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dimanche 24 juin 2018

Nativité de saint Jean Baptiste


24 JUIN 2018
Nativité de Saint Jean Baptiste — Solennité
Première lecture« Je fais de toi la lumière des nations »Is 49, 1-6
PsaumeJe te rends grâce, ô mon Dieu,
pour tant de merveilles.Ps 138 (139), 1-2.3b...
Deuxième lecture« Jean le Baptiste a préparé l’avènement de Jésus »Ac 13, 22-26
Évangile« Son nom est Jean »Lc 1, 57-66.80

Texte non corrigé

Frères et Sœurs,

Nous célébrons rarement la Nativité de Jean-Baptiste le dimanche. Il vaut la peine d’en dire quelques mots. Saint Augustin dans son commentaire affirme que « l'Église considère la naissance de Jean comme particulièrement sacrée : on ne trouve aucun des saints qui nous ont précédés dont nous célébrions solennellement la naissance. Nous ne célébrons que celle de Jean et celle du Christ. » Heureusement nous avons aussi la Nativité de la Vierge Marie, mais c’est une fête et non une solennité. Pourquoi cette mise en valeur ? En raison de l’évangile de Luc et d’une réflexion théologique et liturgique s’articulant autour du mystère du Christ. Au 4ème et 5ème siècle avaient émergé un certain nombre d’interprétations, dont celle d’Arius, qui mettaient en cause sa nature divine et sa nature humaine, ses qualités de vrai Dieu et de vrai Homme. Augustin est un témoin de ces maturations.
Nous sommes proche du solstice d’été, le soleil est à son zénit, ce sont les jours les plus longs et dans 6 mois nous arriverons au solstice d’hiver, la lumière vient dans le monde et l’illuminera. La luminosité va bientôt diminuer… l’évènement astronomique est rattaché aux paroles de Jean à propos du Christ : « Il faut qu’il croisse et que je diminue. » Son martyre, identique à celui de saint Paul que nous avons entendu dans la deuxième lecture, exprima de la manière la plus brutale et violente cette diminution. Il est impossible de ne pas voir un lien entre ces festivités des nativités et les célébrations païennes qui accompagnaient les phénomènes solaires. Parmi elles les feux de la saint Jean existent encore dans certaines régions. Toutefois, certains calculs basés sur les périodes de service de la classe des prêtres à laquelle appartenait Zacharie, au temple estiment que le rapprochement n’est pas nécessairement artificiel. La symbolique est de toutes façons parlante.  
La fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste est donc la Noël d’été. Marie a-t-elle été présente ? Si elle n’est pas mentionnée, sa présence est probable. Saint Luc relate la visitation et l’annonce de l’ange à Marie, alors qu’Élisabeth en était à son sixième mois. « La conception prodigieuse du Christ lui avait été annoncée par l’ange, comme le signe que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37), six mois avant le grand prodige qui nous donne le salut, l’union de Dieu avec l’homme par l’action du Saint- Esprit. »
Cette naissance est un joyeux moment, comme devrait l’être toute naissance. La voix de celui qui va crier dans le désert aura été relayée toutes les montagnes de Judée, « la crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. »
« "Dès les entrailles de ma mère tu m'a appelé", dit le psaume. Dieu nous a connus et aimés avant encore que nos yeux puissent contempler les merveilles de la création, disait saint Jean-Paul II. En naissant, chaque homme reçoit un nom humain. Mais avant encore, il possède un nom divin:  le nom avec lequel Dieu le Père le connaît et l'aime depuis toujours et pour toujours. Il en est ainsi pour tous, sans exclusion. Aucun homme n'est anonyme pour Dieu! Tous possèdent une valeur égale à ses yeux:  ils sont tous différents, mais tous égaux, tous appelés à être des fils dans le Fils. »
« "Jean est son nom" (Lc 1, 63). Zacharie confirme le nom de son fils, révélé par l’ange, en l'écrivant sur une tablette. Dieu lui-même, par l'intermédiaire de son ange, avait indiqué ce nom, qui en hébreux signifie "Dieu est favorable". Dieu est favorable à l'homme:  il veut qu'il vive, il veut son salut. Dieu est favorable à son peuple:  il veut en faire une bénédiction pour toutes les nations de la terre. Dieu est favorable à l'humanité:  il en guide le chemin vers la terre où règnent la paix et la justice. Tout cela est inscrit dans ce nom: Jean! » 
Jean est le fils de Zacharie et d’Élisabeth, l’enfant du miracle. Laissez-moi vous rappeler la beauté, l’importance et la gravité de devenir parents d’un enfant et d’accueillir la vie. Il vous faut du courage, de l’audace, mais surtout beaucoup d’amour et de confiance en Dieu. Des enfants vous les élevez ou avez élevé pour les conduire à pouvoir aimer librement le Seigneur, pour qu’ils parviennent à un épanouissement humain et spirituel, pour que la vie soit transmise. Ils sont un don et non un dû. Devenir père ou mère devrait conduire à un épanouissement humain, malgré les difficultés inhérentes au fait d’être parents. Mais aimer Dieu et son prochain y conduit aussi. Notre temps aime les séquençages et les prestations. J’ai lu un article hier, dans lequel on rapportait que dans certains pays on commercialisait les services de femmes pauvres pour porter des enfants. Il est triste que la maternité soit ainsi transformée en contrat de bail. Un enfant n’est pas simplement une sorte de locataire d’un organe féminin. Curieuse civilisation.
La naissance de Jean est une bonne nouvelle annonciatrice de la Bonne Nouvelle.  « Jean, dit saint Augustin, c'est la voix pour un temps ; le Christ, c'est le Verbe au commencement, c'est le Verbe éternel. »
Les moines le vénèrent en raison de son genre de vie. Il vit en ascète, il crie dans le désert, il annonce le Christ, il s’efface devant lui. Il baptise… Les moines qui ne deviennent pas nécessairement prêtres, s’efforcent de répondre à la grâce de leur baptême. Saint Benoît avait consacré une église de son monastère du Mont-Cassin à Jean-Baptiste, mais aussi à saint Martin. saint Jean baptiste est aussi le prototype de la vie monastique : il a conduit une vie de prière, d’abstinence et de chasteté, proclamant la venue du Messie, devenant un messager de Dieu comme les anges. Ce mode de vie est souvent comparé à celui des anges.

