Ex-voto 1671 ville de Delémont. Saint Ignace est représenté en bas à gauche.
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Que reste-t-il à l’homme de toute sa peine ? » (Qo 1, 2 ; 2, 21-23)
2ème lecture : « Recherchez les réalités d’en haut ; c’est là qu’est le Christ » (Col 3, 1-5.9-11)
Evangile : « Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12, 13-21)
Frères et Sœurs, nous nous sommes rassemblés ce matin pour célébrer le 18ème dimanche du TO, pour célébrer un héritage dont tous sont appelés à bénéficier… Il ne passe pas, c’est une richesse qui nous vient de Dieu et qui s’accumule dans un coffre que nul ne peut percer, ni forcer. Quels sont les outils pour emplir ce coffre ? Mgr Gmür pour le 1er août, a le cœur au Gotthard, mais pourquoi ? C’est dit-il, que « Le lieu où Dieu s’est fait connaître est une montagne. C’est sur une montagne que Dieu a dicté les tables de la loi à Moïse. C’est sur une montagne que Dieu a conclu une alliance avec son peuple. Cette montagne a un nom: le Sinaï. Et elle est si importante qu’elle porte en elle les fondements de la foi du peuple biblique d‘Israël. Elle forge son identité. » Quelle est la montagne qui nous rassemble ? La demeure de Dieu, certes, mais encore ? Saint Bernard dit : « Peut-être faut-il voir le Seigneur lui-même dans cette montagne du Seigneur. » (Sermon XXXII).
Les moyens donnés par le Seigneur pour accumuler des richesses, ce sont ses commandements. L’archevêque de Rouen Mgr Dominique Lebrun les a rappelés à l’occasion d’un hommage public rendu au Père Jacques Hamel, dont la vie a été prise et qu’il a donnée, dans les circonstances dramatiques que nous connaissons. Il a rappelé qu’ils devaient constituer le socle des valeurs sur lequel une société humaine doit s’édifier pour vivre en paix. Notre foi, c’est notre plus grand trésor que nous puissions posséder et qui doit fructifier par des actions de charité concrète.
Pendant cette Eucharistie, nous nous unissons aux 2 millions de personnes qui devraient se rassembler aujourd’hui autour du Saint Père à Cracovie pour les JMJ. En ce 31 juillet, les Jésuites fêtent leur saint fondateur dont nous avons une représentation sur l’ex-voto représentant la ville de Delémont. Nous prions aux intentions du Saint Père, pour nos familles et nos hôtes de l’été.
La prière pour la paix lue par le pape aux JMJ n'a pas mentionné un des martyrs du Pérou, un prêtre italien fidei donum exécuté par le Sentier Lumineux, l'abbé Alessandro Dordi (1931 - 1991). On regrette que cette formule paraisse oublier les autres victimes du terrorisme dans le monde et en Europe et qu'elle focalise trop sur une problématique Sud-Américaine relativement limitée. Mystères des arcanes vaticanes.
«Ô Dieu tout-puissant et miséricordieux, Seigneur de l’Univers et de l’histoire. Tout ce que tu as créé est bon, et Ta compassion pour les erreurs de l’homme est inépuisable.
Nous avons tous été émus devant l'icône de la Vierge à Czestochowa et par la foule rassemblée auprès elle jeudi dernier pour le 1050ème anniversaire du baptême de la Pologne. Chacun aura été soulagé de voir que le pape François s'était apparemment relevé sans trop de dégâts après sa chute. Nous prions pour lui. L'épisode m'a rappelé le sage propos d'un Père dominicain de passage au sanctuaire, à propos de la liturgie : "Tant que personne ne s'est cassé une jambe, tout s'est bien passé." Notre pape a tout de même frôlé une limite, ce qui est en accord avec sa spiritualité.
Il est opportun de nous remémorer l'histoire du sanctuaire de Jasnagora, si cher aux polonais. Les jurassiens trouveront une concordance avec leur histoire, puisque le sanctuaire eut à subir l'attaque des Suédois, mais ils furent victorieusement repoussés.
J'ai de la peine avec le début de l'homélie du pape à Czestochowa, quelque chose coince avec mon méchant fond de culture occidental. Il y a un je ne sais quoi de désinformation... L'homélie a-t-elle été composée par un Sud Américain de son entourage qui ne comprend pas l'Europe et qui ne l'aime pas?
Que dit le pape? "’L'apôtre Paul nous parle du grand dessein de Dieu : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Toutefois, l’histoire nous dit que lorsqu’est venue cette ‘‘plénitude des temps’’, c’est-à-dire lorsque Dieu s’est fait homme, l’humanité n’était pas particulièrement bien disposée et il n’y avait même pas une période de stabilité et de paix : il n’y avait pas un ‘‘âge d’or’’. "
C'est inexact, nous étions sous le principat de César Auguste, règne sous lequel les portes du temple de Janus, les portes de la guerre avaient été fermées au moins une fois après Actium, ce qui ne dit pas qu'elles ne furent pas réouvertes. Mais globalement l'empire romain vivait une période de stabilité. Politiquement la Pax Romana et le système politique jouaient. Aux frontières, c'est une autre question. Le principat d'Auguste de -27 av. J-C à 14, après J-C fut un temps de paix remarquable dans les frontières. On qualifie le règne d'Auguste d'âge d'or communément.
