1 octobre 2017 - 26ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture « Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie » Ez 18, 25-28
Psaume Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse. Ps 24 (25), 4-5ab, 6...
Deuxième lecture « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » Ph 2, 1-11
Deuxième lecture « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » Ph 2, 1-5
Évangile « S’étant repenti, il y alla » Mt 21, 28-32
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
Frères et Sœurs,
Sur quoi faut-il le plus insister ? Sur la liberté ou
la grâce ? Vaste sujet qui a prêté à bien des polémiques. Mais ce n’est
pas le moment.
La 1ère lecture nous a donné un bel exemple de
protestation et de récrimination. Je suppose que cela nous arrive à chacun
lorsque les épreuves et contradictions s’accumulent, du lever au coucher, et l’âge
venant souvent ce n’est pas la sagesse qui prévaut, mais bien la lassitude.
« Vous dites : ‘La conduite du Seigneur n’est pas la
bonne’. ». Les fils d’Israël ressentaient les souffrances qu’ils
traversaient comme une grande injustice. Ils étaient en exil, loin de tout… loin
de leur pays, loin du temple. Ils ne vont subsister en tant que Peuple, que
parce qu’ils sont rassemblés autour de ce qui leur restait, les Écritures qui
ont été approfondies là-bas. Les Écritures, la foi et leur culture… C’est aussi
une des grandes leçons que nous a laissée saint Jean-Paul II, avec la Pologne.
Souvenez-vous que cette nation avait failli disparaître une nouvelle fois. Après
les trois partages du 18ème siècle partage entre les Puissances de
l’époque, Russie, Prusse et Autriche et le 4ème en 1939.
Dieu promet à son Peuple, une victoire, sa victoire, celle
du retour, s’ils lui restent fidèles dans l’épreuve. Elle va dépendre des
conditions qu’il fixe.
Dans l’Evangile, le Seigneur explique le mystère de la Bonne
Nouvelle dont l’annonce est remise aux nations, parce qu’elles vont l’écouter
et après avoir dit « Non », se mettre au travail. Travail sur
eux-mêmes, travail dans la construction de l’Eglise, travail dans l’annonce.
Les paroles du Seigneur à l’encontre des premiers
destinataires, de son peuple qu’il avait non seulement choisi, mais éduqué
pendant si longtemps, non pas eu l’écho qu’il en espérait. Leur cœur s’est
endurci, le cœur de ceux qui se croyaient juste et ne pensaient pas avoir
besoin de miséricorde.
Pas plus qu’ils n’écoutent le Seigneur, ils n’avaient écouté
Jean-Baptiste au désert : « Engeance de vipères, qui vous a montré le
moyen d’échapper à la colère qui vient ? » Jésus utilisera les mêmes mots.
Ce sont ceux qui menaient une pauvre vie qui ont écouté,
ceux que la bonne société rejetait apparemment, tout en ayant recours à leurs
services… Le phénomène n’est pas limité à l’époque de Jésus et à Israël.
Nous pourrions ajouter aussi aujourd’hui, une catégorie à
laquelle nous appartenons au moins de temps à autre, ou sinon pour une longue
durée, celle des révoltés par le travail dans le champ du Seigneur, ou bien
encore tout simplement par les épreuves de la vie. Au cinéma, j’ai le souvenir
d’un passage avec un acteur connu, où son partenaire lui disait :
« La vérité c’est que Dieu me déteste. » La répartie de Mel Gibson
était du niveau de la loi du talion. Heureusement, il va faire un film sur la
Résurrection, paraît-il. Autre répartie du même type : « Soit, il
n’existe pas, soit il ne m’a pas à la bonne. » Inutile de faire un
doctorat sur le sujet, il suffit de s’interroger soi-même. Que faire lorsque
les événements nous paraissent insupportables? Nous en prendre à Dieu ?
Vous admettrez avec moi, que la chose est en soi impossible, sinon en se
tournant contre son œuvre. Mais que de drames réels et intérieurs… Devant ce
qui se passe, ou que nous pouvons nous infliger les uns aux autres.
Une des clefs se trouve dans le passage de l’épître de Saint
Paul qui contient la célèbre hymne aux Philippiens. « Ayez en vous les
dispositions qui sont dans le Christ Jésus : ayant la condition de Dieu, il ne
retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme
à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort
de la croix. »
Quel est le
résultat de cet abaissement ? : « C’est pourquoi Dieu l’a
exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de
Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute
langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. »
Benoît XVI
dans une de ses catéchèses sur cet hymne, commentait ainsi ce nom de « Seigneur »
qui est le sommet de l’exaltation: dans le langage biblique, le «nom»
indique la véritable essence et la fonction spécifique d’une personne, il en
manifeste la réalité intime et profonde. A son Fils, qui par amour s’est
humilié dans la mort, le Père confère une dignité incomparable, le «Nom» le
plus excellent, celui de «Seigneur», précisément de Dieu lui-même.
Ce qui nous est
intolérable, c’est ce qui va faire de nous des fils dans le Fils, il n’y a pas
d’autre explication que l’amour qui nous conforme à Dieu. Mais quelle aventure
et que de chutes pour être relevé encore par la miséricorde.
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. On raconte que Giorgio La Pirra le célèbre maire de
Florence, qui mourut sans un sou et ses armoires vides, avait emporté à Moscou
en 1959 des images de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dédicacées en russe pour
les distribuer. Elle nous indique le bon chemin, la voie de l’Enfance
Spirituelle. Il avait pris avec lui aussi des statuettes de Notre-Dame de
Fatima dans le même but. C’était juste avant le Concile. Eh bien, Marie Mère de
Miséricorde, viens à notre aide pour donner notre oui. Amen.
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