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mardi 19 juin 2018

A propos de la première lecture de la messe d'aujourd'hui : Pélagianisme - Néo-Pélagianisme et Miséricorde


19 JUIN 2018
 mardi, 11ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
 S. Romuald
Mémoire facultative
 Lectures de la messe
Première lecture« Tu as fait pécher Israël »1 R 21, 17-29
Psaume Pitié, Seigneur, car nous avons péché !Ps 50 (51), 3-4, 5-6...
Évangile« Aimez vos ennemis »Mt 5, 43-48


Faire retomber les conséquences du péché des parents sur leurs enfants est-ce juste ? Pour moi, comme pour vous, je pense que c’est très mystérieux et même incompréhensible. Achab s’est humilié devant Dieu et celui-ci lui épargne de voir une peine terrible survenir sur sa maison de son vivant. David s’était aussi humilié, nous nous souvenons de ce passage du livre de Samuel et de l’épisode de Bethsabée. C’est l’enfant qui mourut, mais vint ensuite la naissance de Salomon, ancêtre du Seigneur ou du moins figurant dans sa généalogie… Dieu paraît s’arranger de tout et tirer le bien du mal, mieux encore, faire preuve de miséricorde.  
Saint Augustin avait cité le passage de l’Écriture que nous avons lu lors d’une controverse avec Julien d’Éclan, un évêque italien qui défendait l’enseignement de Pélage dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Cet auteur niait la transmission du péché originel et prônait la capacité de l’homme de se sauver lui-même. Ci-gît le lièvre de l’énigme semble-t-il… Je vous cite un passage de notre saint auteur :
« Nous lisons même dans les livres sacrés dit Augustin, que le roi Achab ayant commis un péché énorme, Dieu épargna ce prince et attendit que son fils soit monté sur le trône pour exercer sur lui ce qu’il appelle sa vengeance (III Rois, XXI, 29.) … » il donne d’autres exemples pour remonter à Adam dont la faute a eu des conséquences sur toute sa descendance… avec un enchaînement de maux sans fin qui affligent l'humanité, et qui, depuis les premiers pleurs de l'enfant au berceau jusqu'au dernier souffle du moribond… » Il y a une sorte de schéma récurrent dans l’Ancien Testament qui fait allusion au premier péché. C’est le seul moyen de comprendre cette notion de punition héritée ou héréditaire. Il y a faute dont les conséquences punitives, s’étendent à des générations, mais aussi miséricorde qui n’efface pas tous les effets de la faute.
Le pélagianisme qui niait donc la transmission du péché originel, est sous une forme contemporaine est un des thèmes favoris du pape François. Il est contraire à l’Écriture. Non, l’homme ne peut se sauver lui-même et oui ! ce péché a des conséquences !  La lettre Placuit Deo de Mgr Ladaria préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, le dit ainsi. « Le salut que Dieu nous offre ne s’obtient pas par les seules forces de l’individu, comme le voudrait le néo-pélagianisme, mais à travers les rapports qui naissent du Fils de Dieu incarné et qui forment la communion de l’Église. » Le culte de la toute-puissance de l’homme seul et sans Dieu, est un des problèmes de notre culture contemporaine.
L’humilité d’Achab et celle de David, sont des invitations pour nous à demander au Seigneur sa miséricorde. Pour être parfaits comme notre Père céleste est parfait, il n’y a pas d’autre moyen que d’aimer comme lui, et cela nous ne pouvons y parvenir que par la grâce. J’aimerais encore ajouter une remarque de Benoît XVI à la question d’un journaliste :  Dieu (qui punit les hommes sur plusieurs générations) est-il aujourd'hui encore aussi colérique qu'autrefois, ou bien a-t-il changé ? disait-il en substance.
Je voudrais ajouter à ce que vous dites, répond Benoît XVI que l’Écriture affirme sa fidélité à des milliers de génération. La miséricorde est multipliée par mille, comparée à la colère. La parole me dit : lorsque j'ai mérité la punition et me suis éloigné de cet amour, je sais que la miséricorde de Dieu est mille fois supérieure.  
Demandons-là les uns pour les autres. Amen.

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