Bien sûr, il y a un côté mythe, mais tout de même...
MESSE À L'OCCASION DU 1050e ANNIVERSAIRE DU BAPTÊME DE LA POLOGNE
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
Sanctuaire - Częstochowa
Jeudi 28 juillet 2016
Des lectures de cette Liturgie émerge un fil divin, qui passe par l’histoire humaine et tisse l’histoire du salut.
L’apôtre Paul nous parle du grand dessein de Dieu : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Toutefois, l’histoire nous dit que lorsqu’est venue cette ‘‘plénitude des temps’’, c’est-à-dire lorsque Dieu s’est fait homme, l’humanité n’était pas particulièrement bien disposée et il n’y avait même pas une période de stabilité et de paix : il n’y avait pas un ‘‘âge d’or’’. La scène de ce monde ne méritait donc pas la venue de Dieu, tout au contraire, « les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). La plénitude des temps a été alors un don de grâce : Dieu a rempli notre temps de l’abondance de sa miséricorde ; par pur amour,– par pur amour ! – il a inauguré la plénitude des temps.
Evangile : « On ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien » (Mt 13, 47-53)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia.
(cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles,
il s’éloigna de là.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Que nous dit l'Evangile d'aujourd'hui? Immanquablement viendra le jour où nous paraîtrons devant le Christ. Le filet est déjà jeté jusqu'aux confins de l'univers et jusqu'à la fin des temps, jusqu'au dernier jour. Il est temps de se tourner vers le Christ pour être justifié.
Comment? En l'écoutant, et en essayant de comprendre ce qu'il veut dire avec l'assistance de l'Esprit. Qui peut nous aider? L'Ecriture et ceux qui connaissent l'Ecriture et qui nous aident à percevoir son message depuis que Dieu a commencé de se manifester aux hommes. On ne peut séparer l'Ancien Testament du Nouveau. Pour comprendre l'Evangile, les Actes, les lettres et l'Apocalypse, les textes issus de la première Alliance sont nécessaires. Le Seigneur a choisi saint Paul pour annoncer la Bonne Nouvelle aux Nations parce qu'il l'avait aussi préparé par l'enseignement de Gamaliel.
Bernard Voisard est revenu avec son groupe de Tanzanie!
Ils ont rencontré, créé des amitiés, sué, prié, admiré la nature de l'Afrique, appris à se connaître. Ils auront peut-être assimilé un accent tanzanien dans leur anglais pur oxford-jura, avec du swahili. C'est à eux de raconter.
Au coeur de la Pologne, la passion du pèlerinage / Documentaire
"Les pèlerinages c'est bon pour la santé", proclame un panneau publicitaire qui vante, à l'attention des habitants de Varsovie, les vertus du sanctuaire de Czestochowa, la ville de la célèbre Vierge noire. Et le fait est que les polonais sont chaque année entre 5 et 7 millions à fréquenter les sanctuaires, en Pologne, aussi bien qu'à l'étranger. Au point que les statistiques le confirment, un pèlerin sur cinq est Polonais. Il existe près de 500 lieux de pèlerinages en Pologne, pour la plupart dédiés au culte de la Vierge Marie. Le plus célèbre attirant chaque année près de 4 millions de pèlerins. Ce documentaire effectue une véritable analyse de ce qu'il convient d'appeler un phénomène de société propre à la Pologne. UNE COPRODUCTION KTO/CATPRODUCTION 2015 Réalisé par Armand Isnard.
Un mot du Père Jacques Hamel décédé, ce matin à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.
L’été, temps des vacances :
Le printemps a été plutôt frais. Si notre moral a été un peu en berne, patience, l’été va finir par arriver. Et aussi le temps des vacances.
Les vacances, c’est un moment pour prendre de la distance avec nos occupations habituelles. Mais ce n’est pas une simple parenthèse. C’est un temps de détente, mais aussi de ressourcement, de rencontres, de partage, de convivialité.
Un temps de ressourcement : Certains prendront quelques jours pour une retraite ou un pèlerinage. D’autres reliront l’Évangile, seul ou avec d’autres, comme une parole qui fait vivre l’aujourd’hui. D’autres pourront se ressourcer au grand livre de la création en admirant les paysages si différents et tellement magnifiques qui nous élèvent et nous parlent de Dieu.
Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel.
Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : Un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils sont.
Un temps de partage : Partage de notre amitié, de notre joie. Partage de notre soutien aux enfants, montrant qu’ils comptent pour nous.
Un temps de prière aussi : Attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment-là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre ensemble.
Ce sera encore l’année de la miséricorde. Faisons-nous un cœur attentif aux belles choses, à chacun et à ceux et celles qui risquent de se sentir un peu plus seuls.
Que les vacances nous permettent de faire le plein de joie d’amitié et de ressourcement. Alors nous pourrons, mieux pourvus, reprendre la route ensemble.
