samedi 1 janvier 2022

Sainte Mère de Dieu! Bonne année et bonne santé!

 


Chères Frères et Sœurs,

En croisant une infirmière jeudi, je lui ai dit que j’allais venir célébrer avec vous ce matin, le premier jour de l’an. Elle m’a donné ce conseil : - Donnez-leur de la joie pour bien commencer l’année. » Judicieuse invitation, mais il est bon de réfléchir sur ce qu’est la joie. Ce mot de joie est présent 91 fois dans le Nouveau Testament. La Joie Chrétienne est un sentiment de plénitude qui affecte l’être tout entier. On nous dit que c’est une vertu chrétienne, fruit de la présence de l’Esprit Saint dans le cœur des croyants. Elle est voisine de la charité (l’amour), et de la paix lorsque Saint Paul la mentionne dans l’épître aux Galates.  Pour être vraiment joyeux, il est nécessaire de puiser la joie intérieure et la sérénité extérieure, non pas seulement dans un heureux état de choses contingent, fait de bien-être temporel. Faire la fête avec quelques bulles sympathiques, c’est agréable, mais ce n’est pas la plénitude la joie. Le Christ est notre joie. Une joie qui s’inscrit dans la durée et qui est même la plénitude de la joie. La joie qui est un thème fréquent du pape François, atteint son point culminant, lorsque le Père révèle son Fils à la création. C’est la joie en Dieu et la joie du salut. Un auteur anglophone lu cet été, Clive Staples Lewis, l’auteur du monde de Narnia pour les petits et éminent professeur d’Oxford, explique dans son chemin de conversion qu’il avait voulu retrouver en lui-même un moment de joie qu’il avait éprouvé, mais qu’il avait finalement compris que c’était l’auteur de la joie qu’il recherchait. « Toute valeur résidait dans ce dont la joie était le désir. » Plus qu’une valeur, le Christ, l’enfant de la crèche est une personne.

Les anges, la nuit de Noël nous ont demandé en même temps qu’aux Bergers, d’être Joyeux : « Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » La cause de notre joie, c’est bien le Christ, qui est né aujourd’hui, puisque nous sommes encore dans l’octave de Noël. Les petites bulles passent, mais Jésus est toujours avec nous et pour toujours. C’est le grand motif de notre joie. Lorsque nous recevons le Christ dans l’Eucharistie, nous recevons donc par anticipation la plénitude de la joie et aussi la paix, sa paix qui est voisine de la joie.

Nous fêtons aujourd’hui un titre de Marie, elle est Mère de Dieu. Le titre qui paraît impressionnant est très ancien, il remonte au moins au Concile d’Éphèse en 431. Nous le trouvons mentionné au moins à 13 reprises par le Concile Vatican II dans le chapitre de Lumen Gentium où il parle de la Vierge Marie, c’est dire qu’il garde toute son importance. Il veut dire que Marie est maman de Jésus qui est vrai Dieu et vrai Homme. Elle est mère du Fils, de la 2ème personne divine de la Trinité, engendrée de toute éternité par le Père. Marie a engendré la nature humaine de Jésus, mais est Mère de toute la personne. La maternité est un rapport d’une personne à une personne, de la mère à l’enfant. Le mot utilisé pour exprimer cette qualité de Marie avait été inventé et créé par les théologiens de l’époque pour montrer et faire comprendre, qu’il n’y avait aucun rapport avec ce qui était décrit dans les mythologies grecques et romaines avec les mères des dieux.

C’est parce que Marie allait être Mère de Dieu, qu’elle a reçu tous les dons spirituels que nous connaissons pour que Jésus soit le mieux accueilli et aimé qu’il soit possible. C’est aussi un indice pour nous, de l’importance des mamans pour leurs enfants. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait de grandes études spécialisées pour s’en rendre compte et leur dire merci. Marie est Mère et cause de notre Joie. Marie, dit le pape François, a attendu en silence la Parole de salut de Dieu; elle l’a écoutée, elle l’a accueillie, elle l’a conçue. En Elle, Dieu s’est fait proche. C’est pourquoi l’Eglise appelle Marie : « Cause de notre joie ».

Nous n’allons pas faire trop long ce matin. Je vous ai dit au début de notre méditation que la joie est voisine de la paix dans les fruits de l’Esprit, et le 1er Janvier a son importance, pour démarrer du bon pied et avec joie pour rechercher aussi la paix. D’où est-ce que cela vient ? De Paul VI puisque cette journée a été instituée le 1er Janvier 1968 pour l’Église catholique. A l’origine de l’idée, il y avait aussi Raoul Folleraux. Cette Année le Message du pape pour cette 55ème journée mondiale a pour titre : Dialogue entre générations, éducation et travail : des outils pour construire une paix durable. Voici ses grandes lignes. Je cite le pape : « Je voudrais proposer trois voies pour construire une paix durable. Tout d'abord, le  dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs. Deuxièmement,  l'éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement. Enfin,  le travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine. Ces trois éléments sont essentiels pour « l’élaboration d’un pacte social », sans lequel tout projet de paix est inconsistant. »

Comme nous sommes tous très ennuyés par la pandémie et que nous en souffrons à des degrés divers, il nous dit ceci : « Chers frères et sœurs, alors que nous cherchons à unir nos efforts pour sortir de la pandémie, je voudrais renouveler ma gratitude à tous ceux qui sont engagés, et qui continuent à se dévouer avec générosité et responsabilité, pour garantir l’instruction, la sécurité et la protection des droits, pour donner les soins médicaux, pour faciliter la rencontre entre familles et malades, pour garantir un soutien économique aux personnes pauvres ou qui ont perdu leur travail. Et j’assure de ma prière toutes les victimes et de leurs familles. »

Ceci me permet de me faire le relai de mon infirmière citée au début de notre méditation et du monde médical. S’il vous plaît, faites aussi leur joie, et protégez-vous devant ce qui paraît nous attendre ces prochaines semaines.

Demandons à Notre-Dame de nous rendre notre Joie et notre bonne humeur et de nous faire la grâce que tout cela cesse. Prions les uns pour les autres. Amen.

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