mardi 24 janvier 2017

Saint François de Sales



Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté » (He 10, 1-10)
Psaume : Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 10, 11
Evangile : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » (Mc 3, 31-35)

Nous entendons fréquemment l’Évangile d’aujourd’hui… Parfois il paraît lasser, au point que l’on en viendrait presque à dire « on sait » ; ou bien il amène à l’adoration. N’est-ce pas Jésus lui-même sur la croix qui nous éclaire : « Femme, voici ton fils, fils voici ta Mère… ». Avec Marie, apprendre à connaître son Fils en vivant sa parole qui donne son fruit sur la croix et aimer par-dessus tout. « Soyez pieusement attentive à la parole de Dieu, disait François de Sales,… faites-en bien votre profit et ne permettez pas qu’elle tombe à terre, mais recevez-la comme un précieux baume dans votre coeur, à l’imitation de la très sainte Vierge. »
En cette année où nous faisons mémoire de trois centenaires mémorables,  la naissance de Nicolas de Flüe, celle de l’affichage des thèses de Luther et de l’apparition de Notre-Dame de Fatima, je ne peux m’empêcher de rappeler, le début de la fameuse épitaphe de François de Sales, lorsqu’il reçut la charge de Prévôt du Chapitre de la cathédrale de Genève (en exil) : « C'est par la charité qu'il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu'il faut l'envahir, par la charité qu'il faut la recouvrer. » D’où ce trait de lumière avait-il pu venir ? Le pauvre avait été très tourmenté par la question de la prédestination et du salut. C’était aussi une des angoisses de Luther. L’ancien pape Benoît avait relevé dans une de ses audiences que François « traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. »
Comment parvint-il à s’en sortir ? François, âgé de vingt ans, trouva aux pieds de Notre-Dame dans l'église des dominicains de Paris de Saint Étienne-des-Grès


(elle est aujourd'hui détruite, mais la statue de Notre-Dame de Bonne Délivrance est conservée à Neuilly sur Seine), la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu : l’aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l’amour divin; ne plus demander ce que Dieu fera de moi: moi je l’aime simplement, indépendamment de ce qu’il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination — sur laquelle on débattait à cette époque — s’en trouva résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu’il pouvait avoir de Dieu.
«Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard...; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (...) je j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants» (I Proc. Canon., vol. I, art. 4)

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