Il est une question que nous pouvons nous poser aujourd’hui avec saint Jean-Paul II qui avait interpellé nos voisins de l’hexagone : Que faisons-nous de notre baptême ?

Marie s’est réjouie de la naissance de Jean, sa joie a été grande également lors de la nôtre, demandons-lui de nous aider à le vivre et à vivre en enfants de Dieu. Amen.

mercredi 20 juin 2018

MIséricorde

Image Zénit

A la veille de la venue du pape François qui insiste tant sur la miséricorde, un très beau texte de son prédécesseur :

APPELÉS A LA COMMUNION - Comprendre l'Église aujourd'hui - Joseph, cardinal Ratzinger.


Il me semble que c'est là un élément d'une très grande importance. Au coeur même de cette nouvelle charge, qui enlève le pouvoir aux puissances de la destruction, il y a la grâce du pardon. C'est elle qui constitue l'Église. L'Eglise est fondée sur le pardon. Pierre lui-même en est l'exemple personnalisé : lui qui, après avoir trébuché, a reconnu sa faute et reçu le pardon, est habilité à détenir les clefs. L'Église est, par son essence, le lieu du pardon et le chaos en est banni. Elle est maintenue par le pardon, et Pierre en est l'image pour toujours : elle n'est pas une communauté de parfaits, mais une communauté de pécheurs qui ont besoin du pardon et qui le cherchent. Derrière le discours sur l'autorité suprême, la puissance de Dieu se révèle être miséricorde, et en tant que telle pierre angulaire de l'Église. Nous entendons en arrière-plan ces mots du Seigneur : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades : je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs» (Mc 2, 17).

L'Eglise ne peut naître que là où l'homme rejoint sa vérité, et cette vérité consiste précisément dans le fait qu'il a besoin de la grâce. Là où l'orgueil l'empêche d'accéder à cette connaissance, il ne trouve pas le chemin qui mène à Jésus. Les clefs du Royaume des cieux sont les paroles du pardon, que bien sûr aucun homme ne peut prononcer de lui-même, mais que seule la puissance de Dieu rend effectives. Nous sommes maintenant en mesure de comprendre également pourquoi cette péricope est suivie immédiatement d'une annonce de la Passion : par sa mort, Jésus a barré la porte à la mort, à la puissance des enfers, et ainsi il a expié toutes les fautes, de sorte que de cette mort sourd continuellement la force du pardon.

mardi 19 juin 2018

A propos de la première lecture de la messe d'aujourd'hui : Pélagianisme - Néo-Pélagianisme et Miséricorde


19 JUIN 2018
 mardi, 11ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
 S. Romuald
Mémoire facultative
 Lectures de la messe
Première lecture« Tu as fait pécher Israël »1 R 21, 17-29
Psaume Pitié, Seigneur, car nous avons péché !Ps 50 (51), 3-4, 5-6...
Évangile« Aimez vos ennemis »Mt 5, 43-48