Bonnes vacances à tous !
L'Evangile de ce dimanche (Lc 11,1-13) s’ouvre avec la scène de Jésus qui prie seul, à l'écart; quand elle se termine, les disciples lui demandèrent: «Seigneur, apprends-nous à prier» (v. 1); et Il leur répondit : «Quand vous priez, dites:« Père ... » (v 2.). Ce mot est le «secret» de la prière de Jésus, c’est la clé qu'il nous donne pour que nous puissions entrer dans cette relation de dialogue confidentiel avec le Père qui a accompagné et soutenu toute sa vie.
Long passage d’Evangile que celui d’aujourd’hui, le Seigneur
apprend à ses disciples qui le lui demandent, comment prier. Ils sont en effet
intrigués. Eux aussi voudraient parler avec le Père comme lui. On a
l’impression qu’ils voudraient lier un dialogue avec Lui, l’entendre leur
répondre comme Jésus l’entend. Comment y parvenir ? Que se disent-ils ?
Ils n’osent pas déranger…
L'Église faite aujourd'hui une sainte co-patronne de l'Europe, Sainte Brigitte de Suède (1302-1373). Elle est célèbre pour ses révélations qu'il faut interpréter globalement et non à la lettre, et pour le récit de sa vie. Elle fit un pèlerinage en Terre Sainte vers la fin de sa vie. Brigitte, mère de 8 enfants, veuve et princesse suédoise, est une des saintes patronnes des pèlerins. Les Jurassiens, diocésains de Bâle et de LGF donnent aussi à ce titre à saint Imier qui en aurait fait un à Jérusalem selon la légende.
Dans ses écrits Brigitte de Suède donne fréquemment le titre de Mère de Miséricorde à la Vierge Marie.
Est-ce une trace de la vie spirituelle des cisterciens du monastère cistercien d'Alvastra auprès desquels elle s'installa?
Elle renonça à contracter un autre mariage pour approfondir
l’union avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les œuvres de
charité. Les veuves chrétiennes peuvent donc trouver elles aussi chez cette
sainte un modèle à suivre. En effet, à la mort de son mari, Brigitte, après
avoir distribué ses biens aux pauvres, tout en ne choisissant jamais la
consécration religieuse, s’installa au monastère cistercien d’Alvastra. C’est
là que commencèrent les révélations divines, qui l’accompagnèrent pendant tout
le reste de sa vie. Celles-ci furent dictées par Brigitte à ses
secrétaires-confesseurs, qui les traduisirent du suédois en latin et les
rassemblèrent dans une édition de huit livres, intitulés Revelationes
(Révélations). A ces livres s’ajoute un supplément, qui a précisément pour
titre Revelationes extravagantes (Révélations supplémentaires).
Les Révélations de sainte Brigitte présentent un contenu et
un style très variés. Parfois, la révélation se présente sous forme de dialogue
entre les Personnes divines, la Vierge, les saints et également les démons; des
dialogues dans lesquels Brigitte intervient elle aussi. D’autres fois, en
revanche, il s’agit du récit d’une vision particulière; et d’autres encore
racontent ce que la Vierge Marie lui révèle à propos de la vie et des mystères
de son Fils. La valeur des Révélations de sainte Brigitte, qui fut parfois
objet de certains doutes, fut précisée par le vénérable Jean-Paul II dans la
Lettre Spes Aedificandi: «En reconnaissant la sainteté de Brigitte, l'Eglise,
sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli
l'authenticité globale de son expérience intérieure» (n. 5).
De fait, en lisant ces Révélations, nous sommes interpellés
sur des thèmes importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description,
avec des détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte
eut toujours une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci l’amour infini
de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place
avec audace ces paroles émouvantes: «O mes amis, j’aime si tendrement mes
brebis, que, s’il était possible, j’aimerais mieux mourir autant de fois pour
chacune d’elles de la mort que je souffris pour la rédemption de toutes, que
d’en être privé» (Revelationes, Livre I, c. 59). La maternité douloureuse de
Marie, qui en fit la Médiatrice et la Mère de miséricorde, est aussi un
thème qui revient souvent dans les Révélations.
Des
Révélations de Sainte Brigitte de Suède
Marie : Je
suis appelée de tous Mère de miséricorde. Vraiment, ô ma fille ! la miséricorde
de mon Fils m’a rendue miséricordieuse ; et moi, ayant vu ses miséricordes,
j’ai été compatissante. Partant, celui-là sera misérable qui ne s’approche de
la miséricorde, le pouvant faire.
En 2013 la châsse de Ste Marie-Madeleine fut exposée à Nice.
J’aurais aimé ce
matin, commencer cette réflexion par une boutade provocatrice, le pape est-il
toujours infaillible ? Pourquoi ?
Parce qu’aujourd’hui
fêtant sainte Marie-Madeleine, nous pouvons remarquer qu’avec la réforme liturgique
a été mise en évidence une interprétation pontificale sujette à caution. Elle ne
provenait pas de n’importe quel pape, mais de saint Grégoire le Grand, notre pape, le pape
des bénédictins et des Dialogues rapportant la vie de saint Benoît.
