17 DÉCEMBRE 2017
3ème Dimanche de l'Avent, de Gaudete — Année B
Lectures de la messe
Première lecture« Je tressaille de joie dans le Seigneur »Is 61, 1-2a.10-11
CantiqueMon âme exulte en mon Dieu.
Lc 1, 46b-48, 49-50,...
Deuxième lecture« Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la ven...1 Th 5, 16-24
Évangile« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas »
« Je ne suis pas digne de délier la courroie de sa
sandale. » Les paroles de Jean-Baptiste témoignent de la qualité de la
flamme qui brûlait en lui ! Quelle humilité ! Le métier de cireurs de
chaussures revient paraît-il à la mode… Le Seigneur vient faire plus encore,
laver les pieds de ses disciples. Pierre s’en estimera indigne, nous nous
souvenons de l’épisode du Jeudi Saint. Comme de celui de Simon le pharisien auquel
Jésus avait reproché de ne pas lui avoir versé de l’eau sur les pieds… Il est
humble celui qui vient à nous, pour servir et purifier. Quant à nous, notre
joie ne peut qu’être grande, parce que Dieu vient libérer son Peuple, avec puissance,
mais ce ne sera pas une puissance dévastatrice.
Beaucoup désirent la venue du Messie, et déjà ceux qui
s’opposeront à lui sont inquiets. Les juifs dit l’Evangile, envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des
lévites pour interroger Jean-Baptiste sur son identité et sa mission. Il
appartenait pourtant par le sang, au groupe des prêtres. Le terme de « Juifs »
chez saint Jean désigne ceux qui ne croiront pas en Jésus. Un bon nombre des
fils d’Israël, croira en lui à cette époque.
Jean-Baptiste ne refusa pas de répondre à ceux qui le
questionnaient et il affirme : « Je ne suis pas le Christ. ». Aux démons,
Jésus donnera l’ordre de se taire, lorsqu’ils voudront dévoiler son identité. Jésus
tout au long de son ministère ne répondra pas aux questions sur ce sujet. Caïphe lui
demandera : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? » Pilate le
questionnera sur sa royauté : « Es-tu le roi des Juifs? ».
Jean explique sa mission en citant le prophète Isaïe :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin
du Seigneur. »
Que vient faire le Seigneur ? Il vient baptiser dans
l’Esprit, il vient faire de tous les hommes, des enfants de Dieu, ses frères.
Saint Paul nous explique que si nous le sommes, nous devons manifester une
particularité. Laquelle ? « Frères, soyez toujours dans la joie,
priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de
Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. », c’est de la joie dont il
s’agit. Isaïe nous dit que lui aussi tressaille de joie. L’Esprit de Dieu est
sur lui. Un lien est patent entre l’Esprit et la joie souvenons-nous du
Magnificat de Marie, et de la joie d’Elisabeth, aussi de la Pentecôte et de
l’encyclique du pape François sur la nouvelle évangélisation : « La
joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus ».
Cette joie quelle est sa nature ? Saint Thomas y consacre 4
questions : - la joie est-elle un effet de la charité - cette joie
est-elle compatible avec la tristesse - peut-elle être plénière - est-elle une
vertu ? Il nous dit qu’elle est selon lui, un des trois effets intérieurs
de la charité. Avec la joie, nous avons également, la paix et la miséricorde. Quand
est-elle totale ? La joie est plénière quand il ne reste plus rien à
désirer. Dans la Patrie céleste, la possession du bien infini, c’est-à-dire
Dieu, apaise tous les désirs : alors la joie des bienheureux est pleine et même
débordante car le « cœur de l’homme ne peut soupçonner ce que Dieu réserve à
ceux qu’il aime (1 Cor 2 9). Voilà donc la cause de notre joie, Dieu lui-même.
« Réjouissez-vous dans le Seigneur, et il vous accordera ce que votre
coeur lui demande, dit le psalmiste (Psal. XXXVI, 4). » Il nous l’accorde
dans peu de temps puisque dans la personne de Jésus, Dieu vient visiter son
Peuple.
La joie, est un élément central de l’expérience chrétienne,
disait Benoît XVI. Au cours de certaines grandes célébrations rassemblant des
fidèles venant d’horizons très divers, le Peuple de Dieu aujourd’hui, nous
faisons l’expérience d’une joie intense, la joie de la communion, la joie
d’être chrétiens, la joie de la foi partagée. Cela dure un temps seulement. Notre
cœur cherche la joie profonde, parfaite et durable qui puisse donner du “goût”
à l’existence.
En ce temps de l’Avent, Jésus, Celui qui vient est le but et
la plénitude de notre joie, mais il commence par s’en faire maintenant le
serviteur. Il est le serviteur de notre joie. Comment un enfant pourrait-il
être le serviteur de notre joie ? Celle qui est la servante du Seigneur
doit d’abord jouer non seulement son rôle, mais réaliser sa vocation. Elle
remplit sa mission de Mère de Dieu.
Oui, Jésus est bien le serviteur de notre joie ! Il
vient enlever nos chaussures crottées par le chemin, il vient laver nos pieds,
les soigner… Panser les blessures, rendre la vue aux aveugles et l’ouïe aux sourds.
« Dites aux esprits abattus : prenez courage, ne
craignez pas ; voici notre Dieu qui vient : il vient nous sauver. (Is 35, 4) »
L’éternité entre dans le temps, et curieusement elle vient y
croître, elle grandit dans le sein de Marie, elle va grandir par le grain semé
et jeté en terre, elle va grandir jusqu’à la plénitude des temps, jusqu’à la
moisson, jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous.
L’Avent est le temps de la présence et de l’attente de
l’éternité. C'est, de manière particulière, le temps de la joie, d'une joie
intériorisée, qu'aucune souffrance ne peut effacer. Cette joie, présente en
nous de manière invisible, nous encourage à aller de l'avant avec confiance. La
Vierge Marie est le modèle et le soutien de cette joie intime, au moyen de laquelle
nous a été donné l'Enfant Jésus. Puisse-t-elle nous obtenir, fidèle disciple de
son Fils, la grâce de vivre ce temps liturgique vigilants et actifs dans
l'attente. Amen!
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