21 AVRIL 2024 4ème Dimanche de Pâques (semaine IV du Psautier) — Année B
Lectures de la messe
Première lecture« En nul autre que lui, il n’y a de salut »Ac 4, 8-12
Psaume La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle.
Deuxième lecture« Nous verrons Dieu tel qu’il est »1 Jn 3, 1-2
Évangile« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis »Jn 10, 11-18
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ».
Chers Frères et Sœurs, chers amis, vous me permettrez un
début d’homélie aimable ce matin.
La nature nous donne souvent de belles images. Voici 2
jours, j’ai eu la chance, en regardant par la fenêtre devant chez moi, la
chance d’observer une biche qui croquait un peu d’herbe sur la talus, à
quelques mètres. Elle a vite décampé. Le Seigneur dans l’Evangile nous parle
d’un loup. Hier, vers 14h00 en réfléchissant un peu sur ce que j’allais vous
dire, j’ai jeté un œil sur mon poste télé et j’ai vu un loup qui surveillait un
terrier de petites marmottes. On aime bien les entendre dans la montagne lorsqu’elles
sifflent et lancent l’alerte. Quant aux troupeaux de moutons, nous les apprécions,
grands et petits, y compris ceux que j’ai aperçu en venant célébrer ce matin et
qui rendaient service comme tondeuses. À la fin de l’hiver dernier , il y en
avait un de très grand, sur la colline
de l’autre côté de l’autoroute, à Develier, bien gardés par des chiens pour les
défendre du loup. On aime les loups ou on les aime de manière différente, surtout
lorsqu’on est une grand-maman et même un grand-père et qu’on ne court plus bien
vite. Je ne sais pas si vos bons bergers à l’hôpital, arrivent toujours à vous
retrouver lorsque vous partez en exploration, mais ils doivent avoir parfois bien
du travail parfois pour retrouver leurs brebis égarées ou mal garées. Heureusement
comme pour les marmottes et les moutons, il y a d’autres gardiens et des
lanceurs d’alertes. Nous pouvons veiller les uns sur les autres.
Comment réagir devant un danger et devant le loup, lorsqu’on
ne peut pas courir assez vite, lorsqu’on est dans un terrier qui n’est pas
assez profond et lorsqu’un berger se sauve. Le berger à Develier n’était pas
loin…
L’autre jour l’abbé Joël Pralong en Valais, un ami, a mis en
ligne sur internet, un mouton qui se faisait attaquer par un loup. Pour se
défendre, il brandissait une pancarte devant le loup où il était écrit : 5
fruits et légumes par jour. Il lui proposait un changement de régime au dernier
moment. Pourquoi pas ? Mais il était tout de même bien dodu et le loup
paraissait avoir très faim.
En ce dimanche du Bon Pasteur, ces lectures doivent nous
interroger tous. Surtout vous qui êtes touchés par la maladie et par les
conséquences de l’avancée en âge. Vous avez heureusement de bons bergers et de
bonnes bergères qui veillent sur vous et essayent de vous aider ici. Nous
pouvons cependant nous poser des questions sur l’identité de ce loup et sur ce
Bon Pasteur, notre Bon Pasteur, qui en fait a bien donné sa vie pour nous. Un
berger qui se fait manger par le loup et la mort, est-ce que c’est nous
défendre comme nous l’aimerions ? Allons droit au but, ce loup, c’est le
Mauvais et la mort. Nous sommes tous des victimes et le Seigneur s’est fait
aussi victime. Alors à quoi cela sert-il d’être
un bon berger et une victime en même temps ? Qu’a-t-il fait ?
Lui qui est Dieu et l’égal de Dieu, s’est fait homme, il est devenu l’un
d’entre nous, il est né, il a été élevé, il a travaillé de ses mains, puis il a
annoncé la Bonne Nouvelle. Il est mort mais il est ressuscité. La réponse se
trouve dans la résurrection. Il nous a donné de pouvoir devenir enfants de
Dieu. Mais comment ? Que fait un mouton, il broute, il bêle… et suit son
berger. Pour nous, de quelle nourriture
s’agit-il ? Pas de 5 fruits et légumes par jour, même si c’est
utile. Notre nourriture c’est de mettre en pratique ses enseignements et de
faire comme lui. Quelle a été sa nourriture à lui, sinon d’accomplir la volonté
de son Père. Qu’a fait Jésus ? N’est-ce pas aimer son Père de manière
absolue et totale, jusqu’à donner sa vie.
Comme beaucoup d’entre vous ont un petit téléphone avec
internet, ou une tablette. Vous pouvez consulter dans l’office des lectures sur
le site de l’AELF, un beau texte de saint Grégoire Le Grand un pape du 6ème
siècle qui dit ceci : « Les brebis du bon Pasteur trouvent un
pâturage parce que tout homme qui le suit avec un cœur simple est nourri dans
la pâture des prairies intérieures. Et quel est le pâturage de ces brebis-là,
sinon les joies éternelles d'un paradis toujours vert ? Car le pâturage des
élus, c'est le visage de Dieu, toujours présent : puisqu'on le regarde sans
interruption, l'âme se rassasie sans fin de l'aliment de vie. »
Saint Jean nous a dit tout à l’heure que dès maintenant,
nous sommes enfants de Dieu, et que ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté. Lorsque nous verrons le Père, nous lui serons alors semblable. C’est
ce que Jésus nous a promis. Il est mort et il ressuscité. Il fera de même pour
nous.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau et moi je vous ressusciterai au dernier jour.
Une autre question que nous pouvons nous poser, mais alors
moi, suis-je seulement une pauvre et paisible brebis ? Ne s’agirait-il pas
de devenir nous aussi berger avec le Seigneur, parce qu’il nous transforme pour
être semblables à lui et montrer comment voir Dieu ? Envers nos compagnons
de route, envers les plus jeunes ne devons-nous pas être des signes d’espérance
en leur disant que nous allons voir Dieu et qu’ils le verront eux aussi. Des vocations,
il en faut, elles sont nécessaires pour annoncer la Bonne Nouvelle, il faut des
prêtres, des agents pastoraux, des religieux et des religieuses. Mais rendre
compte de notre propre espérance, devenir ainsi bergers, n’est-ce pas la
pastorale fondamentale qui incombe à tout baptisé.
Demandons à Marie de participer à sa joie et de nous
accompagner sur notre chemin en proclamant que Jésus est ressuscité. Reine du
ciel, réjouis-toi, le Seigneur est vraiment ressuscité Alléluia !