Première lecture « Même sur les nations païennes, le don de l’Esprit Saint avait été ré... Ac 10, 25-26.34-35.4...
Psaume Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations. Ps 97 (98), 1, 2-3ab...
Deuxième lecture « Dieu est amour » 1 Jn 4, 7-10
Évangile « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’o...
« Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
Chers Frères et Sœurs,
Le Seigneur, en ces derniers jours qui nous séparent de l’Ascension, nous donne son Testament Spirituel. Ce passage de son deuxième discours d’adieu dans l’Évangile de saint Jean est entendu de ceux qui lui sont restés fidèles, des disciples qui de serviteurs sont devenus amis. Le Seigneur leur a partagé et confié ce qu’il a de plus précieux l’amour et la connaissance de son Père. Il se donne à eux par l’Eucharistie, action de grâce et don de lui-même sur la croix. L’Ascension conduit à une séparation plus grande apparemment, elle met un terme à sa mission, pour laisser la place à l’Esprit-Saint qui va la continuer et accomplir la sienne propre en nous apprenant à nous aimer les autres, et à libérer l’annonce de la Bonne Nouvelle : celui qui est mort est vraiment ressuscité. Il vient transformer notre monde pour qu’il participe tout entier à sa gloire et au renouvellement qui l’attend.
Nous aimer les uns les autres n’est pas une matière à option, il s’agit bien d’un commandement, d’un précepte qui nous transforme en amis du Seigneur. Il a donné une mission, à ses disciples qui sont maintenant ses amis. Il les a choisis : « c’est moi qui vous ai choisis et établis ». Ce choix n’a pas pour but de leur donner un pouvoir de petit potentat, ou dictateur local, mais pour transmettre ce qu’il leur a enseigné: « je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » Son enseignement culmine dans ce commandement : « vous aimer les uns les autres. ». Toutes les nations sont concernées par cette annonce, à commencer par les romains. Je ne sais pas si nous percevons l’importance symbolique du geste du centurion Corneille : « Celui-ci vint à sa rencontre, et, tombant à ses pieds, il se prosterna. » Il nous rappelle le témoignage de cet autre centurion au pied de la croix : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu. » Pesons la différence et l’humilité du disciple. Pierre dit à Corneille : « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. ». Il n’est qu’un messager, un ami de l’époux.
Puisque l’épître donne le témoignage de l’humilité et de l’obéissance
d’un militaire au commandement de l’amour, vous me permettrez de mentionner un
saint que nous fêtons aujourd’hui, saint Pacôme. A 20 ans, cet égyptien est enrôlé de force
dans l'armée romaine. A Thèbes, alors qu'il se morfond dans une caserne où on
l'a enfermé avec les autres conscrits récalcitrants et contraints au service,
des chrétiens charitables viennent les visiter et leur apportent de quoi
manger.
Une fois libéré, Pacôme se fait baptiser. Il se met au service des pauvres et
des malades, puis obéit à l'appel de la solitude en se faisant ermite pendant
sept ans. D’autres répondirent au même type d’appel, et il écrivit la première
règle monastique. Les exigences de sa
manière de vivre l’évangile étaient semble-t-il marquées par sa vie de
militaire, mais nous pouvons relever l’amour et la charité de ces chrétiens qui
l’avaient approchés. L’amour du prochain était un des signes majeurs auxquels
on reconnaissait les chrétiens.
L’amour du prochain ne peut tirer un trait sur l’amour de Dieu. L’écoute de la Parole se doit d’être suivie d’une application, qui à la communion avec lui. Vous vous souvenez que 3 des 10 commandements concernent plus spécifiquement l’amour de Dieu et les 7 autres, l’amour du prochain.
Peut-être n’est-il pas inutile de nous rappeler que ce que Dieu commande, Il le rend possible par sa grâce.
Pourquoi l’amour est-il si important ? Un simple amour humain a sa source en Dieu et nous rapproche de lui. Il nous aide à grandir et à poursuivre notre chemin jusqu’à l’ultime rencontre. Quelle force ne confère-t-il d’ailleurs pas ? Des bribes de psychologie nous y rendent attentifs. Ce qui nous a été donné en particulier durant notre enfance par les mamans que nous fêtons aujourd’hui nous accompagne durant toute notre vie. Il suffit de nous remémorer parfois des événements heureux pour retrouver un équilibre humain. Nous avons tous eu besoin de ces attentions-là. Elles restent présentes en nous et pour cela, il faut savoir dire merci. Et plus tard, quelles catastrophes et quels désordres les séparations et la haine ne provoquent-elles pas dans notre corps et notre esprit. Quelle patience, quels soins sont nécessaires pour se reconstruire. N’est-ce pas l’amour qui guérit et relève ?
La vie spirituelle ne peut être séparée de notre vie physiologique. Elle en fait partie pour nous aider à atteindre la stature de l’homme parfait, celle du Christ qui a aimé son Père et nous a transmis cet amour. Il n’existe pas d’un côté un amour humain et de l’autre l’amour de Dieu.
Dans son encyclique, Dieu est amour, Benoît XVI, nous disait l’unité et la distinction entre l’amour eros, philia (amour d’amitié) et agapè. Ce dernier mot revient 9 fois dans notre évangile. « Ce (dernier) terme exprime l’expérience de l’amour, qui devient une véritable découverte de l’autre. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. » On peut se demander où classer l’amour d’une maman pour ses enfants. Peut-être serait-il nécessaire d’inventer une nouvelle catégorie pour l’intégrer dans l’univers de nos théologiens très abstrait ?
Maurice Zundel nous disait dans son petit livre très dense, « Je est un autre » : « Nous ne pouvons aimer vraiment les autres, nous ne pouvons leur ouvrir en nous un espace où ils se sentent accueillis que pour les aider à acquérir ou plutôt à devenir, comme nous devons le faire nous-mêmes, cette valeur infinie qui seule mérite un amour sans réserve. Et c’est pourquoi, finalement, au cœur de l’amour, au cœur de l’émerveillement, au cœur de la vérité surgit toujours ce Quelqu’un, cette présence qui est le plus beau présent, qui est le cadeau infini d’un amour illimité, le don merveilleux qui nous attend au plus intime de nous-mêmes. »
Qu’en ce mois de Mai, Marie qui a su accueillir sans réserve son Fils et le donner, que Marie nous apprenne à comprendre que « Dieu est amour ». Que la Joie qui habite Jésus soit en vous. Amen
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