« Sobald das Geld im Kasten klingt, Die Seel’aus dem Fegfeuer springt »
Le slogan dont l'archevêque de Mayence, Albert de Brandebourg, serait l'auteur, est dans tous les inconscients encore un peu christianisés.
Cueilli sur Wikipedia :
En Suisse, le Pape afferma le commerce des indulgences à un moine franciscain, Bernardin Samson. Par ce trafic, beaucoup d'argent sortit de Suisse,
ce qui déplut aux autorités civiles. Cet épisode est à l'origine du bon
accueil des suisses à la colère de Luther contre les indulgences,
d'autant que le protestant suisse Zwingli a lui aussi dénoncé le commerce des indulgences. Dès 1524, seulement sept ans après les 95 thèses de Luther, Zurich était la première ville prise par la Réforme2.
L'argent déjà ne laissait pas les seuls autorités religieuses indifférentes.
La querelle des Indulgences
Il faut distinguer, dans toute offense faite à Dieu, la
faute proprement dite, et la peine méritée par cette faute : deux choses
intimement unies, mais qui, pourtant, ne se confondent pas ; si bien qu’il est
possible de concevoir le pardon de la faute sans l’immédiate rémission de la
peine.
Dieu peut évidemment remettre du même coup la faute et la
peine, mais il peut aussi remettre la faute en exigeant néanmoins que le
coupable expie encore la peine due à la faute.
II en est de Dieu comme du père de famille que son fils a
gravement offensé. Si le fils se repent et implore le pardon, le père peut ou
bien lui pardonner sans aucune restriction ou bien lui pardonner tout en lui
infligeant l’un ou l’autre châtiment.
Dieu a pardonné sans restriction aucune au bon larron, mais
après avoir pardonné à David il lui a infligé un sévère châtiment.
Mais, en règle générale, la justice exige qu’au pardon soit
adjointe l’expiation de la faute.
Selon le dogme catholique, admis dès la primitive Eglise où
les pénitences publiques étaient si rigoureuses, l’expiation de toute faute a
lieu ou en ce monde ou en l’autre. En l’autre, c’est en purgatoire. En ce
monde, elle s’accomplit soit par des pénitences personnelles, soit par les
indulgences qui sont précisément la remise des peines dues au péché, qui
restent à subir, après que le pécheur a reçu, par le repentir sincère et le
sacrement de pénitence, le pardon de ses fautes et la libération du châtiment
éternel.
Comme l’aumône est maintes fois donnée, par la Bible
elle-même, comme un moyen d’expier et de racheter les fautes, rien d’étonnant
que l’Eglise ait attaché à certaines aumônes bien déterminées une indulgence,
car — il faut le répéter — si l’Eglise a le pouvoir de remettre les péchés,
elle jouit également du pouvoir de remettre les peines dues aux péchés.
La Bible revient souvent sur la vertu d’expiation de
l’aumône. Dans le Livre de Tobie nous lisons des déclarations aussi explicites
que celles-ci : « L’aumône délivre de tout péché et de la mort, et elle ne
laissera point l’âme descendre dans les ténèbres... L’aumône délivre de la
mort, et c’est elle qui efface les péchés et qui fait trouver la miséricorde,
et la vie éternelle... ». L’Ecclésiaste proclame que « l’eau éteint le feu le
plus ardent et l’aumône expie les péchés ».
Ces principes connus, il n’y a donc rien à redire aux actes
par lesquels les papes du siècle de la Réforme, Jules II, puis son successeur,
Léon X, accordèrent d’importantes faveurs spirituelles à ceux qui, contrits et
confessés, verseraient une aumône pour l’achèvement de la célèbre et coûteuse
basilique de Saint-Pierre à Rome.
Mais, bien sûr, hélas ! l’indulgence subordonnée à l’aumône,
l’indulgence-aumône comme on dit encore souvent, ne laissait pas d’offrir des
dangers. Quand les faveurs spirituelles sont en rapport avec des versements
d’argent, les abus sont toujours à craindre. Et des abus furent commis et il
est vrai que la prédication des indulgences ne fut pas exempte de propos et de
procédés impudents.
Ces propos demeurent le fait de prédicateurs de second ordre
et l’odieux n’en peu rejaillir ni sur l’institution des indulgences, ni sur
l’Eglise, ni sur le Souverain Pontife.
C’est ce que Luther lui-même laisse entendre, note fort
justement Mgr Besson, dans plusieurs de ses fameuses thèses du 31 octobre 1517.
Il ne s’en prend pas encore tant au pape qu’aux prédicateurs
d’indulgences, qu’il accuse de ne point parler suivant les directions du pape
et de travestir sa pensée. Le pape, dit-il, s’il savait comment se comportent
les prédicateurs d’indulgences, préférerait voir brûler la basilique de
Saint-Pierre plutôt que de laisser exploiter ses brebis.
(Docendi sunt christiani quod si papa nosset exactiones
venialium predicatorum, mallet Basilicam S. Petri in cineres ire quam
aedificari cute, carne et ossibus ovium suarum : il faut enseigner les
chrétiens que si le pape connaissait les exactions des marchands d’indulgences,
il préférerait voir la basilique de Saint-Pierre réduite en cendres plutôt
qu’édifiée au prix de la peau, de la chair et des os de ses brebis. Thèse
11,25).
Dans la Thèse IV, 16, il dit : Si les indulgences étaient
prêchées suivant l’esprit et la pensée du pape, les objections qu’on leur
oppose se résoudraient facilement ou même n’existeraient pas.
C’est après seulement, quand le feu des polémiques l’eut
entraîné plus loin, que Luther s’en prit ouvertement à l’autorité du pape.
Il est d’ailleurs établi que l’affaire des indulgences ne
fut qu’une occasion ou qu’un prétexte : les points principaux de la doctrine
essentielle de Luther étaient déjà nettement fixés dans son esprit avant 1517.
Dès 1515 déjà, il avait, au fond, cessé d’être catholique.
A l’action de Luther — d’ailleurs pour la favoriser
singulièrement — s’est ajouté ceci que les abus, déplorés même par de saints
personnages qui demeurèrent fidèlement attachés au catholicisme, furent
particulièrement remarqués dans les milieux déjà prévenus contre le pape et
mécontents de voir tant d’argent sortir de l’Allemagne pour aller servir à la
construction d’une somptueuse basilique romaine. On sut les exploités à fond !
Dans quelle atmosphère commença la révolte de Luther, nous
le verrons prochainement.
C.
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