Sainte Marie-Madeleine
a vécu et subi de nombreuses avanies quand aux considérations sur sa vie, chez
les Pères latins et les artistes n'ont pas manqué certains développements préférentiels. Encore aujourd’hui, tout le monde est au
courant des bêtises cinématographiques et littéraires grand-public, récurentes et alimentées par les fantasmes masculins.
A quoi cela est-il
du ? Saint Augustin notamment s’était interrogé sur l’identité de
Marie-Madeleine. Il avait joint trois femmes distinctes : Marie de Magdala, Marie
de Béthanie et la pécheresse de saint Luc chez le pharisien (Lc 7,36-50). Il l’a
fait dans un commentaire intitulé l’Accord
des évangiles. mais à une autre occasion, il a mis cette position en doute (Saint
Jean traité XLIX).
Ce fut saint Grégoire
le Grand, qui fit passer cette interprétation avec autorité dans deux homélies, l’une sur Ézéchiel et l’autre, sa 25ème
sur les Évangiles. Saint Jean Chrysostome éviterait la confusion en faisant la distinction entre ces 3
femmes.
Paul VI, décida "discrètement" que Marie Madeleine devait être fêtée comme disciple du Seigneur
et plus comme pénitente. Il y a en quelque sorte un changement de paradigme (un
mot qui plaît).
On ne la représente
donc plus avec pour tous vêtements, avec de longs cheveux, à la Sainte-Baume…
ou comme Donatello. Mais nous ne devons pas oublié que si Jésus chassa d’elle 7
démons (Luc 8, 1-3). Il y avait
certainement un motif de conversion. D’ailleurs peut-on être témoins de la
miséricorde, sans en avoir été bénéficiaire soi-même. Marie l’Immaculée et la
Toute-Sainte, le fait, consciente du don qui lui a été fait en raison de la
venue de son Fils.
Réjouissons-nous
donc ce matin à l’annonce de la résurrection par Marie-Madeleine, disciple du
Seigneur et témoin du plus grand miracle que Dieu ait réalisé en son Fils et
pour nous.
Nous pouvons avec
intérêt lire la préface
propre en latin pour la fête qui nous rappelle les grâces confiées à Marie-Madeleine
et sa mission. Le français devrait suivre… Les préalables historiques nous
permettent d’apprécier le début
du décret en français insitituant la fête.
30. La connexion entre la vision et l’écoute, comme organes de connaissance de la foi, apparaît avec la plus grande clarté dans l’Évangile de Jean. Selon le quatrième Évangile, croire c’est écouter et, en même temps, voir. L’écoute de la foi advient selon la forme de connaissance qui caractérise l’amour : c’est une écoute personnelle, qui distingue la voix et reconnaît celle du Bon Pasteur (cf. Jn 10, 3-5) ; une écoute qui requiert la sequela, comme cela se passe avec les premiers disciples qui, « entendirent ses paroles et suivirent Jésus » (Jn 1, 37). D’autre part, la foi est liée aussi à la vision. Parfois, la vision des signes de Jésus précède la foi, comme avec les juifs qui, après la résurrection de Lazare, « avaient vu ce qu’il avait fait, crurent en lui » (Jn 11, 45). D’autres fois, c’est la foi qui conduit à une vision plus profonde : « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Enfin, croire et voir s’entrecroisent : « Qui croit en moi (…) croit en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit, voit celui qui m’a envoyé » (Jn 12, 44-45). Grâce à cette union avec l’écoute, la vision devient un engagement à la suite du Christ, et la foi apparaît comme une marche du regard, dans lequel les yeux s’habituent à voir en profondeur. Et ainsi, le matin de Pâques, on passe de Jean qui, étant encore dans l’obscurité devant le tombeau vide, « vit et crut » (Jn 20, 8) ; à Marie de Magdala qui, désormais, voit Jésus (cf. Jn 20, 14) et veut le retenir, mais est invitée à le contempler dans sa marche vers le Père ; jusqu’à la pleine confession de la même Marie de Magdala devant les disciples : « j’ai vu le Seigneur ! » (cf. Jn 20, 18).
Comment arrive-t-on à cette synthèse entre l’écoute et la vision ? Cela devient possible à partir de la personne concrète de Jésus, que l’on voit et que l’on écoute. Il est la Parole faite chair, dont nous avons contemplé la gloire (cf. Jn 1, 14). La lumière de la foi est celle d’un Visage sur lequel on voit le Père. En effet, la vérité qu’accueille la foi est, dans le quatrième Évangile, la manifestation du Père dans le Fils, dans sa chair et dans ses œuvres terrestres, vérité qu’on peut définir comme la « vie lumineuse » de Jésus[24]. Cela signifie que la connaissance de la foi ne nous invite pas à regarder une vérité purement intérieure. La vérité à laquelle la foi nous ouvre est une vérité centrée sur la rencontre avec le Christ, sur la contemplation de sa vie, sur la perception de sa présence. En ce sens, saint Thomas d’Aquin parle de l’oculata fides des Apôtres — une foi qui voit ! — face à la vision corporelle du Ressuscité[25]. Ils ont vu Jésus ressuscité avec leurs yeux et ils ont cru, c’est-à-dire ils ont pu pénétrer dans la profondeur de ce qu’ils voyaient pour confesser le Fils de Dieu, assis à la droite du Père.
