LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jon 3, 1-5.10)
PSAUME
(24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)
DEUXIÈME LECTURE
« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)
ÉVANGILE
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)
Frères et Sœurs,
Nous avions entendu dimanche dernier, la manière dont saint
Jean relatait les débuts du ministère de Jésus. Il ne mentionnait pas la
tentation au désert. Saint Marc le fait et de manière très synthétique rapporte
le fait qui a marqué son point de départ, à savoir l’emprisonnement de
Jean-Baptiste par Hérode.
Jésus ne va pas provoquer Hérode sur son territoire, celui
de la Judée, mais il remonte vers la Galilée, la région d’où il venait, lui le
Nazaréen. Il reprend ce que disait Jean-Baptiste, mais avec une nuance
d’importance : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout
proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Il ne dit pas qu’un autre
vient derrière lui. Après la résurrection, Jésus demandera à ses Apôtres
d’aller proclamer l’Evangile à toutes les créatures, en leur demandant d’y
croire et de se faire baptiser. A ceux qui croiront, le Seigneur ressuscité
promet le salut. N’est-ce pas ce qui doit nous intéresser le plus, lorsqu’avancent
nos jours…
Le chemin est encore long, Jésus va appeler et former ses
Apôtres. Aujourd’hui il interpelle Simon et André, puis Jacques et Jean.
L’ordre proposé par Marc est aussi différent de celui de l’évangile de Jean. Les
Apôtres répondent tout de suite. Saint Luc place cet appel plus loin, après une
pêche miraculeuse. Jésus avait commencé de proclamer sa parole à Nazareth d’où
il avait été rejeté. Il annonce ensuite son message avec autorité, et chasse un
esprit mauvais par cette même parole. Sa première guérison toujours dans saint
Luc avait été celle de la belle-mère de Pierre. L’appel vient après. Les différences
des évangiles démontrent que la vie de Jésus a été soumise à différentes
lectures, relue et interprétée par des témoins. Ce n’est pas un livre dicté
d’en-haut, mais des compositions sous l’inspiration de l’Esprit-Saint qui ont
un fond historique.
Ce message nous est transmis aujourd’hui, non seulement par
des écrits, mais par des témoins vivants qui nous relient à Jésus. Le recevons-nous ?
Acceptons-nous qu’il puisse être reçu et exprimés par des témoins de provenance
bien différentes, par des étrangers, selon des lectures et des interprétations
qui en 2000 ans ont donné bon nombre de variantes et combien de déchirures ?
Parfois la tunique sans couture du Christ a été déchirée, des grâces venant du
Christ ont peut-être disparu dans certaines communautés. Les exemples ne
manquent malheureusement pas avec les divisions qui se sont produites dans
l’histoire de l’Église. Il reste des parties ou des expressions de l’unique
message dans toutes les communautés qui croient dans l’Évangile, la Bonne
Nouvelle de la résurrection de Jésus et de la promesse de la vie éternelle pour
ceux qui croiront. « Tous confessent
qu’ils sont les disciples du Seigneur, mais ils ont des opinions différentes
dit le décret sur l’oecuménisme. Ils suivent des chemins divers, comme si le
Christ lui-même était divisé]. Il est certain qu’une telle division s’oppose
ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale
et elle fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de
l’Évangile à toute créature. »
La place de Pierre et son rôle voulu par Jésus ne peuvent
être écartés, l’unité ne pourra passer que par lui. C’est Pierre qui est appelé
ce matin par Jésus. Les Évangiles, les Actes et Saint Paul témoignent de ce
rôle.
Le décret sur l’œcuménisme le rappelait avec le rôle des
Apôtres : « Pour établir en tout lieu son Église Sainte jusqu’à la
consommation des siècles, le Christ a confié au collège des Douze la charge
d’enseigner, de gouverner et de sanctifier. Parmi eux, il choisit Pierre, sur
lequel, après sa profession de foi, il décida d’édifier son Église ; il lui
promit les clefs du Royaume et, après que l’apôtre lui eut donné l’attestation
de son amour, il lui confia toutes les brebis pour les confirmer dans la foi et
pour les paître en unité parfaite, Jésus Christ lui-même demeurant
éternellement la suprême pierre angulaire
et le Pasteur de nos âmes. »
La reconstitution de l’unité est affaire de communion dans
la charité et de partage d’une même foi. Tout passe par une conversion du cœur.
Parmi les éléments phares et exercices spirituels dans ce
but, nous avons eu la réunion des jeunes du mouvement de Taizé à Bâle en début
d’année et revient aussi régulièrement « la semaine de l’unité. »
Elle a été préparée cette année par les Églises et
communautés des Caraïbes aux langues et confessions diverses. Ces îles ont été
marquées par l’esclavage, les combats et les atrocités commises au nom
d’idéologies antagonistes, ultra-libéralisme et communisme. Régulièrement elles
sont frappées par les cyclones et les tremblements de terre, Haïti a même eu
droit à une appellation non contrôlée par un chef d’État récemment.
Un résumé en 3 lignes est plutôt délicat à formuler. Les
auteurs voient dans la fin de l'esclavage dans ces régions l’action de la main
de Dieu. Pour eux, il s’agit d’une expérience commune de l'action salvatrice de
Dieu qui apporte la liberté. Le choix a été fait du chant de Moïse et de Miryam,
sa soeur (Ex 15,1-21) qui rapporte la libération des Hébreux poursuivis par
Pharaons et ses chars. Myriam le conclut : « Chantez pour le Seigneur !
Éclatante est sa gloire : il a jeté dans la mer cheval et cavalier ! »
Demandons au Seigneur déjà pour nous, la conversion
intérieure qui conduit à l’unité. L’unique Église du Christ subsiste dans notre
Église catholique, mais ses frontières s’étendent mystérieusement au-delà. De
quelle manière Dieu le sait et sa patience envers chacun est tout aussi
mystèrieuse que son infinie miséricorde.
Très sainte Mère de Dieu, toi qui est Mère de l'Eglise et qui a accompagné ses premiers pas apprends-nous la patience et à vivre dans la charité en manifestant que Dieu est Amour, qu’il est Vérité et Vie. Amen.
Très sainte Mère de Dieu, toi qui est Mère de l'Eglise et qui a accompagné ses premiers pas apprends-nous la patience et à vivre dans la charité en manifestant que Dieu est Amour, qu’il est Vérité et Vie. Amen.
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