dimanche 25 décembre 2016

Messe de Minuit



Introduction

Bonsoir frères et sœurs, joyeux Noël à tous, merci d’être venus vous réjouir avec nous de la naissance de Jésus ce soir. Nous sommes joyeux aussi parce que les cloches sont revenues et nous annoncent la BONNE NOUVELLE. L’une d’entre elles la plus ancienne doit avoir presque 300 ans… si j’ai bien déchiffré une inscription. Mais le message des Anges remonte à plus de 2000 ans. La naissance de Jésus était déjà attendue par David à qui Dieu avait promis une descendance qui règnerait  toujours. Un Ange est même réapparu à Bethléem pour nous aider à nous réveiller…
Ce soir, comme depuis un certain nombre d’années, nous sommes accompagnés par la petite lumière de Bethléem, elle a fait un voyage par l’Autriche, Vienne, Linz, puis Zürich, Sarnen. Nicolas de Flüe, l’a saluée et nous l’envoie. Nous lui souhaitons aussi un bon anniversaire, à lui qui fête les 600 ans de sa naissance en 2017. Il aimait à méditer sur  Dieu qui se cache dans le petit enfant et la petite hostie.  Elle a passé aussi par Vicques, qui contemple les étoiles en permanence, parmi elles l’astéroïde du Vorbourg. Le village cette année a offert pour la joie de tous trois petits compagnons à l’âne de la crèche…
Nous prions aussi avons pèlerins de Suisse à Bethléem.

Réjouissons-nous donc avec le chœur des anges et demandons à l’enfant de la crèche de nous joindre à eux ce soir, puisque nous obtenons miséricorde.


MESSE DE LA NUIT

1ère lecture : « Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
Psaume : Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc
R/
Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur.
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
2ème lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)
Bien-aimé,
    la grâce de Dieu s’est manifestée
Evangile : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
    En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,

Homélie


Frères et Sœurs,

Avez-vous essayé de remonter dans vos souvenirs pour retrouver des images de vos premiers Noël… L’oncle qui couvrait de cheveux d’anges le sapin de la grand-mère. Un épicéa régnait dans un coin du salon, avec de vraies bougies, avant de laisser la place heureusement aux guirlandes électriques. Il y avait ces poésies qu’il fallait apprendre, et les chants qui ne rentraient pas… Les cadeaux méritaient un peu de souffrance. Il y avait un bon souper, mais il ne fallait surtout pas oublier la messe pendant laquelle les yeux peinaient à rester ouverts. Les plus anciens disent qu’en fait de cadeaux, c’était quelques oranges quand il y en avait… Et puis, la neige était au rendez-vous.
L’essentiel, il est bon d’y revenir simplement ce soir.  
Le savez-vous, un ange est réapparu à Bethléem cette année dans la basilique de la Nativité. Il s’était si bien dissimulé cet ange qu’il a surpris tout le monde en sortant de sa cachette. On a cru qu’il allait sonner de sa trompette comme les anges en ont l’habitude. Dans l’apocalypse, il a réveillé des anciens qui en sursaut se sont précipités par terre, se sont inclinés pour adorer le Seigneur, ils disaient avec tous les habitants du ciel et tous les anges ce qui est écrit dans le livre de l’Apocalypse : « Il est advenu sur le monde, le règne de notre Seigneur et de son Christ. C’est un règne pour les siècles des siècles. » (Ap 11,15). 
Il veut nous réveiller aussi aujourd’hui mais avec de la musique douce et les flûtes des bergers pour nous demander si nous n’avons pas oublié quelque chose, emprisonnés dans nos soucis et le bruit assourdissant de nos habitudes. Il nous demande si nous nous rappelons la voix de son compagnon de service qui s’était adressé aux bergers, et qui nous avait parlé à nous aussi : « Voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » 
Il leur avait demandé de se rendre à Bethléem : « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Qu’avait-il de si extraordinaire cet enfant? Ils attendaient un Sauveur. « Il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » Le prophète Isaïe avait annoncé la venue d’un grand-prince très longtemps avant,  presque 750 ans. Déjà en ce temps-là, ils se rendirent compte que c’était une annonce qui ne touchait pas directement leur époque. Ces promesses étaient trop extraordinaires. Israël quand Jésus est né était sous l’emprise romaine et sous la domination d’un roi constructeur et politicien de génie, mais cruel et superstitieux au point qu’il avait même peur d’un bébé. Les anges n’ont pas voulu le réveiller, c’était trop dangereux
En effet, voilà que les promesses faites à Isaïe se réalisent : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Voilà pourquoi Hérode avait peur.
L’ange pour nous rendre auprès de la crèche, ne nous demande pas non plus d’utiliser de trompette. Au pire, les trompettes c’est pour nous qui aurions besoin d’être réveillés lorsque nous entendons mal, mais auprès de l’enfant de la crèche, il nous demande d’y aller doucement… et comme les bergers de prendre aussi des flûtes et de chanter des berceuses. Les tout petits ne supportent pas d’être perturbés par le bruit. Cela ils le savaient bien, eux qui devaient veiller sur leurs agneaux, l’ange n’a pas eu besoin d’insister.
Les plus anciens aiment voir leurs petits-enfants et donc leur descendance. Mais là, qu’avons-nous trouvé ? Un cadeau fantastique : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur. » Qu’est-ce qui leur est donné ? Un Sauveur et l’espérance. « L’espérance chrétienne s’exprime dans la louange et l’action de grâce à Dieu qui a inauguré son Règne d’amour, de justice et de paix. », disait le pape François mercredi. Ne voudrions-nous pas donner ces cadeaux autour de nous, à ceux que nous aimons, à nos enfants et petits-enfants ?
Qu’ont fait ce soir les bergers ? Ils sont venus et ils ont contemplé. Lorsqu’ils sont repartis émerveillés que s’est-il passé ? L’Evangile nous dit : « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » 
Le message autour de nous, le pape nous invite fréquemment à le transmettre doucement. Les trompettes, nous les aimons, lorsque nous sommes vaillants et en forme. Mais pour approcher les autres, les petits, comment faire ? Le pape aime à utiliser l’expression : comme une mère caresse son bébé. Voilà la méthode habituelle de Dieu. L’Esprit est un souffle, une brise légère, une respiration de Dieu.
« Voici que je vous annonce une Bonne Nouvelle », nous a dit l’Ange et « Accueillez la Bonne Nouvelle de la venue du salut » nous demandait récemment le pape François. Pourquoi ? Parce que « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. » Cette joie de l’Evangile, elle est notre programme. Le pape nous en a longuement parlé voici 3 ans déjà.  
Marie, Joseph et les Anges innombrables veulent de tout leur cœur que nous partagions leur joie : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Amen.

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