Faire retomber les conséquences du péché des parents sur leurs enfants est-ce juste ? Pour moi, comme pour vous, je pense que c’est très mystérieux et même incompréhensible. Achab s’est humilié devant Dieu et celui-ci lui épargne de voir une peine terrible survenir sur sa maison de son vivant. David s’était aussi humilié, nous nous souvenons de ce passage du livre de Samuel et de l’épisode de Bethsabée. C’est l’enfant qui mourut, mais vint ensuite la naissance de Salomon, ancêtre du Seigneur ou du moins figurant dans sa généalogie… Dieu paraît s’arranger de tout et tirer le bien du mal, mieux encore, faire preuve de miséricorde.  
Saint Augustin avait cité le passage de l’Écriture que nous avons lu lors d’une controverse avec Julien d’Éclan, un évêque italien qui défendait l’enseignement de Pélage dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Cet auteur niait la transmission du péché originel et prônait la capacité de l’homme de se sauver lui-même. Ci-gît le lièvre de l’énigme semble-t-il… Je vous cite un passage de notre saint auteur :
« Nous lisons même dans les livres sacrés dit Augustin, que le roi Achab ayant commis un péché énorme, Dieu épargna ce prince et attendit que son fils soit monté sur le trône pour exercer sur lui ce qu’il appelle sa vengeance (III Rois, XXI, 29.) … » il donne d’autres exemples pour remonter à Adam dont la faute a eu des conséquences sur toute sa descendance… avec un enchaînement de maux sans fin qui affligent l'humanité, et qui, depuis les premiers pleurs de l'enfant au berceau jusqu'au dernier souffle du moribond… » Il y a une sorte de schéma récurrent dans l’Ancien Testament qui fait allusion au premier péché. C’est le seul moyen de comprendre cette notion de punition héritée ou héréditaire. Il y a faute dont les conséquences punitives, s’étendent à des générations, mais aussi miséricorde qui n’efface pas tous les effets de la faute.
Le pélagianisme qui niait donc la transmission du péché originel, est sous une forme contemporaine est un des thèmes favoris du pape François. Il est contraire à l’Écriture. Non, l’homme ne peut se sauver lui-même et oui ! ce péché a des conséquences !  La lettre Placuit Deo de Mgr Ladaria préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, le dit ainsi. « Le salut que Dieu nous offre ne s’obtient pas par les seules forces de l’individu, comme le voudrait le néo-pélagianisme, mais à travers les rapports qui naissent du Fils de Dieu incarné et qui forment la communion de l’Église. » Le culte de la toute-puissance de l’homme seul et sans Dieu, est un des problèmes de notre culture contemporaine.
L’humilité d’Achab et celle de David, sont des invitations pour nous à demander au Seigneur sa miséricorde. Pour être parfaits comme notre Père céleste est parfait, il n’y a pas d’autre moyen que d’aimer comme lui, et cela nous ne pouvons y parvenir que par la grâce. J’aimerais encore ajouter une remarque de Benoît XVI à la question d’un journaliste :  Dieu (qui punit les hommes sur plusieurs générations) est-il aujourd'hui encore aussi colérique qu'autrefois, ou bien a-t-il changé ? disait-il en substance.
Je voudrais ajouter à ce que vous dites, répond Benoît XVI que l’Écriture affirme sa fidélité à des milliers de génération. La miséricorde est multipliée par mille, comparée à la colère. La parole me dit : lorsque j'ai mérité la punition et me suis éloigné de cet amour, je sais que la miséricorde de Dieu est mille fois supérieure.  
Demandons-là les uns pour les autres. Amen.

dimanche 17 juin 2018

Comme le cèdre de Genève




17 JUIN 2018 - 11ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Lectures de la messe
Première lecture« Je relève l’arbre renversé »Ez 17, 22-24
Psaume Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce !91 (92), 2-3, 13-14,...
Deuxième lecture« Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’es...2 Co 5, 6-10
Évangile« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit...Mc 4, 26-34