Mentionnons encore la malheureuse formulation de Amoris laetitia :
L’amour a une intuition qui lui permet d’écouter sans sons et de voir dans l’invisible. Il ne s’agit pas d’imaginer l’être aimé tel qu’il était, sans pouvoir l’accepter transformé, tel qu’il est à présent. Jésus ressuscité, lorsque son amie Marie a voulu l’embrasser de force, lui a demandé de ne pas le toucher (cf. Jn 20, 17), pour la conduire à une rencontre différente.
Evangile : « Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !» (Mt 13, 10-17)
L'Evangile d'aujourd'hui nous donne l'occasion de relire quelques lignes de
Saint Jean-Paul II. Depuis son lit à l'hôpital Gemelli, il prêchait encore. Il appelait l'hôpital Vatican 3 :
Polyclinique Gemelli (Rome)
Mardi, 21 juillet 1981
« Heureux vos yeux, parce qu'ils voient, heureuses vos oreilles parce qu'elles entendent! »[1]. Vous avez reconnu le Christ, réellement présent dans le sacrement inaugurant le « monde nouveau », pour lequel il a rompu le pain de son Corps et versé son Sang. Et vous avez fait en même temps l'expérience de la fraternité des fils de Dieu, du bonheur qu'on trouve à partager et à recevoir les uns des autres. Ensemble, vous avez compris que les hommes ne vivent pas seulement de pain, ni même d'amitié humaine, mais de Dieu; qu'ils sont capables de se rassembler pour toute parole et tout geste qui veulent signifier et construire le monde nouveau avec le Christ. Heureux êtes-vous!
L'Eucharistie est dans l'Eglise l'institution sacramentelle qui, à chaque étape, sert de « relais » au Sacrifice de la Croix, qui lui offre une présence à la fois réelle et opératoire. Ainsi peut-il manifester à chaque époque sa puissance de salut et de résurrection. Grâce à la succession apostolique et aux ordinations, le Christ a donné aux paroles institutionnelles de son Eucharistie, jointes à l'action de son Esprit, force et puissance jusqu'au temps de son retour. C'est Lui qui les prononce par la bouche du prêtre qui consacre; c'est Lui qui nous fait ainsi participer à la fraction du pain de son unique Sacrifice.
Nous avons vu hier l'arrivée du tour de France à Berne et une grande banderole disant la solidarité avec Nice. Nous pouvons relever ce geste. La capitale appartient au diocèse. Selon La Croix, 30 des personnes tuées à Nice, sur 84 sont de confession musulmane.
Lors de l'Angélus, le pape François a eu une expression intrigante : "l'hôte de pierre". "L’ospite di pietra!". La traduction automatique renvoyait hier à une traduction en anglais... qui faisait référence au commandeur de don Giovanni de Mozart. Peut-être s'agit-il de l'image qui a inspirée celui qui a préparé le commentaire du pape? En fait après recherche, il faut conclure qu'il s'agit d'un "hispanisme". "L’ospite di pietra!" est une expression d'origine espagnole "El convidado de piedra" qui pourrait avoir parfois comme expression analogue en français, "cadavre dans un placard", mais là, et de manière fréquente, elle ne convient pas. Elle aurait du être rendue différemment en italien semble-t-il. Elle a été utilisée en espagnol autant pour qualifier le problème des abus pesant sur le choix du nouveau pape au dernier conclave, qu'à propos de Benoît XVI, présence invisible. Les cardinaux se sont sentis très libres, il faut le relever.
Elle a pour origine : El burlador de Sevilla o El convidado de piedra L'invité de pierre est aujourd'hui, celui qui, dans une réunion, n'y participe pas et passe inaperçu ou est ignoré par les hôtes, etc... : http://www.blogolengua.com/2008/10/convidado-de-piedra.html
Ceci est l'une des nombreuses expressions communes qui auraient leurs origines dans la littérature, mais qui ont pris un sens contraire dans la langue parlée.
Dans l'Evangile d'aujourd'hui, l'évangéliste Luc nous parle de Jésus, alors qu'il se rendait à Jérusalem, entre dans un village et est accueilli dans la maison de deux sœurs, Marthe et Marie (cf. Lc 10,38-42). Toutes deux offrent l'hospitalité au Seigneur, mais elles le font de différentes manières. Marie s’assied aux pieds de Jésus et écoute sa parole, au contraire, Marthe est totalement prise par toutes les choses à préparer (cf. v. 39); et à un moment, elle dit à Jésus: «Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse seule pour faire le service? Dis-lui de m’aider »(v. 40). Et Jésus répondit: «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » (vv. 41-42).
