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mardi 30 avril 2019

Notre Pâque et notre éternelle jeunesse avec Nicodème


Nous sommes en pleine période de célébration de la résurrection de Jésus et voilà que nous est présentée la figure de Nicodème. Il est touché par cette résurrection aussi et peut faire une relecture de ce que Jésus lui avait donné de vivre. Pour son ensevelissement, Nicodème apporta un mélange de myrrhe et d'aloès, « d'environ cent livres ». Comme le serpent de bronze avait été élevé par Moïse dans le désert, ainsi le Fils de l’homme avait été élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Nous pouvons faire sans peine le rapprochement entre ces deux passages d’Évangile. Comment naître d’en haut et se renouveler quand passent les années ? Où trouver une fontaine de jouvence ? « Comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux? Est-ce qu'on peut rentrer dans le sein de sa mère pour naître une seconde fois? » (Jn 3, 4). Jésus répond: « Personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n'est que chair; ce qui est né de l'Esprit est esprit » (Jn 3, 5-6). Jésus, disait Jean-Paul II avait fait passer Nicodème des réalités visibles aux réalités invisibles. Chacun de nous est né de l'homme et de la femme, d'un père et d'une mère ; cette naissance est le point de départ de toute notre existence. Nicodème pense à cette réalité naturelle. Au contraire, le Christ est venu dans le monde pour révéler une autre naissance, la naissance spirituelle.
D’une certaine manière c’est une jeunesse perpétuelle dont nous bénéficions par notre baptême et l’action du Saint-Esprit. De son côté transpercé ont jailli le sang et l’eau et il a remis l’Esprit, le souffle. Celui qui était venu reposer sur Lui, il l’a envoyé et libéré.
« Nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu. » On voit dans cette parole du Seigneur une allusion à la Trinité.
C’est le même Esprit qui nous donne d’être témoins de ce mystère qui doit nous apporter une perpétuelle jeunesse. Chacun à notre manière, nous devons être des hommes du réconfort, du réconfort qu’apporte l’Esprit, Aujourd’hui, Demain, A jamais pour reprendre la formule du Jubilé de l’an 2000 qui m’est restée en mémoire.
« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » C’est ce même Esprit qui nous fera monter au ciel. Saint Augustin nous le dit ainsi : « Si donc personne que Jésus-Christ n’est pas descendu du ciel et n’y est pas remonté, quelle espérance ont les autres ? Leur espérance est fondée sur ce fait que le Christ est descendu du ciel pour que tous les hommes ne fassent qu’un en lui et avec lui, pour être à même d’y monter par lui. » (12e traité sur Saint Jean.). La Résurrection de Jésus est notre résurrection et son Ascension sera la nôtre… Alléluia, Louange à Dieu.
Amen. 

mardi 16 avril 2019

Pourquoi ne pas bénir nous aussi les oeufs à Pâques?


Ils sont si beaux ces oeufs de toutes les couleurs! Les oeufs n'étaient pas consommés durant tout le carême autrefois et conservés, puis utilisés à Pâques.  Traditionnellement ils étaient peints en rouge pour symboliser la Passion du Christ. Que se passe-t-il lorsqu'on les pèle? C'est le blanc de la résurrection.

Une légende pieuse rapporte par contre que Sainte Marie-Madeleine présenta un oeuf à Tibère et qu'il se teignit en route. Nous avons le choix.

Le directoire de la piété populaire mentionne la bénédiction des oeufs le jour de Pâques N° 150 :

La bénédiction de la table familiale

La liturgie pascale est marquée tout entière par la nouveauté: de fait, nouvelle est alors la nature, puisque, dans l’hémisphère nord, la solennité de Pâques coïncide avec le réveil du printemps; nouveaux sont le feu et l’eau; et nouveaux sont les cœurs des chrétiens, renouvelés par le sacrement de Pénitence, et comme cela est de bonne augure, par les sacrements de l’Initiation chrétienne; nouvelle, en quelque sorte, est aussi l’Eucharistie: tous ces éléments et ces signes sensibles évoquent et transmettent la vie nouvelle inaugurée par le Christ dans sa résurrection.