Frères et Sœurs,
Le Seigneur nous donne une leçon de pédagogie dans l’Évangile d’aujourd’hui. Les paraboles sont apparemment un langage qui peut permettre à chacun de comprendre, mais si l’on approfondit, d’autres instruments deviennent nécessaires. Il n’en demeure pas moins qu’il a voulu tous puissent globalement comprendre. Son enseignement n’a pas été réservé à une caste d’universitaires ou ni voulu mettre en place une gnose avec ses castes. Il n’en demeure pas moins qu’il a vu une utilité certaine dans le savoir de Paul, de saint Paul, qu’il a appelé à son service… La liturgie nous a donc offert des paraboles et des comparaisons qui sont en harmonie avec cette période printanière de l’année, et aux portes de l’été… Le pape vient à Genève pour le 1er jour de l’été, le 21 juin et non le 14 juillet…
L’ensemble des lectures veulent nous faire comprendre la mystérieuse croissance du règne de Dieu. Elle se réalise grâce à la lumière de Dieu, mais dans une mystérieuse obscurité. Le Seigneur prend l’exemple du blé et d’un champ de blé. Le grain peut se multiplier de manière assez extraordinaire. Je ne sais pas ce que donneront les récoltes cette année, il est plus que prudent de laisser aux professionnels de terrain et non de bureau le soin de faire des prévisions.
Puis vient une autre comparaison, celle d’une graine de moutarde. Cette graine minuscule produit une plante qui  grandit à un point tel que les oiseaux viennent nicher dans ses branches. Nous avions déjà vu que de tels développements se produisent parfois au Proche-Orient. La petite graine de 1 à 2 mm produit une plante qui peut atteindre entre 2 et 3 m. Le mot sénevé, sinapis est mentionné à 5 reprises dans les Évangiles, pour expliquer la croissance de la foi.  
La 1ère lecture et le psaume ne peuvent me laisser indifférents. Qui a vu des cèdres millénaires ne peut qu’en avoir été impressionné. Ils étaient employés dans l’antiquité pour la construction des navires, le bois étant réputé imputrescible, et pour la construction des temples, dont celui de Salomon. Ceux qui connaissent un peu Genève savent que ce canton-ville possède les plus anciens exemplaires de Suisse, plantés officiellement en 1735. Les plus âgés du Liban le sont 10 X plus paraît-il…  « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige et la planterai sur une haute montagne d’Israël… Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. » Voilà qui dépasse encore le sénevé. Quel passionnant exercice que celui de l’observation de la nature et des oiseaux. En rentrant de notre réunion avec le Jura Pastoral à Courgenay, j’ai vu un vol de martinets ou d’hirondelles pour la première fois de l’année. C’est heureux, ils se font fait beaucoup attendre cette année.
Le Seigneur aime la nature qu’il a créée, et qu’il nous a confiée, mais il porte encore plus d’intérêt à notre vie spirituelle, puisque nous sommes les plus proches de lui dans l’ordre de la création. Il crée directement nos âmes immortelles.
Le symbole du sénevé et celui du cèdre peuvent être interprétés comme renvoyant à l’Église et à l’annonce du Royaume. Tous les peuples viendront se réfugier comme ces oiseaux à l’ombre de ses branches. Comme c’est aujourd’hui le dimanche des réfugiés, pourquoi ne pas relever aussi la belle image qu’est celle de l’Église et du Christ rejetés? Issue d’Israël, rejetée, elle a été transplantée ailleurs et a donné son fruit. Elle rassemble maintenant les peuples de toutes les nations… Elle en fait un seul Peuple, le Peuple de Dieu. D’Israël, l’Église a hérité le meilleur, en la personne du Christ. Mystérieusement elle est issue aussi de son côté transpercé.
Ceux qui arrivent de l’extérieur dans notre pays, nous apportent  des éléments positifs de leurs cultures, des rameaux issus de celles-ci.  Il n’y a pas que leur capacité de travail… ou leur misère parfois, mais aussi une sagesse ou un surcroît d’humanité, des valeurs. Nous sommes dans un monde globalisé où difficultés, richesses et misères ne restent pas longtemps cachées et ne peuvent être ignorées. Un peu de chaleur méridionale de l’Italie, de l’Espagne du Portugal et d’ailleurs, un sens de la famille, ne nuisent certes pas à une certaine raideur germanique… attribuée aux gens du nord. Pour un peu de bonne humeur, vous m’excuserez de rappeler un vieux film classique, le fameux faiseurs de Suisses qui nous a fait passer d’excellents moments. Cela dit, il ne s’agit pas de nier les problèmes. Mais combien d’entre nous n’ont-ils pas eu aussi de membres de leurs familles qui ont du s’exiler ? On comptait en 2017, 752 000 Suisses de l’étranger. Il y a de quoi tempérer certains agacements. Nous vivons grâce à notre commerce et à notre industrie où beaucoup d’immigrés travaillent, encore un argument modérateur. « Qui vous accueille, m’accueille. » dit le Seigneur. Le pape François pour qui ce thème est cher nous permet une citation puisqu’il vient nous rendre visite. « Une attention spéciale doit être réservée, disait-il récemment, aux enfants migrants, à leurs familles, à ceux qui sont victimes des réseaux de trafic humain et à ceux qui sont déplacés en raison de conflits, de désastres naturels et de persécutions.» Tous les migrants attendent «que nous posions sur eux notre attention, notre compassion et notre dévouement».
La foi nous permet de devenir au final un seul Peuple, pouvons-nous oublier qu’elle est un puissant facteur d’intégration ? Elle tisse des réseaux et unit. « L’interdépendance des créatures est voulue par Dieu. Le soleil et la lune, le cèdre et la petite fleur, l’aigle et le moineau : le spectacle de leurs innombrables diversités et inégalités signifie qu’aucune des créatures ne se suffit à elle-même. Elles n’existent qu’en dépendance les unes des autres, pour se compléter mutuellement, au service les unes des autres » (catéchisme et laudato si). Pour les hommes c’est la même chose, nous dépendons les uns des autres et du créateur.
Notre ambition à tous, c’est de plaire au Seigneur. Le reste qu’importe, tout passe si vite. Tout passe Dieu seul demeure et nous-mêmes ne faisons que passer. Ne sommes-nous pas en migration vers la vie éternelle, comme ces hirondelles qui passent d’un continent à l’autre. Alors, ce sera d’un monde à l’autre. 
Marie est comparée au cèdre du Liban dans certaines Litanies et à la Sagesse.  Demandons-lui d’être disponibles à l’action de l’Esprit comme elle l’a été, pour donner leur chance à ceux qui en ont besoin. Par son oui, elle nous a donné à tous notre grande chance, son Fils qui nous a obtenu la vie éternelle. Amen.