Dans son affairement et ses occupations, Marthe risque d'oublier - et cela est le problème - la chose la plus importante, qui est la présence de l'hôte, qui était Jésus dans ce cas. On oublie la présence de l'hôte. Et l’hôte ne doit pas tout simplement être servi, nourri, bénéficier de toutes sortes de services. Surtout, il doit être écouté. Gardez ce mot: écoutez! L’hôte doit être accueilli comme personne, avec son histoire, son cœur plein de sentiments, de pensées, de sorte qu'il puisse se sentir vraiment à la maison. Mais si vous accueillez un invité dans votre maison et vous continuez à faire les choses, si vous le faites asseoir là, lui et vous, restant silencieux, comme s’il était une pierre: l’hôte de pierre *. Non. L'hôte doit être écouté. Bien sûr, la réponse donnée par Jésus à Marthe - quand il dit qu'il n'y a qu'une seule chose nécessaire - prend tout son sens en référence à l'écoute de la parole de Jésus lui-même. Cette parole illumine et soutient tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons. Si nous allons prier - par exemple - devant le crucifix, et que nous parlons, parlons, parlons, et puis que nous nous en allons, nous n'écoutons pas Jésus! Nous ne le laissons pas parler lui, à nos cœurs. Écouter : ceci est le mot clé. Ne pas oublier!
Et il ne faut pas oublier que, dans la maison de Marthe et Marie, Jésus, avant d'être Seigneur et Maître, est un pèlerin et un hôte. Donc, sa réponse a cela de premier et de plus immédiatement significatif : «Marthe, Marthe, parce que tu as tellement de choses à faire pour ton hôte qu’à la fin tu oublies sa présence? – Un hôte de pierre! - Pour l'accueillir beaucoup de choses ne sont pas nécessaires; en effet, une seule chose est nécessaire : écouter - c'est le mot: écouter -, lui montrer une attitude fraternelle, de manière à ce qu’il ait le sentiment d’être en famille, et non pas dans un abri temporaire ».
Ainsi comprise, l'hospitalité, qui est une des œuvres de miséricorde, apparaît vraiment comme une vertu humaine et chrétienne, une vertu qui dans le monde d'aujourd'hui est susceptible d'être négligée. En effet, on multiplie les maisons de retraite et les hospices, mais il ne se pratique pas toujours dans ces milieux une véritable hospitalité. On crée de nombreuses institutions qui fournissent une assistance lorsque surviennent de nombreuses formes de maladie, de solitude, de marginalisation, mais diminuent les chances pour ceux qui sont étrangers, marginalisés, exclus de trouver quelqu'un prêt à l'écouter: parce qu'il est étranger, réfugiés, migrants. Il faut écouter son histoire, son histoire douloureuse.
Même à la maison, parmi les membres de la famille, il peut arriver de trouver plus facilement des services et des soins de différentes sortes que de l’écoute et de l’accueil.
Aujourd'hui, nous sommes tellement pris avec frénésie, par tant de problèmes - dont certains ne sont pas importants - que nous manquons de la capacité d'écoute. Nous sommes constamment occupés et nous n’avons donc pas le temps d'écouter. Et je voudrais vous demander à vous, vous faire demande, à laquelle chacun répond dans son propre cœur: toi, mari, as-tu le temps d'écouter ta femme? Et toi, femme, as-tu le temps d'écouter ton mari? Vous les parents, avez-vous le temps, du temps à «perdre», pour écouter vos enfants? ou vos grands-parents, les personnes âgées? – « Mais mes grands-parents disent toujours les mêmes choses, ils sont ennuyeux ...» - Mais ils ont besoin d'être entendus! Écouter. Je vous demande d'apprendre à écouter et à consacrer plus de temps à écouter. La capacité d'écouter est la racine de la paix.
Que la Vierge Marie, la Mère de l’écoute et du service attentionné, nous enseigne à être accueillants et hospitalier envers nos frères et sœurs.
Après l'Angélus:
Chers frères et sœurs,
Elle est vive dans nos coeurs la douleur du massacre qui, jeudi soir à Nice, a fauché tant de vies innocentes, même tant d'enfants. Je suis proche de chaque famille et de toute la nation française en deuil. Que Dieu, Père bon, accueille toutes les victimes dans sa paix, soutienne les blessés et réconforte les familles; Qu’il fasse disparaître tous les projets de terreur et de mort, afin qu'aucun homme ne puisse plus verser le sang de son frère. Une accolade paternelle et fraternelle à tous les habitants de Nice et à toute la nation française. Et maintenant, tous ensemble, prions en pensant à ce massacre, aux victimes, aux familles. Prions d’abord en silence ...
Ave Maria ...
Je vous salue avec affection, vous tous, les fidèles de Rome et de différents pays. En particulier, d'Irlande, je salue les pèlerins des diocèses d'Armagh et de Derry, et les candidats au diaconat permanent du diocèse d’Elphin, avec leurs épouses.
Je salue le Recteur et les étudiants de la deuxième année du Séminaire Pontifical de Théologie "San Pio X" de Calabre ; les jeunes de Spinadesco (diocèse de Crémone); les jeunes de la Communauté Pastorale des Saints-Apôtres à Milan; les servants de messe de Postioma et Porcellengo (diocèse de Trévise). Et je vois de courageux frères chinois: un grand bonjour à vous, les chinois!