Parmi les pieux exercices qui sont liés à l’événement pascal, il convient de citer la traditionnelle bénédiction des œufs, qui est un symbole de la vie, et la bénédiction de la table familiale; cette dernière est une coutume traditionnelle et quotidienne dans de nombreuses familles chrétiennes, qu’il convient d’encourager; de plus, le jour de Pâques, elle revêt une signification toute particulière: le chef de famille, ou un autre membre de la communauté domestique, bénit le repas de fête en employant l’eau qui a été bénite durant la Vigile pascale, et que les fidèles ont rapportée dans leurs demeures en louant le Seigneur.

L’œuf de Pâques fait partie des symboles que certaines Églises d’Orient utilisent pour les festivités pascales. Les premiers chrétiens ont choisi l’œuf comme symbole de la résurrection du Christ et teignaient les œufs en rouge pour rappeler sa crucifixion.
On y voit un très beau signe de la vie qui éclate au grand jour en ce début du printemps pascal. De façon allégorique, on parle de la coquille de l’œuf comme étant le tombeau du Christ, d’où il est sorti vivant comme l’oisillon le fera aux beaux jours de mai.

Nouveau Rituel Romain (Livre des bénédictions) :

Si l'on bénit des oeufs :

827 W Béni sois-tu pour ces oeufs que nous prendrons en action de grâce pour ta sainte résurrection.


Rituel du diocèse de Belley-Ars

164. Bénédiction des œufs à Pâques.
C’était l’usage dans quelques monastères de donner deux œufs bénits aux jeunes gens qui avaient chanté l’office pendant la nuit du Samedi-Saint au dimanche de Pâques. Cet usage existait peut-être déjà dans les paroisses; il s’y répandit du moins bien vite, car nous trouvons la bénédiction des œufs à Pâques dans les plus anciens Rituels. On donne à ces œufs diverses couleurs, mais plus ordinairement ils sont rouges. On en vend de cette couleur à Paris, à Genève et ailleurs le jour de Pâques.
V/. Adjutórium nostrum in nómine Dómini,
R/. Qui fecit cœlum et terrain.
V/. Dóminus vobiscum,
R/. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Subvéniat, quæsumus , Domine , tuæ benedictionis gratia huic ovórum creaturæ : ut cibus salúbris fiat fidélibus tuis cum gratiárum actióne suméntibus, ob resurrectiónem Dómini nostri Jesu Christi. Qui tecum vivit. Amen.
Le Prêtre jettera de l’eau bénite sur les œufs.

Que la grâce de ta bénédiction † Seigneur , vienne sur ces œufs, afin qu’ils deviennent un aliment salutaire pour tes fidèles, qui les reçoivent dans l’action de grâce pour la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Qui vit et règne avec toi dans l'unité du Saint-Esprit. Amen.

Chez Saint Augustin,  l'oeuf est symbole de l'espérance (sermon CV) :

7. Reste l'espérance, et l'espérance, me semble-t-il, peut être comparée à l'oeuf. L'espérance, en effet, n'est point encore la réalité, comme l'œuf n'est point encore un poulet; bien qu'il soit quelque chose. Si les mammifères donnent le jour à leurs petits eux-mêmes; les ovipares ne produisent que ce qui est comme l'espoir de ces petits. Ainsi donc l'espérance nous invite à mépriser les choses présentes et à attendre les biens futurs, à oublier ce qui est derrière pour nous porter avec l'Apôtre ce qui est en avant. « Seulement, dit-il, oubliant ce qui en est arrière et m'avançant vers ce qui est devant, je tends au terme; à la palme de la céleste vocation de Dieu dans le Christ-Jésus. » D'où il suit que rien n'est si contraire à l'espérance que de regarder derrière, c'est-à-dire que de se confier aux choses qui passent et qui s'en vont, au lieu de compter sur ce qui ne passera jamais, quoiqu'on ne le possède pas encore et qu'on doive seulement l'obtenir un jour.😇

Bernard
Saint Bernard (Livre des pensées) :


106. Une triple raison établit et fortifie notre espérance. « L'humilité » de la sagesse qui nous est accordée, c'est ce qu'on appelle faire cuire un oeuf à l'eau; « la fermeté » de la patience constante, c'est ce qui s'appelle faire cuire l'oeuf au feu; la « vérité » de l'inspiration secrète, c'est ce qui s'appelle faire cuire l'oeuf à la graisse.




