20 avril 2025 Résurrection du Seigneur — Année C
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
Première lecture« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les mo...Ac 10, 34a.37-43
Psaume Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !Ps 117 (118), 1.2, 1...
Deuxième lecture« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ »Col 3, 1-4
Séquence
Évangile« Reste avec nous car le soir approche »Lc 24, 13-35
Emmaüs
Chers amis, chers frères et sœurs,
Dans l’Ecriture nous pouvons énumérer
les témoignages, d’abord celui des anges, celui des femmes, de Marie-Madeleine,
le témoignage de l’Ecriture, des disciples d’Emmaüs et enfin celui de Pierre, à
Jacques, à 500 témoins à la fois. Ils témoignaient que Jésus est vivant et
qu’ils l’avaient vu. Ce témoignage n’a pas été celui d’érudits. Nous pouvons vivre
du mystère qu’ils ont vécu par la foi, en nous basant sur leurs témoignages. La foi nous permet d’adhérer à la
personne de Jésus. L’argument que donnent les disciples d’Emmaüs devrait retenir
toute notre attention. Ils n’admirent pas les résultats que produit l’algorithme
performant d’une intelligence artificielle d’aujourd’hui qui nous fait croire
que nous sommes ou peut nous faire passer pour intelligents et savants. Les
disciples disent : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous. » Le
Seigneur vient parler au cœur. Il s’adresse à nous comme ses frères et ses
soeurs. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que son message de salut et
la résurrection nous sont adressés en tant qu’hommes, pas de super machines
bien entraînées. Il nous a donné la capacité de le rejoindre et d’être rejoints
par lui, de devenir comme les disciples
d’Emmaüs des porteurs d’espérance.
Nous pourrions nous demander,
mais Seigneur finalement pourquoi est-ce que tu n’es pas apparu à tout le monde ?
Pourquoi est-ce que tu n’as pas réglé définitivement les choses, c’eût été plus
simple. En réécoutant des passions lues et chantées, hier, j’ai été frappé par
le dialogue entre Ponce Pilate et Jésus ainsi qu’avec la foule. Pilate n’avait
même pas laissé son cœur écouter sa femme, une femme, une fois de plus, qui
l’avait averti de ses songes à propos de Jésus. Il avait réagi lâchement… et
tout avait tourné à une affaire de pouvoir politique et de peur. Nous ne
voulons pas qu’il règne et nous n’avons pas d’autre roi que César. Quelque
chose de plus profond se passait.
Jésus ne venait pas établir la
seule théocratie possible, du seul Dieu, de l’unique, par des moyens humains.
Il souhaitait venir prendre place dans les cœurs, s’y établir en respectant
notre liberté, par ce grand moyen de l’amour. Souvent nous n’en voulons pas.
Les disciples étaient pleins de contradictions… parfois audacieux, courageux et
lâches, comme nous. Ils faisaient confiance à leurs propres forces, à leurs
vues sur le fonctionnement du monde, mais ils aimaient Jésus. N’est-ce pas sur
notre cœur et notre amour de Jésus que nous devrions veiller avant tout. Sans
désespérer lorsque ça ne va pas. Si nous sommes dans la tristesse, Jésus vient
nous rejoindre sur le chemin. Sommes-nous suffisamment attentifs pour
l’écouter ? Samedi Saint était le jour sans liturgie qui est consacré à la
méditation sur la descente aux enfers de Jésus. Une des mystiques « spécialistes »
de cette exploration mystique est une
voisine, née à La Chaux-de-Fonds en 1902 (plus jeune que ma grand-mère
maternelle). Elle a été la première femme médecin de Suisse, à Bâle. Hans Urs
von Balthazar, le grand théologien l’a accompagnée. Elle a exploré ce qu’a vécu
spirituellement Jésus dans cette descente, pour ensuite ressusciter… Le message est que Jésus par sa résurrection
peut toucher tous les hommes. Il nous faut accepter la main qu’il nous tend sur
notre chemin, dans notre cœur, lorsque nous croyons qu’il n’y a plus rien à faire.
Dans une des icônes de la résurrection, il saisit les mains d’Adam et d’Eve.
Il « récupère » son
corps, il ressuscite… Le corps de Jésus, alors n’est plus dans le temps et
l’espace, Il n’appartient plus qu’au domaine de Dieu et peut nous rejoindre. Il
est bon de réentendre une phrase du catéchisme : « Dans son corps ressuscité, Jésus passe
de l'état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l'espace. Le corps de
Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il
participe à la vie divine dans l'état de sa gloire. » La résurrection de
Jésus constitue le fondement même de l'espérance chrétienne. Nous y sommes déjà
entrés par notre baptême. Le pape François nous dit qu’un huitième jour est
inauguré, le jour de la résurrection, le jour qui dépasse le rythme habituel
marqué par l’échéance hebdomadaire, ouvrant ainsi le cycle du temps à la
dimension de l’éternité, à la vie qui dure pour toujours. Tel est le but vers
lequel nous tendons dans notre pèlerinage terrestre (cf. Rm 6, 22). Ce
pèlerinage, nous le faisons maintenant ensemble et dans le monde bien réel
d’aujourd’hui.
Nous sommes ressuscités avec le
Christ.
Reine du ciel, Réjouis-toi, Celui
que tu as porté en toi est vraiment
ressuscité, Alléluia.