L'ancien pape Benoît dans son commentaire sur l'enfance du Christ fait un paralléle entre la crucifixion de Jésus hors de la ville et cet élément qui nous interpelle toujours : Jésus n'a pas trouvé de place dans la ville de Bethléem pour y naître.
L'enfance de Jésus pp 97-98
Or il advint, comme ils étaient là [à Bethléem], que les
jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils
premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, parce qu'ils
manquaient de place dans la salle » (Lc 2, 6-7).
Commençons notre commentaire par les derniers mots de cette
phrase : « ils manquaient de place dans la salle ». La méditation, dans la foi,
de ces paroles a trouvé dans cette affirmation un parallélisme intérieur avec
la parole, riche de contenu profond, du Prologue de saint Jean : « Il est venu
chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » (Jn 1, 11). Pour le Sauveur du
monde, pour Celui en vue duquel tout a été créé (cf. Col 1, 16), il n'y a pas
de place. « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ;
le Fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête » (Mt 8, 20). Celui qui a
été crucifié hors de la porte de la ville (cf. Hé 13, 12) est né aussi hors de
la porte de la ville.
Cela doit nous faire réfléchir, nous renvoyer au
renversement de valeurs qu'il y a dans la figure de Jésus-Christ, dans son
message. Depuis sa naissance il n'appartient pas à ce milieu qui, selon le
monde, est important et puissant. Mais justement cet homme insignifiant et sans
pouvoir se révèle comme le vraiment Puissant, comme celui, en fin de compte,
dont tout dépend. Fait donc partie du devenir chrétien le fait de sortir de ce
que tous pensent et veulent - des critères dominants -, pour entrer dans la
Lumière de la Vérité sur notre être et rejoindre le juste chemin avec cette
lumière.
Aujourd'hui, nous pouvons avoir une pensée pour tous les pèlerins retournés à Dieu durant l'année. Mon confrère est décédé voici 9 ans après la messe du matin.
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