Schola Sainte Cécile  : Oraison de la bénédiction des œufs au Rituel Romain, titre VIII, chapitre 14, depuis le XIIème siècle :

Subvéniat, quæsumus, Dómine, tuæ bene†dictiónis grátia huic ovórum creatúræ : ut cibus salúbris fiat fidélibus tuis, in tuárum gratiárum actióne suméntis, ob resurrectiónem Dómini Jesus Christi : Qui tecum vivit & regnat in sæcula sæculórum. Amen.


Orthodoxie :  Marie Madeleine donna l'oeuf rouge à l'empereur et lui dit: Christ est réssuscité 




Marie-Madeleine (anglais)

Liturgie Gallicane avec la légende: 

ORAISON DE LA BÉNÉDICTION DES ŒUFS DANS LA LITURGIE GALLICANE

Christ est ressuscité ! Marie-Madeleine a poussé ce cris en offrant l’ œuf rouge à l'empereur. Que la grâce de ta bénédiction descende, nous t’en supplions, Seigneur, sur ces œufs qui sont tes créatures, afin qu’ils soient salutaire pour tes fidèles qui les garderont en action de grâces de la résurrection de Jésus-Christ Notre Seigneur Ressuscité, qui vit, règne et triomphe aux siècles des siècles. Amen.

A signaler, sur Marie-Madeleine, une étude très bien faite de Daniel Senejoux  :  Etude  ; Aix : Retour sur la légende de Sainte Marie-Madeleine.

Mardi Saint et une croix de feu




Mes chères Sœurs,

Nous avions coutume au monastère de chanter les lamentations de Jérémie depuis le lundi de la semaine sainte. Celle d’aujourd’hui commence par les gémissements du peuple d’Israël et se poursuit… « Ô vous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur semblable à ma douleur. » En ce Mardi Saint, je vous partage d’abord un moment de grande peine et de douleur avec l’incendie de Notre-Dame de Paris. Pardonnez cette émotion, même si nous savons qu’un bâtiment est là pour symboliser l’Église et abriter la communauté locale et qu’il peut être reconstruit. « Ce jour-là, il devait y avoir feu de joie à la Grève, plantation de mai à la chapelle de Braque et mystère au Palais de Justice. » pour continuer avec Victor Hugo, « Ce n’est pas un feu de joie qui brûlait magnifiquement au milieu de la place. », Non, hier, c’était le vaisseau de Notre-Dame qui a montré du ciel une croix de feu. Toute une symbolique. Le palais de Justice passe… « Certes, ce fut un triste jeu - Quand à Paris dame Justice, - Pour avoir mangé trop d’épice, - Se mit tout le palais en feu. » Oui, Seigneur, le palais de justice passe encore, mais pas Notre-Dame… Quelle tristesse ! Je relisais dimanche soir, Flavius Josèphe et sa description de l’incendie du Temple de Jérusalem que Titus avait voulu pourtant épargner, je n’ai pu m’empêcher un rapprochement. Nous savons que nos églises d’ici-bas ne sont que l’image de l’Église du ciel, mais cette croix de feu vue du ciel n’a pu qu’impressionner.
Est-ce le vaisseau de l’Église qui brûle vraiment ? Non ! vraiment ! Nous ne pouvons nous consoler qu’en utilisant les images des mystiques et un autre feu, un contre-feu. Sainte Thérèse d’Avila avec son ardeur disait : Le monde est en feu ! Ce n’est pas le moment de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance ! Ce n’est pas seulement le monde qui est en feu, l’église visible donne aussi l’impression de l’être. L’Église a besoin de toute votre amour de contemplatives. Le Seigneur en a besoin pour éteindre les incendies destructeurs et allumer les contre-feux de l’amour de Dieu, si vous permettez l’image.
Le Seigneur en ce mardi saint annonce le reniement de Pierre. « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »
Le monde est en feu ! Ce n’est pas le moment de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance ! Les bons sentiments à la suite d’une lecture ne suffisent pas, il faut le temps de la grâce et le temps de Dieu pour qu’un autre incendie soit allumé que nul ne pourra éteindre, celui de la vive flamme de l’amour. Il y a deux incendies, celui du mauvais qui détruit et celui de la vive flamme d’amour qui brûle sans consumer, purifie, brille, éclaire, illumine joyeusement.
Je donnerai ma vie pour toi ! Nous savons tous par expérience, que vivre et ressentir fortement un beau passage d’une lecture, ce n’est pas encore le réel… Le temps de Dieu et la grâce du moment sont nécessaires pour que l’or soit purifié au feu. Nous sommes trop petits et insignifiants, nous ne sommes pas à notre place si nous voulons sauver le Seigneur… N’est-ce pas difficile à accepter bien souvent ? Il nous faut attendre son heure et le temps de la grâce. Lui seul peut enflammer notre cœur avec la vive flamme de son amour pour le transformer. Ce sera une flamme qui ne s’éteindra jamais. Dieu aime accrocher des étoiles à son firmament. Amen.

