Lectures de la messe
Première lecture « Il a délivré le malheureux de la main des méchants » Jr 20, 10-13
Psaume Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. Ps 68 (69), 8-10, 14...
Deuxième lecture « Le don gratuit de Dieu et la faute n’ont pas la même mesure » Rm 5, 12-15
Évangile « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps »
Intro
Chers frères et sœurs,
Nous associerions bien volontiers
cette journée à une sorte de préparation des vacances et pourtant, le contenu
des lectures provoque dans nos esprits quelques éléments d’inquiétude. Les
traductions sont délicates, les mots épouvante de tous côtés avec une majuscule
se réfèrent au début du chapitre 20 de Jérémie au nouveau que celui-ci a donné
au prêtre du responsable du sanctuaire qui l’a fait attacher au pilori. Ton nom
ne sera plus Paschehour, qui signifie Liberté, mais l’épouvante de tous côtés.
C’est devenu en quelque sorte le sobriquet de Jérémie le prophète de malheur.
L’invasion de Babylone est
annoncée, mais le Seigneur, un guerrier redoutable est là qui se tient à côté
de lui pour qu’il donne son témoignage. Guerrier redoutable, cela fait penser à
cette affreuse guerre proche de nous.
Dans l’Évangile, le Seigneur
encourage ses disciples à porter leur témoignage. Cela signifie, qu’ils ne
s’exprimeront pas en position de force.
Tout est disproportionné et à
l’envers du bon sens avec le Seigneur. Les mots sont durs à entendre :
Epouvante de tous côtés, trahison des amis qui guettent les faux pas et veulent
prendre leur revanche, on parle de persécuteurs, de guerrier, de défaite, de
don de sa vie, de la mort du corps, de risque d’être renié par Dieu même. Nous
aimerions dire pitié Seigneur, n’en jette plus.
Mais voilà qu’il nous annonce la
victoire et sa fidélité. Le combat fondamental est celui de la réconciliation
et de la paix avec le Dieu. Vous me concéderez qu’il est bien particulier.
Habituellement lors d’une bataille, les chefs aujourd’hui restent en arrière,
dirigent, coordonnent et observent. Ce sont les soldats qui combattent. Au
service militaire, j’en ai fait très peu, je faisais les comptes pour les
soldats, blessés, pansements, et autres, mais j’en ai tout de même retenu cet
élément.
Ici, dans cette mystérieuse
bataille, le Seigneur la livre en premier, il meurt mais ressuscite et nous dit
d’avoir confiance en lui et de faire comme lui, parce qu’il est avec nous, sans
cesse.
« Ce que je vous dis dans
les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de
l’oreille, proclamez-le sur les toits. »
Quel est ce message sinon, celui-ci :
« Combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la
multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ. » Il
a remporté la victoire sur son seul ennemi qui est la mort. Il nous demande de
regarder la nature et la puissance de Dieu qui s’y exprime jusque dans les
détails. Deux moineaux sont vendus pour un sou et Dieu les connaît tous.
Peut-être le Seigneur fait-il aussi au psaume 123 : « 07 Comme un
oiseau, nous avons échappé au filet du chasseur ; * le filet s'est rompu : nous
avons échappé. » « Notre âme,
comme le passereau, a été arrachée au filet des oiseleurs. Le filet a été
déchiqueté, et nous, nous avons été délivrés. Notre secours est dans le
nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. » Comme nous sommes un peu
en vacances, vous me permettez 2 anecdotes. Ils ont leur charme les moineaux
sur les toits. Quand j’étais enfant dans le Jura Sud, nous croyons que
c’étaient les seuls oiseaux, tellement ils faisaient de bruit en paillant sur
le toit, le matin. Une sorte de réveille-matin. J’avais vu un article en son
temps à propos de ce qu’on appelle la campagne des quatre nuisibles en Chine.
On voulait supprimer les moineaux en les empêchant de se poser lorsqu’ils
volaient, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’ils mangeaient des céréales, mais surtout
beaucoup d’insectes… Il nous faut protéger la nature c’est une leçon. Mais
celle du Seigneur en est une autre en dépit de la rudesse de la conclusion. «
Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il
n’oublie pas les siens emprisonnés. Les moineaux comme notre âme échappe au
filet de l’oiseleur.
Les chemins du Seigneur sont
difficiles à comprendre et bien souvent nous avons peur de ce qui va nous
arriver. L’argument que nous donne le Seigneur sur la grandeur et la toute-puissance
de Dieu est cependant une indication précieuse. Nous ne voyons pas simplement
les moineaux aujourd’hui, mais les mystères de la création, ce qui est
infiniment grand et infiniment petit, on nous dit même que la matière a un comportement
ondulatoire. On compte approximativement les galaxies et les étoiles, la durée
de l’univers, son commencement et sa fin. Celui qui est derrière tout cela nous
connaît mieux que nous-mêmes. Il nous demande cependant notre foi en lui, et il
nous confie un message : Lui, Dieu est amour et veut que tous les hommes
soient sauvés et il veut qu’aucun ne se perde. Pour arriver à cette confiance,
nous avons les promesses du Seigneur, mais aussi l’exemple des saints. L’Eglise
nous a donné en exemple notamment sainte Edith Stein co-patronne de l’Europe le
témoignage de cette philosophe venue au Christ et au Carmel depuis le Judaïsme
est extraordinaire, jusqu’à sa mort en camp de concentration. Il en va aussi
ainsi d’une autre figure, Etty Hillesum.
Nous n’allons pas faire plus long aujourd’hui. Prions aussi Notre-Dame avec Benoît XVI : La Femme de l’Apocalypse qui est Marie, qui est l’Eglise, apparaît sans défense, vulnérable. Et véritablement, Dieu est vulnérable dans le monde, parce qu’il est l’Amour et que l’amour est vulnérable. Et toutefois, c’est Lui qui a l’avenir entre ses mains: c’est l’amour qui l’emporte et non la haine, c’est en définitive la paix qui l’emporte. Prions Marie, la Reine de la Paix, disait-il, pour qu’elle aide à la victoire de la paix, aujourd’hui : « Reine de la Paix, prie pour nous ». Amen !
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