mardi 12 juin 2018

Elie et la pauvre veuve


LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE

« La jarre de farine ne s’épuisa pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie » (1 R 17, 7-16)



Le prophète Élie  est le personnage central de la première lecture. Saint Augustin a écrit une petite homélie de 4 pages sur ce passage du livre des Rois qui a été résumée ainsi : la nécessité des bonnes œuvres, la grâce qui sait y disposer les cœurs et la récompense qui leur est assurée.

Augustin commence par dire que le Seigneur ne veut laisser périr aucun de nous ; il cultive son Eglise comme une vigne ; il demande du fruit à ses arbres, même hors saison… Puis vient une longue énumération de ce que nous ne pourrons plus faire au ciel. Il énumère les œuvres de miséricorde si chère au pape François. Là-haut impossible d’aider ceux qui nous entourent… Nous ne pourrons que louer Dieu comme les moines devraient le faire ici-bas, et les anges dans le ciel.

Enfin Augustin en vient au prophète Élie… Il s’étonne sur le fait que Dieu n’ait pas pourvu aux besoins du prophète sans passer par cette femme. Ne le pouvait-il donc pas ? Élie n’avait-il pas été rendu heureux au bord de son torrent ? Son corbeau lui apportait à manger, il avait à boire…  Une tranquille vie d’ermite, dans une sorte de petit paradis, alors que le monde autour de lui avait faim et soif. Dans de telles situations, quand tout va bien pour nous tout seul, je me rappelle, un sketch de Fernand Raynaud qui commence par : Pardonnez-moi, mais je suis heureux. Heureux! Le Bonheur qu’est-ce que c’est ? 
Dieu envoie donc Élie à une femme, une pauvre veuve… Il y est forcé parce qu’il n’a plus rien. La compagnie est tout de même plus plaisante que celle de son oiseau. Cette pauvre veuve qui doit lui rendre service, il la met à l’épreuve et quelle épreuve. « L'homme de Dieu la vit quand elle cherchait deux morceaux de bois, dit Augustin. Cette femme représentait l'Eglise; et comme la croix est formée de deux morceaux de bois, cette femme mourante cherchait à vivre toujours. »
Comment se fait-il qu’elle réponde lorsqu’il lui demande tout ce qu’elle a, alors qu’elle a encore un fils qui a faim. Accorder la priorité au prophète pour une mère dans cette situation tient  du miracle ou de la folie : « Dieu parle à la pensée et il a des moyens admirables pour donner ses ordres. Si donc il commanda à cette veuve, dit Augustin, ce fut, croyons-nous, en lui parlant au coeur, en lui inspirant ce qu'il fallait faire, en lui persuadant ce qui était bon. »
Sa merveilleuse récompense conclut-il ne dura que quelques temps. Lorsque revint la pluie il fallut retourner au travail… « Le miracle que Dieu faisait en sa faveur pendant quelques jours rappelait donc la vie future où la récompense ne saurait finir. Notre pain sera Dieu lui-même. » Qu’est-ce que le bonheur ? La vie éternelle…
Réjouissons-nous donc simplement aujourd’hui de ce que le Seigneur nous donne le pain de son eucharistie et demandons-lui de nous parler simplement au cœur et de le toucher pour dire oui dans notre service quotidien. Amen.

dimanche 10 juin 2018

Pécher contre l'Esprit-Saint : conservatisme familial et communautaire seulement?


10 juin 2018

10ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B

Première lecture « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance... Gn 3, 9-15
    Psaume Près du Seigneur, est l’amour ;       
    près de lui, abonde le rachat. 129 (130), 1-2, 3-4,...
    Deuxième lecture « Nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons » 2 Co 4, 13 – 5, 1
    Évangile « C’en est fini de Satan » Mc 3, 20-35


Frères et Sœurs,

1) La famille de Jésus

Entrant dans le temps ordinaire nous aurions espéré voguer sur une mer calme par beau temps et voilà une tempête locale tumultueuse parce que familiale notamment. Des foules accouraient à Jésus, il accomplissait des signes extraordinaires, chassait des démons. Les moralisateurs familiaux disaient : « Il a perdu la tête. ». Peut-être le faisaient-ils avec les meilleures intentions du monde. Pour la lui faire retrouver, ils avaient mobilisé presque de force l’émissaire qui était l’argument le plus fort : La maman. On demandait surtout aux femmes d’obéir en ce temps-là. Elle est présentée comme une tentatrice, comme l’Eve de la première lecture. « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Que devait penser Marie à ce moment-là ? Elle se souvenait certainement de Jésus au Temple retrouvé parmi les docteurs… Ce n’était pas seulement une lubie d’adolescent. D’ailleurs une idée d’adolescent est importante. Combien d’entre nous, n’ont-ils pas senti germer en eux le goût d’une profession d’un métier, à cette époque de leur vie. Certains prêtres mimaient la célébration de la messe dans leur enfance. Combien d’autres ont laissé se développer leurs grandes idées, alors que les parents devaient réparer leurs désastres de petits chimistes, de mécaniciens, de barbouilleurs, de généraux ou de politiciens, etc…
Marie avait compris ce qui se passait : « Je me dois aux affaires de mon Père. » Jésus s’était occupé de la petite entreprise familiale et l’avait reprise de Joseph. Marie n’avait pas gardé Jésus pour le conserver pour elle, à l’abri et comme une assurance. Il était un don de Dieu, le grand don de Dieu aux hommes. Il était temps qu’il délivre son message. Il devait faire sa vie et la nôtre… en donnant la sienne.
Les gens du village de Jésus et une partie de sa famille voulaient qu’il y retourne et fasse ce qu’il avait toujours fait, s’occuper de sa mère et trouver peut-être une épouse. Sur le principe, réduire une personne à ce qu’elle a fait de nombreuses années en arrière, n’est-ce pas curieux ? Nous aurions souvent de la peine à 60 ou 70 ans de renfiler un vieil habit, ou une robe taille de guêpe. Retourner à vos livres de jeunesse et à vos premières dissertations et compositions… ou exercices scolaires, ça va un moment. Ils finissent par passer au feu ou au broyeur pour de bonnes raisons. La meilleure de ces raisons est que nous changeons. Qu’est-ce qui nous fait changer ? Certains disent des envies et des réussites, mais aussi des échecs et des déceptions, N’est-ce pas, au plus profond : L’Esprit-Saint ? Jésus se fâche avec force contre les gens bornés et butés qui font obstacle à l’Esprit-Saint. Au début de son ministère on voulut jeter Jésus au bas d’une falaise à Nazareth. On n’acceptait pas qu’il ait une nouvelle mission, on n’acceptait pas qu’il ait changé et qu’il change, en restant le même.
Mettre à mort quelqu’un, c’est la meilleure manière de l’empêcher d’agir et faire obstacle à ce qu’il voulait faire, ne serait-ce que propager une idée. Pour transformer une situation c’est l’inverse en bien ou en mal. Vous avez tous en mémoire l’histoire de Lénine que l’on avait amené en train blindé depuis Zurich en Russie. L’Allemagne espérait qu’il y changerait le cours de l’histoire, ce qui arriva. Ce fut en effet terrible. Il fit passer ses idées et organisa la révolution que l’on connaît.

