8 décembre 2019
2ème Dimanche de l'Avent — Année A
de la férie
Première lecture « Il jugera les petits avec justice » Is 11, 1-10
Psaume En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des temps. Ps 71 (72), 1-2, 7-8...
Deuxième lecture Le Christ sauve tous les hommes Rm 15, 4-9
Évangile « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche »
Chers Frères et Sœurs,
Combien est vigoureux l’appel de Jean-Baptiste ce matin : Voix
de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez
droits ses sentiers.
Parate viam Domini, prenez d’abord le bon chemin, ne ratez
pas la bonne route, engagez-vous dans le bon embranchement, ne vous engagez pas
dans celui qui conduit à un précipice. Cela arrive dans les montagnes… et tous
nos déserts. Qu’utilisons-nous ? Une boussole ou un GPS. Il en faut un de
spirituel… Vérifions qu’il ne soit pas déréglé ou conduise à une impasse.
Certains font des expériences pénibles et se retrouvent sur des lignes de
chemin de fer, ou dans un sens interdit sur la route. Gare aux mises à jour également.
Gardons ouverts l’oreille de notre cœur et appelons le Seigneur par la bouche
de la prière. Seigneur donne-nous nos mises à jour spirituelles.
Jean-Baptiste est très pointu envers les pharisiens et les
sadducéens, comme le sera Jésus. Il insiste sur une réelle filiation
spirituelle envers Abraham, une filiation, et non une affiliation
d’opportunité, comme celles qui se font parfois envers un parti, un commerce, avec
ces cartes qu’on nous distribue pour obtenir rabais et avantages. Non
Jean-Baptiste demande une vraie conversion du cœur, son baptême implique une
conversion. Son Amour de Dieu et l’Esprit l’ont conduit au désert. Il y a vécu
dans la pauvreté. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, une
ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et
du miel sauvage.
Les moines et moniales ont toujours eu un attrait et une
grande vénération pour Jean-Baptiste. Il est en quelque sorte le prototype de
la vie monastique. Il annonce aussi la venue de Jésus au désert, pour préparer
sa vie publique.
Appel à la conversion, appel à la conversion pour attendre
un enfant… L’appel de Jean aujourd’hui retentit dans la liturgie, pour préparer
la venue d’un enfant royal. C’est un roi, un petit roi, heureux avènement que celui
du Messie et du fils de David annoncé. Il l’avait déjà fait dans le sein
d’Élisabeth, il y a tressailli, saluant Jésus par ses bonds sous l’effet de la
grâce reçue de lui. Cette première rencontre avait comblé de grâces Jean qui,
dit saint Ambroise de Milan : « Ayant reçu la plénitude du
Saint-Esprit, la communiqua à celle qui le portait dans son sein. » Et
salua Marie : « Tu es bénie
entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 43 D’où
m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? … 45 Heureuse
celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part
du Seigneur. »
Nous exultons avec Marie et son Magnificat. Le puissant fit
pour elle des merveilles, elle que l’ange avait saluée comme la pleine de
grâce. Le saint Cardinal Newman, trouvait tout naturel de reconnaître son
Immaculée Conception. Comment ne pas pouvoir l’accepter, alors que Dieu avait
créé nos premiers parents saints et immaculés? disait-il. Nous exultons aussi avec Isaïe
et ce merveilleux passage où figure un splendide bestiaire de la création, mais
sans l’âne, notre préféré souvent ; tout un monde enchanté nous est présenté, une sorte
de tableau idyllique ou la paix est rétablie. Les esprits critiques se
demandent comment rendre un lion végétarien, mais disons que c’est une image,
cela veut dire que Dieu deviendra tout en tous avec la venue du Messie, fils de
David et qu'il apportera la paix.
Isaïe a prophétisé qu’ « un rameau sortira de la souche
de Jessé, père de David,
un rejeton jaillira de ses racines. »
un rejeton jaillira de ses racines. »
Il vous est arrivé, je pense de voir des représentations de
ce célèbre arbre de Jessé. Les rois de France ont eu une certaine affection
pour lui, à l’époque où l’on voulait sacraliser la royauté… La thèse de la
Royauté de droit divin avait été défendue par Bossuet, sous Louis XIV, notamment
dans un de ses ouvrages « la Politique tirée des propres paroles de
l’Écriture sainte à Monseigneur le dauphin ». Avis aux amateurs.
On représente fréquemment Jessé l’ancêtre de David étendu, un arbre issu de ses flancs s’élève où figurent les ancêtres du Christ… Mais
voilà Ô surprise, que tout culmine vers la Vierge Marie portant l’Enfant. Il
Dieu né de Dieu et s’est fait chair dans le sein de la Vierge Marie. Certains
rattrapent la lignée de David, pauvre et humble Joseph fils de David, en disant
que Marie avait un ancêtre dans cette royale lignée. Voilà que s’en va la
primogéniture par les mâles, et que les dames prennent une revanche historique par la génétique. Mais l'Homme viendrait donc de Dieu (selon les affirmations scientifiques actuelles).
Un appel à la conversion, un appel à la conversion pour
attendre un enfant, un appel à la conversion pour un enfant qui est notre joie
et nous donne la joie et la paix, maintenant.
"En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la
fin des temps". Notre réconfort dans l’attente de la fin des temps et de la
venue du Messie, nous vient de l’Écriture. « Grâce à la persévérance et au
réconfort des Écritures, nous avons l’espérance. » Il y a eu un retour du Christ hier, lors de
sa naissance réelle, il y en a un aujourd’hui dans les cœurs et par la grâce et
le Mystère de la Sainte Liturgie, il y en aura un définitif à la fin des temps.
Nous sommes maintenant dans cet entretemps où se renouvelle la venue de Jésus.
Elle se fait spirituellement, mais réellement parce que le Saint-Esprit agit
pour construire son Église. Nous sommes des êtres bien réels, habités par le
Saint-Esprit. Spirituellement, ne veut pas dire évanescent, une sorte d’odeur
et de parfum présent dans l’atmosphère. L’Église se construit dans le monde
réel de notre temps. Le Christ veut naître en nous bientôt. Comment cela se
fait-il ? Par sa grâce, elle est avec nous, elle est en nous. « Que
le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns
avec les autres selon le Christ Jésus. » « Que son nom dure toujours
; sous le soleil, que subsiste son nom ! En lui, que soient bénies toutes les
familles de la terre ; que tous les pays le disent bienheureux ! » O Marie conçue sans péché, prie pour nous qui
avons recours à toi. Aide-nous à l’attendre comme tu as eu la patience de le
faire, dans la confiance. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire