1 OCTOBRE 2023 - dimanche, 26ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture« Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie »Ez 18, 25-28
Psaume Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse. Ps 24 (25), 4-5ab, 6...
Deuxième lecture« Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus »Ph 2, 1-11
Évangile « S’étant repenti, il y alla »Mt 21, 28-32
Chers frères et sœurs,
Il est toujours délicat de
prêcher le dimanche, après l’angélus du pape et le sermon sur France 2. Le pape
François a donné deux qualificatifs aux deux fils de ce Père qui représente
Dieu dans l’Évangile l’un était hypocrite et corrompu et l’autre sincère. Il
s’agit du rapport entre sa conscience et Dieu. Dire en face à son prochain ce
que l’on pense de lui peut s’avérer parfois problématique.
« Jésus Christ est Seigneur » à la
gloire de Dieu le Père. Nous a dit Saint Paul.
Nous percevons un contraste certain
entre ce mot de « Seigneur » qui paraît être une sorte de point
culminant pour désigner « Jésus » et ces lectures qui invitent toutes
à la conversion et à l’humilité dans la sincérité envers Dieu. Saint Paul nous invite à nous réconforter les
uns les autres, à nous encourager avec amour, à la communion dans l’Esprit, à
la tendresse et à la compassion. Il nous invite nous à cela, dans le Christ. Si
tu aimes Jésus et que tu es en relation avec lui, alors tu agiras ainsi. Le but
est bien d’abord une vie avec lui dans une relation d’amour qui va donner les
fruits relevés par saint Paul.
Hier, par hasard, je suis tombé
en regardant brièvement Arte, sur une émission qui parlait de pharaons, Leurs momies
avaient été mises précieusement à l’abri dans une tombe collective et bien
étiquetés pour qu’on puisse les reconnaître et qu’ils entrent dans la vie
éternelle. Si Jésus-Christ est Seigneur ce n’est pas de cette manière-là.
« Ayant la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui
l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » Je vous
relis ces lignes de Saint Paul parce qu’elles sont une des plus descriptions de
la vie, de la mission de Jésus et de son amour pour nous ; de l’amour de
Dieu pour nous. Ce que nous ne pouvions
faire, nous réconcilier avec lui, il l’a fait. Il nous a fait le don le don de
sa grâce et nous a donné le grand moyen, le seul véhicule qui puisse nous unir
à lui, celui de l’amour.
Il est fondamental.
La grâce nous la recevons par les
sacrements dont celui de la réconciliation pour rétablir le courant de l’amour
entre Dieu et nous. Vous vous souvenez des étapes, avant une absolution, la
confession de sa faute, la contrition et la ferme volonté de réparer le mal qui
a été commis. Dans le langage classique on parle pour la pénitence de
satisfaction. Ce n’est pas de la magie qui résout tout, y compris pour les prêtres.
Il ne s’agit pas d’une possibilité de résoudre une situation grave à moindres
frais. Ça ne marche pas ainsi. Matthieu que nous avons lu décrit son propre
parcours lorsqu’il mentionne les publicains dont il faisait partie. « Amen, je
vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le
royaume de Dieu. » Le pape François l’aime beaucoup dans le tableau du
Caravage à Saint Louis des Français. Il a dit en se référant au tableau du
Caravage où Matthieu compte ses sous : « “Non, pas moi ! Non, ces sous
m’appartiennent !”. Voilà, c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le
Seigneur a posé les yeux. C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si
j’acceptais mon élection au pontificat ».
Le Seigneur est doux et humble de
cœur, comment se laisser rejoindre par lui aujourd’hui? Peut-être le
savez-vous, nous fêtons aujourd’hui dans le diocèse de Bâle, saint Jérôme qui a
été un grand traducteur de la Bible. Il a vécu au IVème siècle et a voulu aller
faire une partie de ses traductions à Bethléem dans la grotte où est Jésus.
Dans le prologue à un commentaire d’Isaïe qu’il avait fait pour répondre à une
grande dame du nom de Paula, il a écrit ceci : En le faisant, j'obéis aux
préceptes du Christ qui dit : « Scrutez les Écritures, et aussi : Cherchez,
et vous trouverez. Si, selon l'Apôtre Paul, le Christ est puissance de Dieu et
sagesse de Dieu, et si celui qui méconnaît les Écritures méconnaît la puissance
de Dieu et sa sagesse : ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ. »
Ceci veut dire que nous pouvons connaître le Christ à travers les Écritures,
c’est pour cela qu’elle nous sont si précieuses. Dans le Jura elles devraient
nous l’être pour une raison supplémentaire, un plus, nous avons eu chez nous la
Bible de Moutier Grandval, un témoin important de la transmission de
l’Écriture. Si vous allez sur internet, regardez l’article sur la Vulgate, la
Bible traduite Saint Jérôme, elle est citée.
La connaissance livresque ne
suffit toutefois pas. Il faut en priorité que l’amour circule parmi nous, pour
construire le corps du Christ, l’Église. Le Christ aime son Église et chacun de
nous parce que nous lui appartenons. C’est pour cela qu’elle est appelée à
durer et que chacun de nous est appelé à la conversion. Fêtant sainte Thérèse
de l’Enfant Jésus dans l’Église universelle, nous pouvons nous rappeler que
l’amour est au centre de sa vocation. « Dans l’Église, je serai
l’amour. » avait-elle compris. Puisque nous la fêtons et que le Seigneur
nous a dit dans l’Évangile que les publicains et les prostituées précèderaient
les hypocrites dans le royaume de Dieu, je me permets de vous signaler un petit
livre dont j’ai entendu sur KTO un compte-rendu dans l’Esprit des lettres,
Edith Piaf, la chanteuse. Intitulé « Un cri vers Dieu. » Elle avait
été guérie toute petite d’une maladie des yeux lors d’un pèlerinage à Lisieux
chez Thérèse. Une invitation à ne pas faire les malins et à retenir que Dieu
écrit droit avec des lignes courbes. C’est en quelque sorte une illustration de
l’Évangile d’aujourd’hui.
Nous pensons aussi au Synode sur
la Synodalité est une étape sur ce chemin dont l’assemblée générale aura lieu du
4 au 29 octobre 2023, puis en octobre 2024.
Je ne veux pas faire trop long
pour vous ce soir, rappelons-nous simplement les grands moyens que nous avons
de retrouver chaque jour le Christ dans l’amour mutuel, les sacrements et
l’Écriture.
Nous nous confions et nous confions à Marie ces intentions
puisque le mois d’octobre est un mois privilégié pour nous mettre à son école
avec le rosaire. Elle est Mère de l’Église. Je conclus par les mots du
pape : « Que Marie, un miroir de sainteté, nous aide à être des
chrétiens sincères. » Amen.
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