Frères et Soeurs,
« Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour… » Lorsque nous parlons de prière pour les défunts, c’est non seulement que nous avons toujours une chance, mais aussi que Dieu veut s’en donner une, il nous aime chacun pour nous-même et veut partager son bonheur. Ne sommes-nous pas en quelque sorte une sorte de miroir dans lequel il éprouve un grand bonheur, à se voir lui-même, mais pas tout seul, avec nous. Il n’a pas créé du vide. « J’ai dit vous êtes des dieux ». Des dieux, oui, mais parce qu’il vient habiter et demeurer chez nous.
Chacun et chacune, nous nous interrogeons sur cette rencontre. Nous sommes invités à prier aujourd’hui pour les défunts. Sur les icônes on représente parfois les âmes des défunts emmaillotés, paralysés par des bandelettes, un peu comme les momies. Impossible de se libérer tout seul, nous sommes dans un état de dépendance, nous avons besoin d’aide pour cette nouvelle naissance. Nous n’avons plus la consolation de notre corps, reste celle du corps du Christ et de Marie Glorieux… Mais la vision béatifique comblera toute peine. Elle consiste dans la contemplation immédiate et intuitive de Dieu réservée aux âmes qui sont passées dans l’autre vie, dans l’état de grâce et complètement purifiées de toute imperfection. Jean XXII, pape d’Avignon, comme théologien privé avait erré dans 3 sermons notamment, disant qu’il fallait attendre la résurrection, laquelle n’est pas immédiate, et le jugement dernier.
Le catéchisme nous rappelle la question du purgatoire, « 1030 Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel . »
Je ne crois pas nécessaire de nous rappeler que la rencontre avec le Seigneur n’est pas simplement un passage de douane… qui nous permettrait d’obtenir définitivement un coin tranquille, « mon chez moi pour toujours », mais qu’il s’agit bel et bien d’une rencontre avec une personne, d’une communion totale et définitive avec celui qui est Le vivant, Dieu en trois personnes. Comment cela se fera-til ? Voilà un moment mystérieux que nous avons bien des difficultés à nous représenter.
Ce point a son importance. Je lisais hier soir, en raison du contexte violent de ces derniers jours, un petit livre du fr. Adrien Candiard intitulé du Fanastisme. Il en cherche des causes théologiques, nous ne sommes pas indemnes de crispations, nous chrétiens, faut-il le souligner, il dit ceci à propos d’un courant de l’Islam et d’un de ses anciens théologiens : En refusant un Dieu acessible à la raison et à la relation, ce courant présente un Dieu qui s'identifie avec ses commandements, soudain investis d'une puissance considérable et même d'une forme d'absolu. En bref, il n’est possible que d’obéir et non d’entrer en relation personnelle avec lui.
Nous nous sentons trop faibles et trop fragiles, dans cette rencontre, pour ne pas avoir le sentiment de devoir être aidés et portés, déjà maintenant, mais lorsque survient le grand moment, quelle capacité nous reste-t-il, quel moyen d’action, quel oui donner encore ? Nous ne pouvons plus qu’entendre celui de celui qui nous attend. Il a déjà tout donné, mais en plus, il y a tout l’aspect de la communion avec nos frères. Elle existe à l’intérieur de tout le corps mystique de Jésus-Christ, Notre prière pour les défunts peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur. (C.E.C. N° 958). Nous pouvons compter sur la leur une fois qu’ils ont rencontré le Seigneur. N’est-ce pas aussi l’occasion de songer à notre propre rencontre avec le Seigneur et à notre joie d’entendre sa parole qui nous libère de nos bandelettes, comme celles de l’icône: « Bon et fidèle Serviteur, entre dans la Joie de ton Maître ». Amen.
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