dimanche 7 avril 2019

La femme adultère pardonnée


En allant célébrer la messe au Vorbourg, j'ai vu ces trois pierres couvertes de mousse et je les ai ajoutées à la décoration. Elles m'ont rappelé qu'à la chapelle, elles sont au chômage pour les intentions inappropriées. La maison de Notre-Dame est le lieu de la miséricorde.

7 AVRIL 2019
 Dimanche, 5ème Semaine de Carême — Année C

Lectures de la messe
Première lecture« Voici que je fais une chose nouvelle, je vais désaltérer mon peuple ...Is 43, 16-21
Psaume Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !Ps 125 (126), 1-2ab,...
Deuxième lecture« À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans...Ph 3, 8-14
Évangile« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter...



Frères et Sœurs,

L’Evangile nous met en présence d’un drame aujourd’hui. On veut lapider une femme.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de voir une lapidation. A l’heure d’internet, ce sont des accidents qui malheureusement arrivent lorsque vous tapez ce mot sur un moteur de recherche. Il y a déjà quelques années étant tombé sur un petit film, je n’en croyais ni mes yeux, ni mes oreilles. Au 21e siècle cela se produit encore. Les médias ont fait écho voici quelques jours à une législation permettant de porter ce type de condamnations au Brunei (+ Arabie Saoudite ; Iran ; Pakistan...). La peine de mort pose de graves questions. Nous nous souvenons que les deux dernières exécutions ont eu lieu à quelques centaines de mètres d’ici au Cras des Fourches, sous le régime bernois. C’est l’abbé Eugène Lachat auquel le sanctuaire doit tant qui avait du apporter les secours de la religion au deux malheureux. La guillotine française avait été abandonnée pour l’épée de leurs seigneuries. Mon professeur de droit pénal, cela date, aimait dire que l’abandon de la torture au profit de la privation de liberté était tout de même un bienfait de la révolution. Le plus grand bien étant la liberté, en priver quelqu’un était suffisant, mais certaines habitudes, reviennent trop facilement. (Fermons la parenthèse).
La lapidation ajoute un degré dans l’horreur, à la peine de mort, c’est une exécution collective et encore le plus souvent touchant des femmes. Quel courage ! Les hommes se sauvent toujours plus vite.
Pire encore, cette peine est prévue dans la Bible… elle était le mode d’exécution habituel, pour 8 fautes mentionnées :

1 -Relations sexuelles incestueuses ou adultères (Lv 18 et 20)
2 - Avoir des relations homosexuelles (Lv 20,13)
3 - Le blasphème (Lv 24,16)
4 - Maudire un de ses parents  (Dt 21,18–21)
5 - Ne pas respecter le Sabbat (Nb 15,32–36)
6 - Adorer d’autres dieux que YHWH (Dt 17,2–7)
7 - Pratiquer la sorcellerie (Ex 22,17), la nécromancie ou la divination (Lv 20,27)
8 - Sacrifier un de ses enfants (Lv 20,2)

