Frères et Sœurs, merci de venir célébrer ce 2ème dimanche du temps ordinaire avec Notre-Dame du Vorbourg. Vous voyez que le sapin a laissé sa place au palmier.
Nous avons lu ou entendu des propos
indélicats attribués à un chef d’état, à propos de personnes d’autres pays ou
réfugiées ces jours. Bien que rien ne soit simple, je me suis permis de mettre
en évidence une image de la fuite en Égypte, pour nous rappeler que le Seigneur
lui-même a du s’expatrier avec sa famille. Il y a une merveilleuse légende qui
raconte qu’un palmier en s’inclinant, avait offert ses fruits, son ombre et de
l’eau à la Sainte Famille. En remerciements Dieu transplanta une de ses
branches au paradis et c’est de cet arbre qu’on distribue les palmes aux
martyrs. Rien de tel qu’une belle histoire pour nous enseigner ce qui est beau, bon et vrai.
Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Seigneur commence à
rassembler ses premiers disciples. Saint Jean-Baptiste lui envoie les deux
premiers. Si nous recherchons le Seigneur, il nous invite à demeurer chez lui.
C’est à cette invitation que nous répondons ce matin. Nous nous y préparons en reconnaissant que nous avons besoin de sa miséricorde.14 JANVIER 2018
2ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Lectures de la messe
Première lecture« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute »1 S 3, 3b-10.19
PsaumeMe voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté.39 (40), 2abc.4ab, 7...
Deuxième lecture« Vos corps sont les membres du Christ »1 Co 6, 13c-15a. 17-...
Évangile« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui »
Frères et Sœurs,
Dimanche dernier nous célébrions le baptême de Jésus. Il appelle
ses premiers disciples aujourd’hui. L’évangile de saint Jean est très
particulier par rapport aux trois autres évangiles appelés synoptiques, puisque
cet appel ne survient pas après la tentation au désert et l’arrestation de
Jean.
Saint Jean met en lumière sur trois jours, la mission du
baptiste et une partie de celle de Jésus. Le baptiste explique qu’elle est la
sienne : il est celui qui prépare les chemins du Seigneur, le premier
jour, qui désigne l’Agneau de Dieu et même le Fils de Dieu, au moment du
baptême le deuxième jour et le troisième envoie ses propres disciples à sa
suite. Nous pouvons remarquer aussi un entrelacement de jours. Après l’appel
des premiers disciples survient le mariage de Cana que l’apôtre Jean appelle le
troisième jour, le troisième jour de la mission du Christ qui a commencé avec
son baptême. Baptême, appel des disciples, Cana, un déroulement en 3 temps. Le
symbolisme du mariage est très fort, raison pour laquelle l’Église lui attache
une grande importance. Il appelle ses disciples pour les conduire à un mariage.
Ne trouvez-vous pas cela étrange ? Ils vont devenir pour ainsi dire les
serviteurs du mariage, de l’union de Dieu avec son Peuple, du Xt avec son
Église.
Avant d’en arriver là, que remarquons-nous ? Jean a
désigné à ses deux disciples Jésus, avec ce titre « Voici l’Agneau de
Dieu. », c’est la seconde fois qu’il utilise l’expression. Un prédicateur
qui envoie ceux qui le suivent à un autre, serait pour le moins étrange, si
Jean-Baptiste n’était prophète. Tous deux l’écoutent et se mettent à suivre
Jésus.
Dans un endroit désertique, deux personnes qui en suivent
une autre, aurait de quoi inquiéter la première. Ce n’est certainement pas le
cas de Jésus, ici. Il leur demande : « Que
cherchez-vous ? » La question n’est pas adressée à une certaine
périphérie, ce n’est pas un objet qu’ils veulent, pas plus qu’une bourse qu’il
n’a pas, mais il y a une attente spirituelle très forte en eux. Ils lui
répondent : « Rabbi, Maître, où demeures-tu ? » Ce mot de
demeurer, de rester, revient aussi trois fois.