2) Les Scribes

Une deuxième catégorie de personnages est intervenue dans l’Evangile : « Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » On a voulu que le message de Jésus ne passe plus. « Mieux vaut qu’un seul homme meure pour le peuple. ». On a voulu empêcher que la miséricorde ne soit pas donnée au monde. Qui : on ? L’idée et la volonté étaient celles du diable, le serpent de la 1ère lecture, mais il a des instruments. C’est le contraire de ce qu’il voulait qui s’est produit, car on n’arrête pas Dieu venu sauver le monde. Ceux qui ne voulaient pas de Jésus ne l’ont pas vu ressusciter. Ce que les uns et autres faisaient, dans notre Évangile, c’était faire obstacle à l’action de l’Esprit-Saint, mais semble-t-il, ce n’était pas encore le péché contre l’Esprit dont parle Jésus.

3) Le péché contre l’Esprit-saint

Ce péché contre l’Esprit-Saint, de quoi s’agit-il ? Saint Jean-Paul II dans son encyclique sur l’Esprit-Saint nous dit ceci : Pourquoi le blasphème contre l'Esprit Saint est-il impardonnable? Saint Thomas d'Aquin répond qu'il s'agit d'un péché «irrémissible de par sa nature, parce qu'il exclut les éléments grâce auxquels est accordée la rémission des péchés»183. Selon une telle exégèse, le «blasphème» ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l'Esprit Saint; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l'homme par l'Esprit-Saint agissant en vertu du sacrifice de la Croix.
Dieu seul connaît les frontières de notre cœur et ses circonvolutions spirituelles, mieux encore qu’un cardiologue expérimenté avec toute son utile machinerie et sa chimie. Il y a aussi le mystère de la grâce et les chutes qu’on ne comprend pas. Là encore, il faut de la prudence. Un moine célèbre du 6ème / 7ème siècle nommé saint Jean Climaque avait écrit un ouvrage célèbre chez les orientaux intitulé l’Echelle Sainte. Il a pour but d’expliquer aux moines comment atteindre la perfection en 30 degrés. Il résume son expérience spirituelle. Les icônes représentent une échelle qui monte au ciel et que gravissent de beaux moines bien maigres, saint Antoine l’ermite en tête et Jésus les accueille. Mais voilà, il y en a un bon nombre qui tombent et d’affreux diablotins les font entrer dans la bouche de l’enfer. On les voit prisonniers avec quelques bûchers alentour. Jean Climaque dit toutefois ceci à propos des jugements : J'ai connu un homme qui avait péché à la vue de tous, mais s'en était repenti en secret. Et celui que je condamnais comme luxurieux était chaste aux yeux de Dieu, car il l'avait apaisé par une conversion véritable. Quand tu verras quelqu'un commettre le péché à l'instant de sa mort, même alors ne le juge pas, car le jugement de Dieu est impénétrable pour l'homme.

Conclusion

« Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Il s’agit du plus beau compliment adressé d’abord à Marie la nouvelle Eve. « Voici la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. » a-t-elle répondu à l’ange. Demandons à Marie de nous aider à dire oui à l’Esprit. Amen.

dimanche 3 juin 2018

Comment vis-tu ton Dimanche?



