simplement sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, devant le tombeau vide ? La disposition des linges ayant enveloppé Jésus les a-t-elle aidés ? L’Évangile ne le précise pas ici. Que firent-ils ? « Ensuite, les disciples retournèrent chez eux. » Alors seulement, deux anges et le Seigneur vont apparaître à Marie-Madeleine… Il vient la consoler d’abord. Jean s’était trouvé seul au pied de la croix avec elle, Marie et d’autres femmes. Il a été consolé par la foi. Le message ne doit pas nous être indifférent. Croire en Jésus, c’est déjà le rencontrer et trouver en lui, avec lui, notre consolation, car il est vraiment ressuscité.
La technologie cherche tant de moyens de nous prolonger la vie que nous en oublions ce moyen extraordinaire que nous procure Jésus aujourd’hui, pour un avenir tout différent.
Pour son message pascal de l’an 2000 saint Jean-Paul II avait commenté la fameuse séquence pascale Victimae Paschali Laudes. Il avait commencé par la troisième strophe : la mort et la vie se sont affrontés dans un duel prodigieux. Le maître de la vie mourut, vivant, il règne. Aujourd'hui, disait-il, l'Église s'arrête près du tombeau vide, encore une fois stupéfaite. Comme Marie Madeleine et les autres femmes, venues embaumer le corps du Crucifié, comme les Apôtres Pierre et Jean, accourus sur la parole des femmes, l'Église s'incline sur le tombeau dans lequel le Seigneur a été déposé après la crucifixion.
Le jour de Pâques, ce ne sont pas les moyens d’une science humaine qui ont remporté la victoire. Je me souviens de vieux feuilletons de fiction, où on réparait des morts en les faisant passer dans une machine, ou bien ils revenaient je ne sais combien de fois à la vie pour  remplir leur mission. Avec Jésus, c’est autre chose. Avec les armes de l'amour, Dieu a vaincu le péché et la mort. En se dépouillant  lui-même pour prendre la condition du serviteur obéissant jusqu'à la mort sur la croix (cf. Ph 2, 7-8), il a vaincu le mal à la racine, il a ouvert aux cœurs repentants le chemin du retour au Père. Il est la Porte de la Vie qui triomphe sur les portes de l'enfer. Il est la Porte du salut, grande ouverte pour tous, et la porte de la divine miséricorde. La mission, ce n’est pas un éternel retour à la vie qui permet de la remplir, c’est le Christ présent dans son Eglise et vivant en chacun de nous.
S’il n’y avait eu en action une force qui les dépassait infiniment, comment les Apôtres auraient-ils pu annoncer un message si surprenant qu’il ait traversé les siècles ? Ils avaient été humainement et spirituellement, complètement détruits, anéantis par la passion. Chacun voulait rentrer chez soi, retrouver son métier, sa famille ses habitudes. Mais une force s’est emparée, cette force c’est Jésus ressuscité. Il les a guéris , relevés et envoyer annoncer l’Evangile

Ayant reçus le Baptême, Saint Paul nous invite avec cette même force à devenir des témoins du ressuscité. Et à vivre dans une toute autre perspective. Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut

Reine du ciel réjouis-toi ! Alléluia ! Le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia !

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