Jean-Baptiste l’a utilisé déjà à deux reprises lors du
baptême. Nous sommes en droit de penser que les disciples avec ce mot, veulent
parler « d’habiter » au sens physique, mais aussi qu’ils veulent
demeurer avec Jésus, parce que l’Esprit-Saint est descendu sur lui et qu’il y
demeure. Ils veulent avoir part à ce don de Dieu qui ne leur sera donné
qu’après la Pentecôte, alors que Jésus aura été enlevé auprès de son Père pour
y demeurer et régner avec lui dans son humanité. Le mot est beaucoup employé
chez saint Jean, 67 fois dans l’Évangile et les épîtres. Il l’est 47 fois avec
la préposition dans « demeurer dans » «Demeurez dans mon amour»… «Je demeure dans son amour», dans l’amour de
mon Père… L’Esprit-Saint, amour du Père
et du Fils nous fait aimer la volonté du Père et l’accomplir, à la manière de
Jésus, devenant ainsi fils et filles dans le Fils. Il vient demeurer en nous.
Les deux premiers disciples se rendent donc là où Jésus
demeure, ils vont avec lui. Il s’agissait d’André, le frère de Simon et
certainement de Jean lui-même, mais il reste discret là-dessus.
On ne dit rien du lieu où demeurait Jésus, de manière un peu
surprenante, mais André appelle assez rapidement Simon-Pierre, son frère. André
annonce à Pierre qu’ils ont trouvé le Messie : « Nous avons trouvé le
Messie. » et sa réponse est immédiate, il le suit. Nous n’avons pas
l’épisode de la pêche miraculeuse chez saint Jean. Que fait Jésus ? Il
pose son regard sur Simon et lui donne tout de suite sa mission, comme s’il
s’empare pour ainsi dire de la foi qu’il a manifesté dans la parole de son
frère. Il en fait un roc et change son nom. Jésus sait qui il est, il le
connaît et il l’aime« Tu es Simon, fils de Jean ». Comme Abraham, il
reçoit un nouveau nom et un changement définitif s’opère pour lui :
« Tu t’appelleras Kèphas – ce qui veut dire : Pierre. ».
Nous savons que Jésus va demeurer chez lui, ce qui n’est pas
sans importance. La maison du pêcheur est-elle un prototype du Vatican ?
Bien modeste, vous me le concédez. Cette modestie nous concerne au premier
chef, elle est notre terrain d’action. Quel est notre appel ? Notre
vocation… ? Comment construire l’Église et appeler le plus grand
nombre à y demeurer ? Nous avons entendu tout à l’heure dans la première
lecture le touchant appel de Samuel et sa réponse. « Parle, ton serviteur
écoute. »
Que nous dit personnellement le Seigneur ? Saint Paul dans la deuxième
lecture, l’épître aux Corinthiens, nous invite d’abord et en premier lieu, à la
sainteté, à mener une vie qui nous fasse respecter ce temple de Dieu que nous
sommes nous-mêmes. « Vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc
gloire à Dieu dans votre corps. »
Chacun de nous a reçu aussi au moment de son baptême, un
appel qu’il a fallu discerner et des dons à exercer au service des autres. Qui
sont-ils ces autres? Nos plus proches, notre famille d’abord et aussi l’Église,
est-ce que je fais tout ce qui m’est possible pour aider, à la liturgie, dans
la catéchèse, dans les associations d’entraide, dans la société. On ne peut
nier la générosité qui est déjà manifestée. Il ne s’agit pas de s’éparpiller,
mais de correspondre au mieux à ce à quoi le Seigneur nous a appelés. La
dernière question est-ce que je veux demeurer avec le Seigneur comme les
Apôtres ? Comment faire ?
Il y a des jours dit Charles Péguy, où les patrons et les saints
ne suffisent pas. Alors il faut prendre son courage à deux mains. Et s'adresser
directement à celle qui est au-dessus de +
tout. Être hardi. Une fois. S'adresser hardiment à celle qui est infiniment
belle. Parce qu'aussi elle est infiniment bonne. Amen.
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