9e Dimanche du Temps Ordinaire B

Evangile selon saint Marc (2, 23 - 3, 6)
Le Fils de l’homme est maître du sabbat ! Frères et sœurs, quelle affirmation que celle de Jésus. Dire que le Fils de l’homme est Maître du sabbat c’est affirmer qu’il est Dieu. La liberté de Jésus face au sabbat, ne peut laisser indifférent. Il montre qu’il est libre par des guérisons ce jour-là, en dépassant les distances qu’il était permis de parcourir, en laissant les apôtres prendre quelques épis pour tromper leur faim. Ce geste devait être apparemment assimilé à la moisson et au travail… Alors, il se fâche et profite de l’occasion pour montrer son autorité divine. Le repos du septième jour, servait à attester de la création du monde par Dieu et aidait à synchroniser les vies humaines avec le cycle divin de création et de repos. C’est un témoignage de foi.
Les juifs pratiquants consacrent toujours ce jour à la famille, à l’étude de l’Écriture et à son écoute à la synagogue. Tout cela est très bon. Certes, certains préceptes apparaissent très tatillons si vous creusez le sujet, surtout lorsqu’on fait faire par d’autres des actions prohibées. Le respect de ce jour ne peut être que loué, dans son esprit d’abord. Jésus le relève avec force : le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. Jésus est venu remettre l’homme au centre du commandement et de cette manière de sanctifier le temps. Dieu étant Dieu et au-delà du temps, il n’a en fait nul besoin de sabbat pour lui. Soigner sa relation avec Dieu, le connaître, n’est en soi profitable qu’à nous. Elle nous permet de l’adorer, de le mieux connaître et aimer. Des personnes mariées auraient de la peine à grandir dans leur amour et le faire grandir, si elles passaient peu de temps ensemble. Un bonjour par messages, whatsap ou autre tous les 15 jours, ça ne suffit pas… Si on se laisse aspirer par ses affaires, son business, sa profession, sa vie associative et qu’on en oublie son conjoint et sa famille, et Dieu lui-même, ce n’est pas la meilleure option. Il y a diverses manières de vivre à 150km l’un de l’autre ou de monter des barrières ou des murs de sécurité… Avec Dieu, il en va ainsi. Parfois comme il nous aime trop, il fait une brèche dans notre beau système de fortifications pour rentrer.
Construire des murs entre lui et nous, il y a diverses manières de le faire, un juridisme excessif en est un. Il vient enfermer les personnes dans une sorte d’armure insupportable, où on meurt de chaud, ou bien de froid et avec laquelle il n’est même plus possible de saluer son voisin…
Supprimer le jour du Seigneur, c’est une manière de dire Dieu n’existe pas, et en vérité, il s’agit certainement d’une caractéristique de notre temps. N’éludons pas le syndrome du tiroir-caisse ou des capacités bancaires et  cartes de dépenses expresses. L’athéisme financier qui ne jauge les personnes qu’au contenu de leur bourse, et au bénéfice à retirer d’activités commerciales permanentes est tout aussi nocif que le péché des pharisiens que blâme Jésus.  
L’intention de Jésus est de nous libérer d’un carcan pour nous permettre une véritable rencontre avec son Père qui veut faire de nous ses fils. Cette relation nous introduit dans la vie éternelle, ce qui n’est pas peu de chose.
Le Deutéronome énonce le commandement de Dieu qui demande de sanctifier le septième jour de la semaine. Il demande de se reposer après avoir travaillé, ce qui veut dire, après avoir collaboré à l’œuvre de la création qui nous a été confiée. Il est demandé de faire comme Dieu et de se rappeler les merveilles de miséricordes dont le Peuple a bénéficié, dont nous avons bénéficiés. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de participer à une veillée pascale complète avec toutes les lectures. Vous y entendez le récit de la création dans la Genèse, et les lectures illustrant l’histoire du salut. Tout commence avec la création du ciel et de la terre, alors que règne un tohu bohu… tout est informe, et vide, une sorte de mélange boueux sur lequel plane le souffle, l’esprit et Dieu qui vient mettre de l’ordre et créer… Dieu dit, parle, et par sa parole construit son œuvre, crée. Il le fait dans un ordre qui ne manque jamais de nous étonner. Il créa l’homme le sixième jour après les animaux de la terre. Le deuxième récit de la création décrit ce moment spécifique : Dieu tire l’homme de la boue, de la glaise, et lui donne son souffle. Et Dieu se repose le septième jour. Il fait de l’homme son collaborateur. Mais qu’a fait le collaborateur ? Sa  méchanceté et son péché l’ont conduit à la mise à mort de celui qui voulait poursuivre son œuvre de libération. Le repos de Dieu, le sabbat s’est transformé en apparent retour au tohu bohu, puisque ce fut le jour où le Seigneur reposa dans le tombeau. Il fallait que le souffle de Dieu, son esprit le ressuscite, qu’il se relève d’entre les morts pour introduire tous les hommes dans la vie éternelle à sa suite.
Le Fils de l’homme est maître du sabbat, il vient faire de la résurrection… son jour ! Le huitième jour dépasse en importance le septième, c’est pourquoi nous le célébrons avant tout. Pour nous aussi la lumière brillera dans les ténèbres et elle brille déjà lorsque nous sommes éprouvés. « Partout et toujours nous subissons dans notre corps la mort de Jésus afin que la vie de Jésus, soit manifestée elle aussi dans notre corps. » Réjouissons-nous, car nous savons et nous sommes certains, que l’Esprit du Dieu vivant donne la vie… et la liberté. Aimer le jour du Seigneur c’est aimer la vie. Ecoutons pour conclure S. Jean-Paul II (Dies Domini).
«  Avec Marie,  les fidèles apprennent à se tenir au pied de la croix pour offrir au Père le sacrifice du Christ et y unir l'offrande de leur vie. Avec Marie, ils vivent la joie de la résurrection, faisant leurs les paroles du Magnificat qui chantent le don inépuisable de la miséricorde divine dans le déroulement inexorable du temps: « Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent » (Lc 1,50). D'un dimanche à l'autre, le peuple pèlerin suit les traces de Marie, dont l'intercession maternelle rend particulièrement intense et efficace la prière que l'Église élève à la Très Sainte Trinité. » Amen.