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S'il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.
17 juillet 2016 - 16ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Mon seigneur, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur » (Gn 18, 1-10a)
2ème lecture : « Le mystère qui était caché depuis toujours mais qui maintenant a été manifesté » (Col 1, 24-28)
Evangile : « Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part » (Lc 10, 38-42)
Homélie au sanctuaire
Frères et Sœurs,
Nous sommes gratifiés aujourd’hui de trois textes qui nous
rappellent l’importance de l’hospitalité. En ce temps de vacances, ne sont-ils
pas bienvenus ? Qui pourrait-on accueillir? Nous avons certainement en
mémoire, le passage de l’épître aux Hébreux : « N’oubliez pas l’hospitalité :
elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. » (Hb
13,2). Il est vrai que nous aurions peut-être quelques difficultés à entrer
dans cette manière d’envisager un accueil. Les anges, oui… c’est un peu spécial
? Ils existent pourtant.
Dans son commentaire de l’Evangile de saint Luc, Ambroise de
Milan concluait à propos du passage de dimanche dernier sur le bon Samaritain
en faisant cette réflexion : « Ce n’est pas la parenté qui rend
proche, mais la miséricorde. » Notre première lecture et l’Evangile nous
permettent une réflexion analogue à propos de l’hospitalité. Faire bon
accueil n’est-ce pas rendre proche et manifester qu’on est miséricordieux.
L’hospitalité rendue par Abraham au Seigneur qui lui
apparaît sous l’aspect de ces trois anges est très appréciée des peintres
d’icônes en particulier. Nous ne pouvons pas ne pas aimer celle qu’a écrite
André Roublev sur ce thème. Elle est universellement connue. Réunis autour
d’une table on perçoit un plat avec ce qui semble être une esquisse d’agneau.
Le personnage du centre fait un signe de bénédiction. Au-dessus de lui il y a
un arbre qui symbolise la croix et dans un angle un bâtiment qui peut représenter
l’Eglise. Deux anges en regardent un troisième qui paraît être celui qui envoie
en mission, c’est-à-dire le Père.
Nous y voyons fréquemment dans ces hôtes, la Trinité. C’est
une interprétation que donnait Saint Augustin : « L'Écriture, en faisant
ce récit, nous enseigne que trois hommes parurent auprès d'Abraham; or, dans
ces trois hommes, on peut reconnaître plutôt la Trinité même, qui est un seul
Dieu. » (Livre II réfutation de Maximin év. arien).
L’Evangile nous explique comment recevoir le Seigneur. Il y
a Marthe et Marie… L’action et la contemplation, Le service du Seigneur par
toute une activité de préparation du repas… et mille autre choses, n’est-ce pas
l’action ? La remarque de Jésus fait habituellement le délice des
contemplatifs : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites
pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure
part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Saint Ambroise explique bien que le Seigneur ne reproche pas
à Marthe ses bons offices. Marie a choisi la meilleure part ce qui veut dire Jésus
lui-même. Un évêque comme Ambroise a d’ailleurs bien besoin d’aide. La
tradition prend exemple sur les Apôtres qui ont choisi des diacres pour le
service des tables. Eux doivent enseigner et s’occuper des affaires du Seigneur,
de l’annonce. Ambroise d’ordinaire très sérieux a une remarque qu’on prêterait
presque à un pince sans rire, peut-être pour faire taire toute contestation. Citant
l’Ecriture, il dit : « Les yeux du sage sont dans sa tête (Eccl.
II, 14)». Le vrai sage est celui dont l’esprit dans le Christ, et l’œil est
élevé vers les hauteurs ; aussi les yeux du sage sont dans sa tête et ceux
du fou dans son talon…
Il est encore une autre manière que celle d’un évêque de se
consacrer à écouter le Seigneur. L’Eglise, vous ne l’ignorez pas protège la vie
contemplative en raison de la fécondité mystérieuse de l’apostolat de la
prière. Il n’est pas possible à un évêque de contraindre des contemplatifs à
des activités pastorales.
Nous avons donc tous deux missions et quelles sont-elles ?
La première consiste d’abord à accueillir le Christ en nous, pour ce qu’il est
« le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire ! » nous a
dit saint Paul. Il vient nous enseigner et faire de nous des porteurs de la
Bonne Nouvelle, que veut-il faire de nous ? Des messagers de la
miséricorde, c’est notre deuxième mission. Nous le faisons par notre parole et
notre vie.
Etre miséricordieux nous pouvons le devenir encore plus en
pratiquant l’hospitalité, en recevant les porteurs de Bonne Nouvelle. Dans la
règle de saint Benoît, il y a toute une liturgie pour la réception des hôtes
dont on lavait les pieds et qui devraient être accueillis comme le Christ en
personne. Un verset du psaume 47 devrait même être dit en conclusion :
« Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple.»
