Première lecture« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! »Is 63, .
Deuxième lecture Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ1 Co 1, 3-9
Évangile« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison »Mc 13, 33-37
Frères et sœurs,
L’Avent est donc le temps préparatoire à Noël, à la venue du
Christ en notre chair. Ceux qui sont focalisés sur les cadeaux, par exemple une
voiture de tel modèle avec toute la panoplie des nouveaux gadgets qui la font
freiner, accélérer ou parquer plus vite que la pensée, à moins que vous ne
rêviez d’une machine à café à côté du chauffeur, ceux-là relisent avec
attention leurs descriptifs techniques… Mais l’Avent c’est plus qu’un cadeau,
la venue de Dieu parmi nous. L’Avent se prépare en se remémorant l’histoire de
cette attente dans l’Écriture et en la rendant présente, en l’actualisant. L’état
d’esprit manifesté par Isaïe ne peut qu’émouvoir : «
Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous
laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et
ne plus te craindre ? » Isaïe aspire à un véritable retour de la grâce et
à une vie conforme à ce que le Seigneur demande, en communion avec lui. Que le
peuple de Dieu soit à nouveau le Peuple de Dieu bénéficiaire des promesses et
de l’héritage. Il exprime une véritable attente.
Ce n’est pas celle d’un souverain temporel. Cette image préparatoire est devenue dans l’attente du Messie est devenue une sorte de piège. Cette venue est différente. La venue du Seigneur est plus importante que celle de l’empereur entrant triomphalement dans sa ville, distribuant des pièces d’or. On le voit représenté à cheval, sur certaines monnaies romaines, avec la devise Felix Adventus… Joyeux avènement. Il fait bon se rappeler un peu d’histoire… pour mieux comprendre l’origine de nos célébrations. Le Seigneur nous invite à veiller dans l’attente de sa venue : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. »
Ce n’est pas celle d’un souverain temporel. Cette image préparatoire est devenue dans l’attente du Messie est devenue une sorte de piège. Cette venue est différente. La venue du Seigneur est plus importante que celle de l’empereur entrant triomphalement dans sa ville, distribuant des pièces d’or. On le voit représenté à cheval, sur certaines monnaies romaines, avec la devise Felix Adventus… Joyeux avènement. Il fait bon se rappeler un peu d’histoire… pour mieux comprendre l’origine de nos célébrations. Le Seigneur nous invite à veiller dans l’attente de sa venue : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. »
Y aurait-il quelques craintes à nourrir ? Il demande
plus spécifiquement au portier de veiller. Quittant une année liturgique pour
entrer dans une autre, ce mot de portier peut nous faire penser à une ancienne
divinité romaine à deux faces, Janus. La colline du Janicule a conservé son nom
à Rome. De ce dieu à double visage, disait Ovide, partait l'année pour
s'écouler. Il avait la fonction de portier du ciel païen et a donné son nom au
mois de janvier. Saint Augustin s’en moque dans la Cité de Dieu. Dans nos
Bibles en français, on rencontre peu ce terme de portier. Dans le livre des
chroniques cette fonction est mentionnée à l’entrée de la Tente du rendez-vous
et dans le Temple. Sur les portes du Temple de Jérusalem étaient représentés
deux chérubins. Il y en avait aussi sur l’arche d’Alliance. Le Dieu invisible
et qu’on ne pouvait représenter, siégeait au-dessus d’eux vous vous rappelez du
début du psaume tout à l’heure : « Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim ! » Il fait allusion à cela.
Lorsque le Peuple avait très gravement péché, avant l’exil, l’Ecriture
dit que la gloire de Dieu s’éleva au-dessus du temple. Ezéchiel décrit de
manière imagée cet événement : « La gloire du Seigneur quitta le
seuil du Temple et s’arrêta au-dessus des Kéroubim. Ceux-ci déployèrent leurs
ailes; je les vis s’élever de terre, quand ils partirent. Ils s’arrêtèrent à
l’entrée de la porte orientale du Temple, et la gloire du Dieu d’Israël était
au-dessus d’eux. »
L’Avent c’est en quelque sorte le phénomène inverse, le
retour de Dieu annoncé… Il demande qu’on lui ouvre la porte et qu’il soit
accueilli. Vous vous souvenez que lors de l’Année Sainte, on avait ouvert la
porte de la Miséricorde. A Jérusalem, il y a une porte qui est toujours murée
et devrait être ouverte le jour du retour du Messie selon la tradition. Le
symbolisme nous intéresse plus que l’archéologie. C’est la porte dorée, ou la
belle porte. Elle est appelée aussi la porte de la Miséricorde.
L’Avent nous permet de nous remémorer la manière dont le
Sauveur a été attendu non seulement par le Peuple de Dieu, mais aussi depuis
les origines. L’humanité entière aspirait à être libérée et délivrée de ce mur spirituel
qui la sépare de Dieu et ferme la porte. Seul le Seigneur pourra faire tomber
ce mur. Il a reproché aux pharisiens de le renforcer. A nous il nous demande de
prier et de veiller en ne les imitant pas.
Veiller, qu’est-ce que c’est ? Il nous faut dépasser la
seule idée de privation de sommeil… Benoît XVI explique qu’il ne s'agit pas de
sortir du présent, de faire des spéculations sur l'avenir, d'oublier le devoir
du moment présent; bien au contraire, veiller et être vigilant signifie faire
ici et maintenant la chose juste, comme si elle devait être accomplie sous les yeux
de Dieu.
Qui est donc notre portier ? Dans l’Église c’est
l’évêque qui est le portier principal de son diocèse. C’est Pierre qui a reçu
les clefs du royaume et qui est donc chargé d’ouvrir et de fermer. Ils ont la
fonction de veiller et de nous faire veiller pour que nous vivions dans la foi,
l’espérance et la charité. Ils doivent nous préparer à la venue du Messie.
L'Église nous fait prendre conscience d'un aspect très réel
et toujours actuel de notre existence chrétienne. Le sens de l'Avent dans l'année
liturgique, c'est de raviver en nous cette conscience, c'est de nous obliger à
regarder en face ces réalités, à reconnaître non pas seulement combien le monde
a été privé autrefois de salut ou l'est encore aujourd'hui dans certaines
régions, mais combien cet état de choses est encore une réalité pour nous-mêmes
et au sein de l'Église. Il faut s’émouvoir de ce qui se passe ailleurs, devant
la misère on ne peut qu’être solidaire, mais notre premier devoir est de
veiller sur notre vie dans et avec le Christ.
N’oublions surtout pas que le temps de l’Avent se doit
d’être une attente joyeuse, bien qu’il faille préparer les chemins du Seigneur
avec attention et sérieux. Nous pouvons méditer plus particulièrement les
mystères de l’Annonciation et de la Visitation. Marie va nous rappeler bien
vite sa présence importante pour tous avec la célébration de l’Immaculée
Vendredi. Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Amen.
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