8 décembre 2020
Immaculée Conception de la Vierge Marie —
Solennité
Première lecture « Je mettrai une hostilité entre ta descendance et la descendance de l... Gn 3, 9-15.20
Psaume Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles. Ps 97 (98), 1, 2-3ab...
Deuxième lecture « Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la formation du monde » Ep 1, 3-6.11-12
Évangile « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi » Lc 1, 26-38
Homélie
« Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. »
Chers frères et sœurs, si Dieu nous a ainsi choisis, pourquoi pas Notre-Dame, et pourquoi ne lui aurait-il pas fait ce cadeau dont nous ne pouvons pas mesurer la valeur ? Pourquoi ne le lui aurait-il pas fait ? Pourquoi n’aurait-il pas préparé un sanctuaire, saint et sans tache pour celui qui allait venir y habiter ? Au premier livre des rois, on lit le soin apporté par Salomon pour construire le Temple. Ce n’étaient que matériaux de valeur, choisis avec soin et venant parfois de loin. « 07 La Maison, quand elle fut bâtie, l’avait été en pierres intactes, sorties de la carrière. Tout le temps que dura la construction, on n’entendit dans la Maison ni marteau, ni pic, ni aucun outil de fer. » Dieu aurait-il pris moins de soin pour préparer une demeure digne de son Fils ? Lumen Gentium mentionne quatre fois le mot immaculé, une fois à propos de l’Église, deux à propos du Christ, la victime immaculée, et une fois au sujet de Marie. L’Église s’appelle encore « la Jérusalem d’en haut » et « notre mère » (Ga 4, 26 ; cf. Ap 12, 17) ; elle est décrite comme l’épouse immaculée de l’Agneau immaculé (Ap 19, 7 ; 21, 2.9 ; 22, 17) que le Christ « a aimée, pour laquelle il s’est livré afin de la sanctifier » (Ep 5, 26), qu’il s’est associée par un pacte indissoluble, qu’il ne cesse de « nourrir et d’entourer de soins » (Ep 5, 29).
C’est en vue de sa maternité divine que Marie a reçu ce don, cette grâce provenant par anticipation du sacrifice de son Fils, la victime immaculée.
« La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute souillure de la faute originelle [182], ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel [183], et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19, 16), victorieux du péché et de la mort [184]. »
Traditionnellement, je rappelle la formule dogmatique du pape Pie IX proclamée le 8 décembre 1854 : « Nous déclarons, Nous prononçons et définissons que la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu, et par conséquent qu'elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles[29]. »
Que Marie soit devenue le Temple où Dieu s’est incarné, et plus encore l’Arche d’Alliance, plus encore sa Mère, cela dépasse l’entendement et nous invite à rendre grâce et à nous effacer devant ce qui est à proprement parler un mystère. Mais ce don nous invite plus encore à nous rappeler que nous sommes aussi un temple de Dieu, mais purifié par le baptême. Nous sommes aussi une demeure de Dieu en continuelle construction. Le moment où cette demeure spirituelle est achevée, est celui aussi où le temple de Dieu que nous sommes est détruit dans notre corps par la mort, comme le dernier temple de Jérusalem, détruit par l’incendie, mais aussi comme celui qu’est Jésus sur la croix remettant son Esprit au Père.
Le péché originel est une des questions les plus discutées et mystérieuses chez les théologiens, il y a donc de quoi comprendre la perplexité de notre monde contemporain devant l’Immaculée de Conception de Notre-Dame. Le catéchisme nous dit toutefois ceci : « 389 La doctrine du péché originel est pour ainsi dire " le revers " de la Bonne Nouvelle que Jésus est le Sauveur de tous les hommes, que tous ont besoin du salut et que le salut est offert à tous grâce au Christ. L’Église qui a le sens du Christ (cf. 1 Co 2, 16) sait bien qu’on ne peut pas toucher à la révélation du péché originel sans porter atteinte au mystère du Christ. » Il apparaît difficile de le gommer ou de l’éluder… Il en est beaucoup question dans le document de la commission théologique internationale sur les petits enfants morts sans baptême. C’est un vrai dilemme, même si le cœur n’hésiterait pas à franchir cette frontière. de Il sait que la grâce a le secret et la clef de souterrains mystérieux où passe son courant comme pour les rivières. Pourquoi s’il veut sauver tous les hommes, Dieu n’interviendrait-il pas en leur faveur ? Et Il est plus grand que notre cœur. Pourquoi aussi l’Immaculée Conception de Marie, serait-elle plus impossible ? Dieu est au-delà du temps, même s’il y fait entrer l’éternité et y entre lui-même. 87] (c) Il se peut aussi que Dieu agisse simplement en donnant le salut aux enfants non baptisés d’une manière analogue au don du salut qu’il procure sacramentellement aux enfants baptisés[241]. Nous pouvons peut-être comparer ce cas au don immérité que Dieu a accordé à Marie dans son Immaculée Conception : il a simplement agi en lui accordant par avance la grâce du salut dans le Christ. Bel argument de la commission. Quant à ceux sur lesquels s’appuient le Bienheureux Pie IX, je vous laisse les revoir par vous-mêmes. Il est de toutes façons un argument devant lequel cède le plus grand nombre, c’est celui de Lourdes : « Je suis l’Immaculée Conception. » On ne va pas discuter avec Notre-Dame. Mentionnons tout de même saint Ambroise de Milan, fêté hier, dans sa lettre à Sirice « Marie est sans défaillance, immaculée. » Et une fleur pour le Carmel, avec sainte Elisabeth de la Trinité, qui fit ses premiers voeux le jour de la fête de l’Immaculée, le 8 décembre 1901.
Marie est l’Immaculée pour accueillir son Fils, mais pour nous aussi, elle est notre refuge, un argument imparable, en plus de Jésus, que Dieu se donne pour que rien n’arrête sa miséricorde.
Nous pouvons conclure avec une prière de Marthe Robin (1928) :
« O Immaculée Vierge Marie, ma bonne Mère, aidez-moi à ouvrir mon âme toute grande aux envahissements de la grâce, aux divines influences de l’Esprit-Saint. Apprenez-moi à vivre de plus en plus dans sa Lumière, à utiliser ses dons, à correspondre librement et sans réserve aux avances divines, aux mouvements de l’amour, et obtenez à votre toute petite enfant, la volonté énergique et le désir ardent d’avancer plus humblement, toujours, et plus vite, dans la voie montante de la patience et de l’amour, jusqu’au sommet de la perfection et de l’union divine. Ainsi soit-il. »
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