Intro
Frères et sœurs, en ce 33ème dimanche du temps
ordinaire, le pape François a demandé de consacrer ce dimanche aux pauvres. Dans le début de son message, il nous dit
ceci : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours,
par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Ces paroles de l’apôtre Jean
expriment un impératif dont aucun chrétien ne peut faire abstraction. La
gravité avec laquelle le ‘‘disciple bien-aimé’’ transmet, jusqu’à nos jours, le
commandement de Jésus s’accentue encore davantage par l’opposition qu’elle
révèle entre les paroles vides qui sont souvent sur nos lèvres et les actes
concrets auxquels nous sommes au contraire appelés à nous mesurer. L’amour
n’admet pas d’alibi : celui qui entend aimer comme Jésus a aimé doit faire sien
son exemple.
Nous aurons à cœur de porter son intention aujourd’hui et de
nous rappeler que nous sommes des privilégiés sur cette terre qui porte 7 milliards 583 millions de
personnes et où naissent près de 300.000 enfants par jour. 800 millions de
personnes vivent dans l’extrême pauvreté. Si elle diminue globalement, nous
n’ignorons pas qu’il existe une pauvreté cachée.
Prions à ces intentions ce matin.
19 NOVEMBRE 2017
33ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture« Ses mains travaillent volontiers »Pr 31, 10-13.19-20.3...
PsaumeHeureux qui craint le Seigneur !Ps 127 (128), 1-2, 3...
Deuxième lecture« Que le jour du Seigneur ne vous surprenne pas comme un voleur »1 Th 5, 1-6
Évangile« Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup »Mt 25, 14-30
Frères et Sœurs,
Dans cet Evangile qui nous parle de la fin des temps, Jésus utilise
un mot qui sonne étrangement, celui de talent. De quoi s’agit-il ? Quel
talent dit-on d’un peintre ou d’un artiste… A quoi le mesure-t-on ce
talent? A la valeur d’une œuvre aujourd’hui ? Vous avez peut-être remarqué
dans vos actualités qu’une représentation du Christ Rédempteur de Léonard de
Vinci a atteint un prix fabuleux dans une vente, 450 millions de dollars… pour
un pauvre vendu 30 pièces d’argent, c’est pas mal. Quel talent ce Léonard!
Mais l’image de cette sorte de frère de Mona Lisa, la Joconde, nous
parle-t-elle vraiment ? Des goûts et des couleurs… Les routiers expérimentés de l’Evangile que
vous êtes se rappellent que le talent dont parle le Seigneur, est une unité de
valeur de 34 kg, la plus grosse qui servait à mesurer l’or et l’argent. Talanton
en grec, talentum en latin. Le mot latin a donné celui de thaler, monnaie des
prussiens d’où est dérivé le dollar, autre monnaie bien connue aujourd’hui. La
monnaie a fini par donner son nom à un ensemble de qualités humaines. La
définition est celle-ci : Aptitude, capacité particulière, habileté,
naturelle ou acquise, pour réussir en société et dans une activité donnée.
Merci M. CNRS.
Le Seigneur veut bien parler de monnaie, et pas de la petite
monnaie métallique appréciée modérément de nos banquiers contemporains. Il
s’agit de grosses sommes, surtout à l’époque. Un seul talent, c’était quelque
chose de considérable.
Le maître qui part en voyage confie presque tous ses biens à
trois serviteurs, pas seulement de la petite monnaie, en ne leur donnant apparemment
aucune précision sur le moment de son retour et la manière dont ils doivent le gérer. Que font-ils ? Les deux premiers font travailler
l’argent reçu et gagnent le double de leur avoir. Le dernier a enfoui son
talent.
Pourquoi les deux premiers ont-ils fait valoir ces
biens ?
Le dernier dit qu’il a eu peur, mettant en avant la connaissance de son maître, homme dur et exigeant selon sa lecture. Le malheureux n’a même pas eu le réflexe d’aller remettre à un banquier cet avoir qu’il aurait fait fructifier… Un bon banquier, naturellement. Il a été paralysé par une peur excessive.
Les deux premiers le connaissaient aussi, l’avaient vu agir et certainement appris de son exemple.
Le dernier dit qu’il a eu peur, mettant en avant la connaissance de son maître, homme dur et exigeant selon sa lecture. Le malheureux n’a même pas eu le réflexe d’aller remettre à un banquier cet avoir qu’il aurait fait fructifier… Un bon banquier, naturellement. Il a été paralysé par une peur excessive.
Les deux premiers le connaissaient aussi, l’avaient vu agir et certainement appris de son exemple.
Approchant de la fin des temps liturgique, nous percevons
cette notion de crainte, de peur, présente par exemple dans Saint Matthieu au chapitre
10 : « Craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne
l’âme aussi bien que le corps. » que dit-il avant ? « Ce que je
vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez
au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui
tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme. » Nous croyons entendre aussi
saint Jean-Paul II et son « N’ayez pas peur ! ». Il faut oser
annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, à ceux qui ne connaissent pas Dieu et
sa Miséricorde, aux pauvres de Dieu qui ignorent qui il est vraiment. Qui
prendra le risque de porter l’Evangile autour de lui et de le vivre en
portant des fruits de charité en cultivant le champ acheté avec les biens du
maître par ces instruments que sont les œuvres de miséricorde ?
Je vous les remets en mémoire, le Jubilé est loin maintenant : d’abord les Oeuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.
Et n’oublions pas les Oeuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Je vous les remets en mémoire, le Jubilé est loin maintenant : d’abord les Oeuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.
Et n’oublions pas les Oeuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Faire fructifier les talents reçus, n’est-ce pas cela ?
La première lecture a pris en exemple la femme parfaite de
cette époque-là, elle ne base pas son critère sur une beauté qui passe hélas,
et ne réjouit le regard que pour un temps, mais en raison de son labeur et de
la qualité de son travail. Annoncer l’Evangile est bien l’affaire de tous.
Il y aura au final le retour du Maître, celui qui reste
vigilant dans la prière et à l'oeuvre de Dieu ne sera pas déçu Ce sera pour lui
l’heure d’entrer dans la joie de son Seigneur. « Celui qui fait bon usage
des cinq sens de son corps pour croire et annoncer les oeuvres de Dieu, pour
développer la charité soit par l'action, soit par la méditation, pour pacifier
sa vie et connaître Dieu, celui-là entre dans la joie du Seigneur. », dit
saint Augustin (De la
vraie religion).
«Vous êtes
tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la
nuit et aux ténèbres. Courez pendant que vous avez la lumière de la vie,
de peur que les ténèbres de la mort ne vous surprennent. » - « Garde-toi
bien, saisi d'une belle peur, d'abandonner soudain la voie du salut »
dit saint Benoît, dans sa règle. Oui, par notre baptême nous sommes tous enfants de Dieu, il nous est demandé de
chasser notre crainte et d’attendre notre Père comme un Père, non pas avec le
cœur et le regard du serviteur peureux. Pour reprendre encore le Père des
moines « Ce n'est plus la peur de l'enfer, c'est l'amour du Christ qui nous meut.»
C’est l’amour de notre Père qui nous fait agir et entrer dans sa joie,
comme de vrais pauvres après avoir remis entre ses mains non seulement les
talents reçus, mais notre esprit. Qu’est-ce qui est le plus beau ? Un
tableau à 450 millions, ou le Christ ?
Notre-Dame des plus pauvres et des totalement pauvres priez
pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
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