Saint-Ursanne
Lectures de la messe
Première lecture« Toi, mon troupeau, voici que je vais juger entre brebis et brebis »Ez 34, 11-12.15-17
PsaumeLe Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.Ps 22 (23), 1-2ab, 2...
Deuxième lecture« Il remettra le pouvoir royal à Dieu le Père, et ainsi, Dieu sera tou...1 Co 15, 20-26.28
Évangile« Il siégera sur son trône de gloire et séparera les hommes les uns de...
Frères et
Sœurs,
Nous aurons
compris que les lectures d'aujourd'hui insistent cette année sur la figure du roi berger dont
David est la figure. Il annonce le Christ comme roi et berger de son peuple.
Nous célébrons en ce dimanche son retour en gloire à la fin des temps. Jésus en
parlant à ses disciples explique qu’il
présidera au grand jugement de l’amour. Saint Matthieu nous présente
cette scène à la manière d’une image pastorale : « il séparera les hommes les uns
des autres, comme le
berger sépare les
brebis des chèvres
: il placera
les brebis à sa
droite, et les chèvres à sa gauche » (Mt 25, 32-33)
Oui! Il viendra pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Les
représentations ne manquent pas sur ce moment unique. Elles sont présente sur le
tympan de bon nombre d’églises et de cathédrales du Moyen-Age. Nous avons à
l’esprit la grande fresque de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine. Le
pape Paul III, commanditaire, se devait d’être représenté sous les traits de
saint Pierre. On raconte que le grand artiste pouvait être cruel. Le maître des
cérémonies pontificales qui avait osé critiquer son travail vit attribuer ses
traits à Minos juge aux enfers dans la mythologie. Ce spécialiste de la liturgie supplia paraît-il le pape
de faire effacer son visage, mais Paul III lui répondit qu'il avait « autorité
au ciel et sur terre, mais pas aux enfers ! »
Dante y avait
mis toutefois le fameux pape Célestin V qui avait remis sa charge… alors qu’il
est considéré aujourd’hui comme un saint. Il y en a quelques autres, mais
heureusement le jugement des artistes n’est pas absolu.
Ceci dit sous
forme aimable, cette rencontre proclamée chaque dimanche surviendra un jour,
bien que tous, nous souhaitions que la bonté de Dieu, dont nous devrions être une
des multiples expressions, puisse être indéfiniment prolongée… Mais le Verbe
s’est fait chair, il a pris sur lui notre humanité, ses limites et ses
limitations dans le temps et l’espace, selon le mystérieux dessein de Dieu. Le
Père seul connaît l’heure et le jour de l’avènement ultime de son Fils. Par son
Fils Jésus-Christ, dit le catéchisme, il prononcera sa parole définitive sur
toute l’histoire.
Le pape
François adoucit cette image pourtant véridique et il rappelle que le Seigneur
est d’abord notre frère : « Le Christ, descendant du roi David,
est le “frère” autour duquel se
constitue le peuple, qui prend soin de son peuple, de nous tous, au prix de sa
vie. En lui nous sommes un ; un seul peuple uni à lui, nous partageons un seul
chemin, un seul destin. C’est seulement en lui, en lui comme centre, que nous
avons notre identité comme peuple. »
C’est dire
aussi combien nous sommes précieux à ses yeux et à ceux de son Père, car lui,
Jésus a donné sa vie pour nous. Il
« est le centre de l’histoire de l’humanité, et aussi le centre de
l’histoire de tout homme. »
Mais à quoi
donc se référera la parole que Jésus aura pour chacun de nous en ce fameux
jour. A l’amour, bien entendu, à l’amour que nous aurons manifesté en pensée,
en parole et en action envers chacun de nos frères. C’est le sens de l’Evangile
que nous avons entendu tout à l’heure. Pour que le règne de Dieu s’établisse,
n’est-ce pas par l’amour du Christ transmis et vécu que cela se produit?
Le fameux document de Vatican II Gaudium et Spes sur l’Eglise dans le monde de
ce temps, promulgué à l’occasion de cette fête expliquait que le but de
l’Église est unique : « que vienne le règne de Dieu et que s’établisse le
salut du genre humain. » Le Christ est venu pour que tous les hommes soient
sauvés et qu’aucun ne se perde. L’amour de Dieu s’est incarné totalement en la
personne de Jésus et cette incarnation se poursuit en chacun de nous. Croiser
le regard du Christ et entendre sa parole, c’est quelque chose de plus grand et
de plus important, et de plus joyeux et de plus heureux que de réussir
n’importe quels examens. Réjouissez-vous de ce que vos noms soient inscrits
dans les cieux et dans le cœur de Dieu.
La Vierge
Marie, la plus humble de toutes les créatures, est la plus grande à ses yeux parce
qu’elle a mis la parole en pratique, elle lui a fait porter son fruit, C’est
pour cela qu'elle siège en Reine à la droite du Christ Roi. Nous voulons nous
confier une fois encore à elle avec une confiance filiale, pour pouvoir
réaliser notre mission chrétienne dans le monde. Amen.
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