Jésus après avoir prêché dans la synagogue et chassé un
esprit impur par sa parole, accomplit un signe envers la belle-mère de Simon. Il
a commencé par donner son message dans le cadre de la liturgie de la synagogue.
En cette journée des laïques, n’est-il pas opportun de rappeler que les services
rendus dans nos églises est important, de l’orgue, en passant par l’entretien
et les fleurs.
La belle-mère de Pierre donc était couchée, elle avait de la
fièvre, nous dit le texte. Pierre vivait dans cette maison qui était aussi
celle d’André son frère. Qui était la belle-mère de Pierre ? D’abord, c’était
une malade. Pour la charité, et vu toutes les histoires qui courent sur les
belles-mamans, rappelons-nous qu’étant souvent grands-mères, que, comme toutes
les grands-mamans, elles sont précieuses. De quoi souffrait-elle ?
Pourquoi pas d’une grippe ? Nous invoquons saint Blaise pour nous « prémunir » de tous les
maux de gorge pourquoi le Seigneur n’aurait-il pas eu pitié du souci que l’on
avait de cette sainte grand-mère et pour une telle maladie qui peut avoir des
conséquences graves avec l’âge. Elle avait de la fièvre en grec « puretos »,
un mot qui vient de « pur » le feu. Elle devait avoir bien
mal.
Le geste de Jésus après cette guérison peut éveiller en nous
une image, celle de la résurrection. « Il la saisit par la main et la fit
lever. » Pourquoi ne pas nous encourager nous-mêmes à l’heure du réveil…
Lorsque je me lève, « Je ressuscite avec le Christ. » En fêtant la
présentation de Jésus au temple nous avons lu dans l’évangile le cantique de
Syméon qui est chanté dans la dernière prière du soir. « Maintenant ô
Maître souverain, tu peux laisser ton Serviteur s’en aller en paix. » Bien
sûr tout réveil, même le mien, a parfois besoin d’encouragements.
Que fait cette sainte belle-mère aussitôt guérie? Elle les
servait. Quel dynamisme… Le mot de servir est diekonei… d’où vient celui de
diacre. Dans l’église, les services de la diaconie sont nombreux.
Jésus avait prêché à la Synagogue le matin, fait cette
guérison et mangé avec tous ceux qui étaient là. Le sabbat étant consacré au
repos et à la prière et c’est le soir que les gens sont venus. Même en ne
pouvant faire que ce qui était permis un jour de sabbat, un peu moins d’un
kilomètre, le bouche à oreille a permis à la nouvelle de faire le tour du
village. Un « guérisseur » était chez Pierre ! Le soir, après le
coucher du soleil qui marque la fin du sabbat, presque toute la ville s’est
retrouvée devant chez Simon-Pierre avec ses malades…
Nos santés sont un questionnement perpétuel, et Job traduit
bien ce qui se passe en nous et pour nous parfois. Cela fait presque du bien de
l’entendre s’exprimer quand il en a vraiment marre : « Vraiment, la
vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre.
Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa
paye, depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des
nuits de souffrance. » Mais je vous laisse relire dans vos bibles ce que
Dieu lui répond et le message d’espérance final. Il retrouve ses biens, a dix
enfants, dont 3 filles seules nommées et quels beaux noms : Colombe,
Fleur-de-Laurier, et Ombre-du-regard. Elles reçoivent même reçu une part
d’héritage avec leurs frères, nous mesurons la magnanimité de Job pour l’époque.
Pour nous, notre récompense, notre but c’est le Christ, voir Dieu, la vie
éternelle, donc !
Une parenthèse à propos des guérisons dont nous bénéficions
aujourd’hui grâce à l’avancée des sciences médicales et la science elle-même.
Elles font jaillir des thèses surprenantes, soutenues par l’imaginaire de la
science-fiction. Vous avez tous vu des films comme Matrix, ou certains autres
où l’homme est quasiment transformé en robot. Des termes nouveaux naissent
comme transhumanisme : certains disent que "la nature humaine"
est un blocage mental et que l’homme sera dépassé par ses créations. Pour
l’instant, nos problèmes de « conduites » intérieures ne sont pas encore
tous résolus, peut-être est-ce un plus dû à nos limites. Ce sera un sujet de
questionnement pour les nouvelles générations, et un lieu d’action pour les
laïques chrétiens.
L’évangile mentionne encore un autre élément. Jésus expulse
des démons et leur interdit de parler. Une nouvelle même vraie qui est
transmise dans un mauvais contexte et polluée par des interprétations inexactes
peut faire beaucoup de dégâts. On le sait très bien dans les médias. Cette
divine censure était en cette occasion nécessaire pour qu’il n’y ait pas une
sorte d’emballement prémédiatique qui provoque une catastrophe et soit un
obstacle à la prédication de Jésus. Il ne veut pas déclencher une révolution à
la mode humaine et violente, ni prendre d’assaut Jérusalem et le Temple comme
le fera plus tard Bar-Kochba ou les Macchabées deux siècles avant. Il vient
appeler à la conversion des cœurs.
Jésus, ensuite, ne veut pas se laisser prendre par la
popularité et la foule, il se retire dans un endroit désert pour y prier, et
retrouver cet essentiel qu’est son Père. Il veut parler avec lui et demeurer
fidèle à sa mission. Plus tard, sa famille viendra pour le faire revenir à son
village avec sa mère, presque prise en otage. Le très bon charpentier semblait
avoir perdu la raison, mais personne ne le connaissait et le diable ne l’avait
apparemment pas encore reconnu. Il se voulait aux affaires de son Père, et pas
à l’affaire familiale. Vous, laïques, est-ce que vous êtes prêts à vous arrêter
de temps à autre, pour vérifier si vous êtes fidèles à vous lignes de force, à
ce que l’Évangile vous demande ?
A Capharnaüm qui sera son centre de ministère, Jésus va
laisser retomber la tension. Il ne profite vraiment pas d’un avantage à la
manière d’un homme politique qui s’installe. Il laisse la liberté pour que des
appels mûrissent intérieurement et que croisse la semence jetée dans les cœurs.
Nous comprenons quel est ce feu qui dévore Jésus en écoutant
saint Paul :
Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un
motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je
n’annonçais pas l’Évangile !
Que ce désir d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus qui nous
relève et veut nous tendre aussi la main au jour de la Résurrection, nous habite.
Sous ta protection nous nous refugions, Sainte Mère de
Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais
délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. Amen.
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