Jésus a failli être lapidé pour blasphème. Mais elle n’est plus appliquée par le Peuple Juif depuis longtemps, les rabbins font usage de leur grande capacité de faire de subtiles interprétations et la mousse peut pousser sur les pierres.
Qu’est ce qui a pu se passer dans le cœur humain de Jésus en voyant cette pauvre femme ? Je me suis demandé s’il avait pensé à sa mère et à Joseph ? Et à Suzanne injustement accusée ?
Pourquoi les scribes et les pharisiens l’ont-ils amenée devant lui ? Le contexte montre bien qu’ils veulent lui tendre un piège mortel. Dès l’aurore, il était monté au temple et enseignait. Le Peuple venait autour de lui. Dans le cadre du temple, selon les calculs des opposants à Jésus, il fallait appliquer la loi encore plus fermement qu’ailleurs, en raison de la sainteté du lieu. Jésus devant un cas qui ne semblait souffrir aucun doute, allait-il s’en distancer et commettre un blasphème en ne l’appliquant pas et en tolérant le péché ? Quelle attitude allait prendre Jésus en public et dans ce contexte ? Il s’était fait à plusieurs reprises l’égal de Dieu dans ses enseignements. Par exemple, il disait en traitant d’un sujet : On vous a dit d’agir de telle manière… et bien Moi Je vous dis d’agir ainsi. Il n’invoquait pas d’autorité, il parlait avec autorité. Dans sa manière de se conduire aussi, le jour du sabbat notamment, il agissait avec une liberté souveraine, celle du Fils de Dieu qu’il est.
Puis vient ce moment très grave où il leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » « Il n'est pas de juste, pas un seul, il n'en est pas de sensé, pas un qui recherche Dieu.  Tous ils sont dévoyés, ensemble pervertis ; il n'en est pas qui fasse le bien, non, pas un seul. », dit le psaume 14. Certaines expériences spirituelles font parfois ressentir la distance qu’il y a entre Dieu et nous. Tous ceux qui se retirent ont certainement bénéficiés de cette grâce. Là est le premier miracle de Jésus aujourd’hui. Nous devrions la demander pour nous en ce temps de carême. Que fait alors Jésus ? Il écrit sur le sol. C’est dans l’Évangile le seul moment où nous le voyons écrire. Il est en effet la Parole qui vient s’inscrire dans les cœurs, il ne nous a pas laissé un écrit. Nous avons quatre Évangiles avec des processus de formation différents.
Saint Augustin dans son commentaire compare la pierre sur laquelle la loi est écrite, les fameuses tables de la loi, et la poussière où il le fait maintenant. Ce qui est écrit sur cette poussière peut être effacé, à savoir le péché : « La loi a été effectivement écrite par le doigt de Dieu; mais elle a été écrite sur la pierre à cause de la dureté du peuple d’Israël. Mais, pour le moment, le Seigneur écrivait sur la terre, parce qu’il cherchait à recueillir du fruit. » Dieu est miséricorde. Nous avons quant à nous parfois l’attitude qu’avaient les romains lorsqu’ils faisaient graver sur le marbre des événements importants pour eux, ils faisaient un maximum d’abréviations en raison des coûts de la gravure. Alors est-ce que l’intérêt nous pousse seulement à des compromis avec autrui, par intérêt et calcul? Ce qui est en cause c’est l’amour que nous avons à porter à Dieu pour nous rapprocher de lui et donc notre bonheur. Nous effaçons certainement des ardoises par échange d’intérêt et bons procédés. Mais la sainteté ce n’est pas encore cela, nous ne pouvons laisser Dieu sur le pas de la porte ou à la porte d’un paradis personnel.  Jésus dit à la femme : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » Il pardonne le péché parce qu’il en a le pouvoir. Scribes et pharisiens ne sont plus là, ils auraient sursauté. Seul Dieu peut pardonner un péché. Pour lui, il est inscrit sur la poussière. Mais Jésus demande aussi à cette femme de vivre son histoire d’amour avec Dieu jusqu’au bout. Aimer son conjoint fidèlement, c’est être témoin de l’amour de Dieu pour l’humanité, c’est participer à la construction du Royaume maintenant. Demandons à Marie son intercession pour nous et la consolation :

“Salut, Mère de miséricorde, Mère de Dieu et Mère du pardon, Mère de l’espérance et Mère de la grâce, Mère remplie d’une sainte joie. Ô Marie ! ”.