dimanche 29 octobre 2017

Comment aimer et atteindre Dieu tout là-haut dans le ciel ?



« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Frères et sœurs,
Le pharisien qui s’adresse à Jésus est un docteur de la Loi, un fin connaisseur. Il vient mettre le Seigneur à l’épreuve, lui qui avait muselé les sadducéens, ces prêtres qui ne croyaient pas en la résurrection et la tournaient en ridicule… Pensez une femme avec 7 maris en même temps, quelle problématique conjugale et pour l’éternité, la malheureuse.
Dans saint Matthieu, l’intention des pharisiens n’apparaît pas comme étant des plus pures, il s’agirait plutôt de poursuivre une mission où les Sadducéens avaient échoué. Pourtant les pharisiens croyaient en la résurrection. La version de saint Luc est différente.
L’interlocuteur de Jésus ne veut entendre de lui qu’une seule réponse et l’enfermer dans son interprétation. Il parle de la Loi, mais n’en cite qu’un livre, le Deutéronome. Tout Israélite connaît par cœur ce passage du Deutéronome. Il fait partie du Chema Israël, leur grande prière. « Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est un ! Tu l’aimeras de tout ton cœur, etc… ». Elle commence par proclamer que Dieu est un. Puis vient l’énoncé de ce commandement. Le début du chapitre 6 du Deutéronome dont elle fait partie dit dans nos traductions : Voici le commandement, les lois et les coutumes que le Seigneur vous a ordonné d’apprendre et de mettre en pratique… pour être heureux. La finalité, le bonheur est d’être en communion avec Dieu qui bénit. Moïse a donné peu avant dans ce livre  les 10 commandements et voilà qu’ils sont réduits à un seul, l’amour de Dieu. Jésus va ajouter l’amour du prochain en recourant à une citation du Lévitique. Il ne se laisse pas limiter par un livre, celui du Deutéronome, dans ce qu’il est d’usage d’aller la Loi, mais il recourt à deux livres. Dans Saint Luc, c’est le pharisien qui donne lui-même cette réponse. Il est félicité par Jésus qui lui indique encore à sa demande qui est son prochain avec la parabole du Samaritain. Il ne s’agit pas seulement des membres de son peuple. Il va encore plus loin, dépassant le texte du lévitique.
Jésus ne se laisse pas enfermer dans des considérations qui limiteraient le champ des réflexions sur la parole de Dieu aux livres de la Loi non plus, à savoir les cinq premiers livres de la Bible, le Pentateuque si vous préférez. Il mentionne encore les Prophètes. «De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » Les Prophètes, c’est la parole de Dieu agissante pour aider son Peuple à suivre la Loi et à l’inscrire dans son cœur, dans sa vie. Les prophètes, c’est Dieu qui vient à la rencontre de son Peuple et qui veille sur lui. Les prophètes annoncent aussi la venue du Messie et son identité, d’un Sauveur. Il vient faire toutes choses nouvelles. Jésus fait un pas de plus, sur la question du Messie, il va mettre dans l’embarras les pharisiens en leur posant une question sur son identité dans la péricope suivante : De qui est-il le Fils ? de David ou est-ce Dieu lui-même… Dieu qui vient en personne sauver son Peuple et il va être rejeté.
Il est un Dieu qui se fait fragile, qui peut être atteint par la douleur et la mort pour un temps. Il est Dieu qui se fait homme et qui veut être aimé non seulement comme Dieu, qui est au-dessus de tout, mais comme un homme. Comment en effet, dire que l’on aime vraiment Dieu s’il ne s’agit que d’application de règles qui sont bonnes en elles-mêmes et en faisant des sacrifices d’animaux. Ce qui pourrait s’entendre d’un amour de Dieu qui le ferait aimer seul, par nous qui sommes des êtres humains bien pauvres. Comment aimer et atteindre Dieu tout là-haut dans le ciel ? Il est un Dieu qui se laisse maintenant toucher et aimer comme un homme, et comme Homme, un Dieu qui se fait aimer dans tous les hommes.
Il dépasse en quelque sorte les Écritures. En lui se réalisent les promesses annoncées par les prophètes. Il n’abolit pas les Écritures, il va plus loin qu’elles dans ce sens qu’il conduit à ce qu’elles soient dépassées par l’intérieur pour ainsi dire. Seul l’Esprit-Saint peut y amener, amener à la véritable adoration en aimant Dieu en Esprit et en vérité.
Dieu est amour, et un véritable amour est proprement divin… Aimer Dieu n’est pas un code de conduite qui justifie. Pour parler de manière compréhensible, disons que rencontrer Dieu, ce n’est approcher d’un super juriste doublé d’un moraliste casuiste, comme dans l’Islam par exemple, maniant et imposant l’ensemble de codes en vigueur et leurs pénalités. Il doit y avoir actuellement dans les seules lois humaines, quelques centaines de giga ou tétra octets de données… La simplicité de l’amour de Dieu ce n’est pas ça, bien que les parcours du tendre soient parfois bien compliqués avant d’y parvenir. Comment faire ?
L’ancien pape Benoît nous l’expliquait dans sa première encyclique : Nous avons cru à l’amour de Dieu: c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.
Vers qui se tourner pour nous montrer qui est Jésus et ce qu’est le véritable amour ? Marie, la Vierge, la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelée. C’est à elle que nous confions l’Église, sa mission au service de l’Amour disait le pape Benoît :

Sainte Marie, Mère de Dieu, tu as donné au monde la vraie lumière,     Jésus, ton fils – Fils de Dieu. Tu t’es abandonnée complètement à l’appel de Dieu et tu es devenue ainsi la source de la bonté qui jaillit de Lui. Montre-nous Jésus. Guide-nous vers Lui. Enseigne-nous à Le connaître et à L’aimer, afin que nous puissions, nous aussi, devenir capables d’un amour vrai et être sources d’eau vive au milieu d’un monde assoiffé. Amen. 

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