Le regard fixé sur Jésus et son visage miséricordieux, nous
dit le pape François, nous pouvons accueillir l’amour de la Sainte Trinité. La
mission que Jésus a reçue du Père a été de révéler le mystère de l’amour divin
dans sa plénitude. L’évangéliste Jean affirme pour la première et unique fois
dans toute l’Ecriture:
«Dieu est amour» (1 Jn 4, 8.16). Cet amour est désormais rendu visible et tangible
dans toute la vie de Jésus.
Sa personne n’est
rien d’autre qu’amour, un amour qui se donne
gratuitement.Misericordiae
vultus, n.8) A nous de l’accueillir.
En recevant le Christ, c’est bien la miséricorde que nous
recevons. Si le Christ est présent, les trois personnes de la Trinité sont là
et qui peut mieux nous apprendre à les recevoir que Marie Fille du Père, Mère
du Fils, Epouse de l’Esprit. Amen.
* Accueillir l'étranger est une des oeuvres de miséricorde a rappelé le pape à l'Angélus.
Message du cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin
Son Excellence Monseigneur André Marceau,
Évêque de Nice
Alors que la France célébrait sa fête nationale, la violence aveugle a encore frappé le pays à Nice, faisant de nombreuses victimes dont des enfants. Condamnant à nouveau de tels actes, Sa Sainteté le Pape François exprime sa profonde tristesse et sa proximité spirituelle au peuple français. Il confie à la miséricorde de Dieu les personnes qui ont perdu la vie, et il s’associe vivement à la peine des familles endeuillées. Il exprime sa sympathie aux personnes blessées, ainsi qu’à toutes celles qui ont contribué aux secours, demandant au Seigneur de soutenir chacune dans cette épreuve. Implorant de Dieu le don de la paix et de la concorde, il invoque sur les familles éprouvées et sur tous les Français le bienfait des Bénédictions divines.
Les premiers ermites du Mont Carmel consacrèrent à la Vierge Marie la petite église qu’ils construisaient « au milieu de leurs cellules », signifiant ainsi qu’ils choisissaient Marie comme « patronne » de leur communauté naissante. Et peu de temps après leur arrivée en Europe, ils se firent appeler « Frères de Sainte-Marie du Mont Carmel ». Plus tard, sainte Thérèse d’Avila définit l’Ordre du Carmel comme « l’Ordre de Notre-Dame ».
Evangile du jour : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mt 12, 1-8)
Nous avions entendu hier Jésus dire à ceux qui voulaient
devenir ses disciples, qu’ils trouveraient en lui le repos pour leur âme, pour
notre âme. Le terme de repos ne manque pas de nous intéresser en période de
vacances, mais il concerne un autre repos que celui qui est bienvenu pour notre
corps.
Le thème du « repos » reprenant un rabbin (Neusner), Benoît XVI, dans son premier livre sur Jésus
de Nazareth, disait qu’il était un élément constitutif du sabbat. Dans l'Evangile selon Matthieu, ce « repos »
précède l'épisode des épis arrachés par les disciples. Pour Neusner, il
apparaît clairement que les deux textes sont étroitement liés, car il s'agit
dans les deux cas du mystère de Jésus, du « Fils de l'homme », du « Fils » par
excellence. Il ne s’agit pas de
moralisme, d’une comparaison du
«légalisme juif», avec la conception libérale de la Loi qui est celle de Jésus.
Elle faciliterait la vie, un Jésus « cool » en quelque sorte. Il
suffit de relire le sermon sur la montagne pour se convaincre du contraire.
Il faut joindre ce passage à celui d’aujourd’hui et nous
comprenons le repos dont il s’agit. C’est le repos de Dieu et en Dieu dont il
est question. La Paix, avec lui. « Mon joug est léger, je vous donne du repos.
Le Fils de l'homme est vraiment maître du sabbat. Car le Fils de l'homme est
désormais le sabbat d'Israël et c'est ainsi que nous agissons comme Dieu. »
Jésus se déclarant Maître du sabbat, cela veut tout dire. Il
est le Temple et l’envoyé du Père, venant mettre en place un sacerdoce nouveau
et une nouvelle alliance fondée sur la Miséricorde de Dieu qui nous est
offerte. Il n’empêche qu’il rappelle que Dieu veut la miséricorde, non le
sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. S’ils
avaient connu qui était Jésus, ils auraient reconnu qu’il venait apporter la
miséricorde et qu’il allait dire comment vraiment rendre grâce à Dieu. Vouloir accueillir la Miséricorde, c’est
accueillir celui qui est le don du Père et le reconnaître comme tel en mettant
son enseignement en pratique et en se faisant baptiser.
Quelques lignes de la Bulle d’indiction du Jubilé.
En face d’une vision de la justice comme simple
observance de la loi qui divise entre justes et pécheurs, Jésus indique le
grand don de la miséricorde qui va à la recherche des pécheurs pour leur offrir
le pardon et le salut. On comprend alors pourquoi Jésus fut rejeté par les
pharisiens et les docteurs de la loi, à cause de sa vision libératrice et
source de renouveau. Pour être fidèles à la loi, ils posaient des poids sur les
épaules des gens, rendant vaine la miséricorde du Père. Le respect de la loi ne
peut faire obstacle aux exigences de la dignité humaine. (Bulle
d’indiction du Jubilé)