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dimanche 13 mai 2018

Lumière d'en-dedans

Lumière d'en bas. Un chat du cénacle méditant...
Souvenir de pèlerinage.

13 MAI 2018 -  dimanche, 7ème Semaine du Temps Pascal — Année B

Lectures de la messe
Première lecture« Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de la résurrection...Ac 1, 15-17.20a.20c-...
Psaume
Le Seigneur a son trône dans les cieux.
Deuxième lecture« Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »1 Jn 4, 11-16

Évangile« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes »

Intro :

En ce 7ème dimanche de Pâques, nous nous retrouvons un peu seuls avec les disciples, puisque le Seigneur est reparti vers son Père. Il ne leur reste que Marie. Ils doivent attendre, c’est une qualité qui n’est pas spécifiquement masculine. Il y a eu dans l’antiquité ceux qu’on appelait les stylites, des ermites qui vivaient sur une colonne. Ils savaient attendre, mais c’était une exception. 

Aujourd'hui sommes-nous encore capables d'attendre? Ce matin, j’ai trouvé une photo d’un chat qui faisait la pause dans le cénacle à Jérusalem. N'y aurait-il plus qu’un chat au cénacle? Nous vivons tellement dans les événements fabriqués et artificiels, l'info qui frappe, une tentation liturgique aussi. Or, le Seigneur est venu sanctifier le temps dans sa durée pour le faire passer dans l'éternité. N'est-ce pas le rôle de l'Esprit qui agit maintenant. "Je reviens bientôt.", nous avait promis le Seigneur.
Marie va nous aider à attendre l’Esprit-Saint. 
Nous fêtons aujourd’hui les mamans, bonne fête à toutes, donc, les jeunes et les moins jeunes. Ce dimanche étant également le dimanche des médias, nous ne les oublions pas. Ils occupent une place tellement importante dans notre vie de tous les jours, que c’est d’ailleurs impossible pour les plus grands. Nous aurons une attention particulière pour ceux qui se font messagers de la Bonne Nouvelle. Le thème du message du pape est : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32).


Frères et Sœurs,

Dans l’Évangile de ce jour, c’est encore le dernier discours de Jésus, qui nous a été offert. Le Seigneur prie le Père pour l’unité de ses disciples : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. »
Pourquoi demande-t-il cela ? « Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom » Il faut que quelqu’un agisse en faveur de l’unité. Il confie ses disciples à sa surveillance.
Le Seigneur fait comprendre qu’il les unissait dans la charité, la foi et l’affirmation que Dieu est Notre Père. Le Seigneur a veillé sur la foi des apôtres et leur unité en celle-ci.
Saint Augustin interprétait « Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en votre (ou ton) nom ». C’est-à-dire comme un gardien ou berger veille sur le troupeau d’un autre. Le Fils remet ses disciples à la garde du Père qui les lui avait confiés.
Ce n’est pas tout à fait la même chose, mais permet de laisser une place plus importante à ce qu’on appelle les missions des personnes de la Trinité. Vous savez qu’il y a deux missions celle du Fils et de l’Esprit. Ils sont envoyés par le Père pour accomplir une tâche. Celle du Fils prend fin à l’Ascension et l’Esprit doit prendre sa suite en transformant les cœurs pour que la nouvelle parvienne jusqu’aux extrémités du monde. Il distribue au monde en quelques sortes les biens du Fils, ce qu’il a obtenu par sa passion.
Fêtant les mamans, même si ce n’est pas une fête liturgique à proprement parler, cela nous permet de faire un rapport avec Marie, Notre-Dame, pendant cette période de préparation à la Pentecôte. N’y aurait-il pas comme une place d’une autre mission complémentaire, uniquement humaine, celle de Marie, justement. Jésus remet à la garde de son Père la petite communauté. Mais le Père très discret, ne paraît-il pas la confier à Marie jusqu’à ce que survienne l’Esprit : « 14 Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. » On la représente souvent au milieu des Apôtres sur les icônes.
Les rôles changent certainement dans les familles, et je ne voudrais porter atteinte à l’honneur de personne, mais il me semble qu’un des soucis importants des mères de familles est de veiller à ce que soit gardée la cohérence et l’unité de celles-ci.
S’agit-il de rester immobile et d’attendre simplement, ce n’est guère valorisant apparemment, mais il y a un autre élément, une autre action… qui obtient tout : la prière et la disponibilité à l’action de Dieu. Marie montre l’exemple et enseigne à prier. Elle est experte en cette matière, un moyen presque tout-puissant ou tout au moins qui peut tout obtenir. Elle est experte en prière et grâces à demander, obtenir et distribuer. Je crois qu’il n’y en a pas un seul parmi nous qui en doute, puisque vous venez la prier régulièrement.
Un autre élément majeur est celui du grand moyen qui permet de garder l’unité : l’amour. « Puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. » Je crois que cela aussi est habituellement une spécialité des mères de famille.
Mais qui le transmet, sinon l’Esprit qui est l’amour du Père et du Fils ?
Que demande le Seigneur au Père pour ses disciples ? Qu’ils soient sanctifiés dans la vérité. « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. »
Ce que le Seigneur demande pour nous, tout comme Marie, c’est la sainteté… Elle seule peut nous faire prendre la place qui nous est destinée en Dieu.
Là est tout le travail de l’Esprit : « Viens Esprit de sainteté, viens de vérité habiter dans nos cœurs. Fortifie-nous, transforme-nous.»
A propos de place, les Actes des Apôtres nous proposent un événement électoral qui sort de l’ordinaire, reconnaître une élection par Dieu avec un mode qui tient du jeu de hasard. Songerions-nous par exemple élire le remplaçant d’un de nos ministres à pile ou face ou aux cartes ? C’est quelque chose d’analogue avec Matthias. Le choix se fait entre deux disciples du Christ. Un seul est pris pour prendre la place de Judas. La méthode était employée par le grand prêtre, on remarque cet usage dans l’Écriture. C’était une sorte de divination. Les prêtres étaient aussi tirés au sort pour effectuer leur service dans le temple. Cela se pratiquait avec deux pierres précieuses Urim et Thummim qui signifient lumières et perfections. Le choix par le hasard est encore en pratique chez les chrétiens coptes d’Egypte, pour leur pape, et se fait par la main d’un enfant. Matthias reçoit la grâce et la place qui incombaient à Judas. Peut-être est-ce un indice sur la possibilité de la transmission de la grâce du ministère, mais aussi la puissance de l’Esprit-Saint. Il est capable de nous modeler ou remodeler spirituellement pour accomplir une mission. Nous pouvons songer à ce qu’il a fait pour Saint Paul en un instant. Les Apôtres vont quitter le Cénacle, il n'y restera pas que le chat, excusez-moi, mais aussi les contemplatifs avec Marie. La prière est aussi une mission qui s'inscrit dans la persévérance et la durée.
Nous pouvons demander à Marie d’abord une disponibilité à l’Esprit analogue à la sienne. « Je suis la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. », mais aussi par sa prière, d’obtenir de Dieu la grâce propre qui nous revient. Le lundi de Pentecôte, nous la fêterons comme Mère de l’Église, selon la décision du pape François. Viens Esprit-Saint habiter en nos coeurs! Amen.

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