23 JUILLET 2023 - dimanche, 16ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture« Après la faute tu accordes la conversion »Sg 12, 13.16-19
PsaumeToi qui es bon et qui pardonnes, écoute ma prière, Seigneur. Ps 85 (86), 5-6, 9a...
Deuxième lecture « L’Esprit lui-même intercède par des gémissements inexprimables »Rm 8, 26-27
Évangile« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson »Mt 13, 24-30
Chers Frères et Sœurs,
Vous auriez certainement aimé entendre un sermon des foins, mais ils sont déjà passés. J’aime beaucoup cette parabole estivale du bon grain et de l’ivraie. Hier en venant dire la Messe au Vorbourg pour fêter Sainte Marie-Madeleine l’Apôtre des Apôtres, j’ai été contraint de suivre deux tracteurs de bonne dimension qui tiraient deux énormes remorques apparemment pleines de blé. J’espère que nos agriculteurs sont satisfaits cette année. Je vois sur la toile des indications de production sans fongicides, insecticides et régulateurs de croissance… On laisse régler la problématique aux spécialistes. La lutte contre les mauvaises herbes aussi. J’essaye toujours d’apprendre quelque chose en préparant mes homélies et cette fois j’ai vu qu’un des plus anciens traités sur l’agriculture serait de Xénophon environ 360 avant J-C, intitulé l’Économique. On y entend même parler Socrate, « l’agriculture est la mère et la nourrice des autres arts : dès que l’agriculture va bien, tous les autres arts fleurissent avec elle »… Au temps de Jésus, il semble qu’on était tenté sinon obligé de s’occuper du problème des mauvaises herbes à la main, ce qui provoquait du travail et bien des dégâts. Les récoltes à la serpe n’étaient également pas que de la poésie. L’ivraie quant à elle, m’amuse toujours un peu à commenter en période de vacances, puisque certaines variétés sont utilisées pour les pelouses… et font songer aux chaises longues.
Le Seigneur veut cependant nous inviter, même sur nos chaises longues au moins à un début de réflexion sur notre manière de vivre. D’ailleurs, ne profitait-il pas de lieux où il y avait beaucoup d’herbes pour faire asseoir les gens qui voulaient l’écouter, trois évangélistes le mentionne dont saint Jean : 6.10 Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Là, il multiplie les pains et les poissons. N’est-ce pas une invitation à la méditation pendant ce temps de vacances ? Merci aussi d’être venus.
Son champ n’est cependant pas une pelouse, mais bien un lieu de travail réel et spirituel. C’est nous-mêmes, où la Parole germe, prend racine et porte du fruit. Que veut-il faire de nous sinon nous offrir à son Père et nous transformer en louange à la gloire de Dieu, nous diviniser dans le sens de participation à la vie divine. Il y a de belles expressions chez Teilhard de Chardin. D’évidence, il s’agit là d’un labeur pénible qui s’inscrit dans la durée, pour nous transformer et faire de nous des frères et sœurs du Seigneur. Lui veut nous faire participer à ce qu’il est, non seulement pour nous transformer, mais pour se communiquer et communiquer Dieu au monde. Un grand mot, mais qui nous incite à prendre conscience d’une mission qui ne consiste pas à rester éternellement sur une chaise longue. Toutefois nous ne devons surtout pas négliger l’importance d’une personne que Saint Paul a mentionnée, l’Esprit Saint qui vient au secours de notre faiblesse. L’Esprit qui scrute les cœurs et discerne, certes. mais qui agit également dans le silence de la prière et de l’oraison. C’est un temps où nous paraissons être au repos, mais où lui nous fait croître. Il ne s’agit pas d’en rester là, mais d’aimer comme le Seigneur nous a aimés.
Le pape François nous a demandé de porter une plus grande attention aux plus anciens d’entre nous, ce qui invite les moins anciens à se considérer encore comme des jeunes, avec un certain pourcentage. Cela nous fait d’ailleurs apprécier l’aide et l’amitié des plus jeunes pour l’autre pourcentage. Un des trésors et des fruits de notre vie à communiquer, devrait être la Sagesse de vie qui ne se limite pas aux techniques… Pour la connaissance des derniers systèmes électroniques il s’agit d’une autre affaire. Ils nous permettent au moins de tester notre patience et notre vocabulaire en période de contradiction. Nous devrions avoir acquis plus de discernement et apprécier ce qui est vraiment important en face de l’exubérance et du foisonnement d’idées de la première partie de la vie. Parfois, il est vrai que nous pouvons être sots et fixés sur de mauvaises habitudes dont il faudra encore laisser le Seigneur s’occuper. Il est patient . Ce temps est béni parce qu’il nous oblige de songer à la rencontre qui nous attend avec celui qui nous appelé à la vie et à le voir. La règle la plus importante qu’il nous a donnée pour y parvenir est d’aimer, de donner et de se donner, d’essayer de faire grandir l’autre dans l’amour. Ne serait-ce pas le service le plus grand que nous pourrions rendre aux plus jeunes ? Qu’est-ce qui nous empêche aujourd’hui d’aimer, pour apprendre à aimer ?
Le Saint-Père dans la perspective des prochaines journées mondiales de la jeunesse, a pris comme exemple et comme thème celui de la Visitation, de la communication entre la jeune Marie et l’ancienne Élisabeth. Celle-ci a besoin d’aide en raison de son état et de son âge. Marie a aussi besoin d’apprendre à devenir une maman. Ce sont en quelque sorte des services mutuels. Nous entendons presque l’Esprit-Saint jouer sur deux instruments qui se répondent pour que jaillisse la louange à la gloire de Dieu. Avec les deux enfants qui s’y associent… Lorsqu'il reconnut la salutation de Marie, Jean-Baptiste se réjouit aussitôt, bondissant d’allégresse comme pour chanter à la Mère de Dieu :
Réjouis-toi Jeune pousse au Bourgeon immortel
Réjouis-toi Jardin au Fruit qui donne Vie
Réjouis-toi en qui a germé le Seigneur notre Ami
Réjouis-toi tu as conçu le Semeur de notre vie
Concluons avec la prière qui nous est proposée pour aujourd’hui :
Je te remercie, Seigneur, pour la bénédiction d’une longue vie car, à ceux qui se réfugient en Toi, Tu accordes toujours de porter des fruits.
Pardonne, ô Seigneur, ma résignation et mon désenchantement, mais ne m’abandonne pas lorsque mes forces déclinent.
Apprends-moi à regarder avec espérance l’avenir que Tu me donnes, à la mission que Tu me confies et de chanter Tes louanges sans fin.
Fais de moi un tendre artisan de Ta révolution, pour m’occuper de mes petits-enfants avec amour et tous les petits qui cherchent refuge en Toi.
Protège, ô Seigneur, le Pape François et accorde à Ton Église de libérer le monde de la solitude.
Dirige nos pas sur le chemin de la paix. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire