Raphaël, chapelle Saint-Sixte
1 janvier 2017 - Sainte Marie, Mère de Dieu
1ère lecture : « Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai » (Nb 6, 22-27)
2ème lecture : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4-7)
Evangile : « Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né.Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)
Frères et Sœurs,
L’Evangile de la Nativité appartient aux
tableaux que l’on aime méditer. L’Enfant, Marie et Joseph, le rappel de l’ange,
les bergers, avec certainement leurs moutons. Jésus est circoncis le huitième
jour après sa naissance. Il est accueilli dans la communauté des promesses
héritées d'Abraham ; à présent il appartient aussi « juridiquement »
au peuple d'Israël. Le pape Benoît enseignait qu'à partir de la circoncision est
mentionné explicitement le nom de Jésus qui veut dire Dieu sauve, le regard est
tourné vers l'accomplissement des attentes, qui appartiennent à l'essence même
de l'alliance.
Jésus reçoit le signe de l’Alliance dans sa chair et il va
la porter à son accomplissement, la rendre définitive, en ce sens que nous
n’étions pas capables d’en remplir toutes les conditions. Alors, le Père envoie
vers nous son Fils pour la sceller définitivement par le don de sa vie. Dieu
vient faire de tous les peuples Son Peuple. Il le fera par son sang, par le
sang de son Fils. N’est-ce pas à l’occasion de la circoncision qu’il est versé
pour la première fois ?
Le fait que cette célébration ait lieu un huitième jour a
son importance. Saint Augustin se plaît à faire remarquer que Jésus ressuscitera le huitième jour de la semaine…
et donc la circoncision au huitième jour d’une naissance sera un signe
implicite de la foi des justes de la première Alliance en lui. (Sermon
CLX ; Lettre
CLVII ). Les anciens tenaient ce type de raisonnement qui nous fait comprendre
qu’il y avait en eux un ardent désir que tous les hommes soient sauvés.
Mais pourquoi fêtons-nous Marie, Mère de Dieu
aujourd’hui ?
Ce nom lui a été reconnu par le Concile d’Ephèse en 431.
Marie n’est pas seulement la mère de l’homme Jésus, la mère du Christ, mais la
mère de Dieu, par ce qu’en Lui sont unis la nature divine et la nature humaine.
« C'est ainsi que les saints pères se sont enhardis à nommer la Sainte
Vierge, Mère de Dieu, non que la nature du Verbe ou sa divinité ait reçu le
début de son existence à partir de la Sainte Vierge, mais parce qu'a été
engendré d'elle son saint corps animé d'une âme raisonnable, corps auquel le
Verbe s'est uni selon l'hypostase et pour cette raison est dit avoir été
engendré selon la chair. »
Cela suffit pour le premier jour de l’an, mais le Pape Benoît nous expliquait aussi la chance
que nous avons de pouvoir nous retrouver près de la crèche. La célébration
de notre fête aujourd’hui s’explique parce que la dévotion du peuple chrétien a
toujours considéré la naissance de Jésus et la maternité divine de Marie comme
deux aspects du même mystère de l'incarnation du Verbe divin et donc elle n'a
jamais considéré la Nativité comme une chose du passé. Nous sommes
"contemporains" des pasteurs, des mages, de Siméon et d'Anne, et
alors que nous cheminons avec eux nous sommes remplis de joie, car Dieu a voulu
être Dieu avec nous et qu'il a une mère, qui est notre mère. (Benoît
XVI).
Faisons maintenant une place au pape François et à sa lettre
pour cette journée :
Il nous explicite son invitation d’aujourd’hui :
6. La construction de la paix au moyen de la non-violence
active est un élément nécessaire et cohérent avec les efforts permanents de
l’Église pour limiter l’utilisation de la force par les normes morales, par sa
participation aux travaux des institutions internationales et grâce à la
contribution compétente de nombreux chrétiens à l’élaboration de la législation
à tous les niveaux. Jésus lui-même nous offre un ‘‘manuel’’ de cette stratégie
de construction de la paix dans le Discours sur la montagne. Les huit
béatitudes (cf. Mt 5, 3-10) tracent le profil de la personne que nous pouvons
qualifier d’heureuse, de bonne et d’authentique. Heureux les doux – dit Jésus
–, les miséricordieux, les artisans de paix, les cœurs purs, ceux qui ont faim
et soif de justice.
… Certes, il peut arriver que les différences créent des
frictions : affrontons-les de manière constructive et non-violente, de façon
que « les tensions, et les oppositions [puissent] atteindre une unité multiforme,
unité qui engendre une nouvelle vie », en conservant « les précieuses
potentialités des polarités en opposition »[22].
J’assure que l’Église catholique accompagnera toute
tentative de construction de la paix, y compris par la non-violence active et
créative. Le 1er janvier 2017 naît le nouveau Dicastère pour le Service du
Développement humain intégral, qui aidera l’Église à promouvoir de manière
toujours plus efficace les « biens incommensurables de la justice, de la paix
et de la sauvegarde de la création » et de la sollicitude envers les migrants,
« les personnes dans le besoin, les malades et les exclus, les personnes
marginalisées et les victimes des conflits armés et des catastrophes
naturelles, les détenus, les chômeurs et les victimes de toute forme
d’esclavage et de torture »[23]. Chaque action dans cette direction, aussi
modeste soit-elle, contribue à construire un monde libéré de la violence,
premier pas vers la justice et la paix.
A la Révolution française, on fondait les cloches pour en
faire des canons ou de l’argent. Eh bien nous, transformons nos instruments de
guerre en instruments de paix ou vendons-les pour aider ceux qui ont besoin de
notre aide. Sainte Marie Mère de Dieu, Mère de l’Eglise, Reine de la Paix, prie
pour nous pécheurs.
Amen.
Bénédiction solennelle pour le commencement de l’année :
C’est Dieu qui est la source de toute bénédiction : qu’il
vous entoure de sa grâce et vous garde en elle tout au long de cette année.
— Amen.
Qu’il nourrisse en vous la foi implantée par le Christ,
qu’il entretienne en vous l’espérance du Christ, qu’il vous ouvre à la patience
et à la charité du Christ.
— Amen.
Que l’Esprit de paix vous accompagne partout, qu’il vous
obtienne ce que vous demanderez et vous achemine vers le bonheur sans fin.
— Amen.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et
le Saint-Esprit.
— Amen.
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