mardi, 5ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
S. Paul Miki et ses compagnons, martyrs
Première lecture« Tu as dit : “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la supplicati...1 R 8, 22-23.27-30
Psaume De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers !Ps 83 (84), 3, 4, 5....
Évangile« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à...
PSAUME
(Ps 83 (84), 3, 4, 5.10, 11abcd)
R/ De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers ! (Ps 83, 2)
Mon âme s’épuise à désirer
les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri
vers le Dieu vivant !
L’oiseau lui-même s’est trouvé une maison,
et l’hirondelle, un nid pour abriter sa couvée :
tes autels, Seigneur de l’univers,
mon Roi et mon Dieu !
Quelle prière nous entendons dans la bouche de Salomon! Il
n’est pas prêtre, mais il occupe une place dans la liturgie du Temple. "Seigneur,
Dieu d’Israël, il n’y a pas de Dieu comme toi, ni là-haut dans les cieux, ni sur la terre
ici-bas ; car tu gardes ton Alliance et ta fidélité envers tes serviteurs,
quand ils marchent devant toi de tout leur cœur." Est-ce que, vraiment, Dieu
habiterait sur la terre ? Oui, il y habite et Jésus qui dira
ailleurs que le Temple de Dieu est son corps, nous fait comprendre la manière
dont Dieu veut être servi, ne serait-ce pas d’abord dans tous ceux qui sont le
temple de Dieu ici-bas. Il veut des cœurs proches de lui…
Nous désirons être un peu comme les oiseaux du psaume,
tourterelles, passereaux, moineaux et hirondelles, à votre choix. Demeurer
proche de lui, autant que possible. Comment nous établir à demeure dans le
temple de Dieu et y rester ? Restons un peu avec Saint Augustin et son
commentaire de notre psaume 83… Mais, j’aimerais
auparavant essayer avec vous de voir sur quelles bases bibliques travaillaient
les Pères. Vous avez entendu tout à l’heure que le psaume mentionnait des
hirondelles. J’aurais aimé des colombes ou des tourterelles, intuition qui n’était
pas sans fondement. Vous savez qu’il existe différentes versions de ce que nous
appelons l’Ancien Testament dont les psaumes font parties. Le texte hébreux actuel
ou Massorétique a été fixé à la fin du 1er siècle après J-C, après
la chute de Jérusalem prise par les romains. Mais les premiers chrétiens
avaient fait usage d’une bible traduite en grec, à Alexandrie, dite Bible des
LXX, selon une légende qui affirmait que 70 traducteurs seraient parvenus à la
même traduction. Elle est encore utilisée par les orthodoxes. Certains
commentaires disent que les juifs l’ont abandonnée parce que trop utilisée par
les chrétiens et ont opté pour une traduction en grec, plus littérale et proche
de l’hébreux. La LXX, passant en territoire latin, on en vint à la traduire en
latin, mais il y eut plusieurs versions. Saint Augustin utilisait surtout une
version de ce qu’on appelle la vetus latina, l’ancienne latine et celles qu’il
trouvait sur place. Ce qui veut dire que les spécialistes voient les
variations. Saint Jérôme, plus âgé qu’Augustin, a produit la version en usage
jusqu’au Concile Vatican II, appelée Vulgate à laquelle a succédé la néovulgate
et nos Bibles en langue vernaculaires, plus proche de l’hébreux.
Ma curiosité à propos de l’hirondelle a porté ses fruits,
dans le psaume plus proche de l’hébreux, certains lisent bien hirondelle, mais
dans toutes les versions issues de la LXX et de ses traductions et même la
néo-vulgate, on lit tourterelle, ou colombe, ce qui fait bien entendu penser au
cantique des cantiques… Pour ne pas
allonger, juste quelques lignes du commentaire d’Augustin sur ce psaume :
« Mon coeur et ma chair ont tressailli vers le Dieu
vivant». … Qu’est-ce qui tressaille en toi, ô Prophète? « Mon coeur et ma chair
». Pourquoi ce tressaillement? c’est que « le passereau a trouvé une demeure
pour lui, comme la tourterelle un nid, où elle placera ses petits». Qu’est-ce à
dire? Deux objets tressaillent, selon lui, et dans la comparaison il montre
encore deux oiseaux; c’est son coeur qui tressaille ainsi que sa chair, double
objet qu’il nous ramène dans le passereau et dans la tourterelle; le passereau
serait l’image de son coeur, et la tourterelle de sa chair. Le passereau a
trouvé une demeure pour lui, mon coeur a trouvé un abri. Il exerce ici-bas ses
ailes, dans les vertus de cette vie, dans la foi, dans l’espérance et dans la
charité, pour s’élever ensuite dans sa maison; et quand il y sera arrivé, il y
demeurera, et alors il n’aura plus cette voix plaintive qu’il a sur la terre.
…
Dans le ciel, d’où viendra notre bonheur ? Que
posséderons-nous ? Que ferons-nous? Ce que nous posséderons, je l’ai dit, tout
à l’heure : « Bienheureux ceux qui habitent votre maison». Tu n’es point riche,
si tu n’as que ta maison, mais c’est être riche que posséder la maison de Dieu.
Dans ta maison, il te faut craindre les voleurs, le mur de la maison de Dieu,
est Dieu lui-même. « Bienheureux ceux qui habitent dans votre maison ».
N’est-ce donc pas l’amour de Dieu avec celui des frères que
nous devons rechercher, car c’est là, la maison de Dieu. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire