mardi, 11ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
S. Romuald
Mémoire facultative
Lectures de la messe
Première lecture« Tu as fait pécher Israël »1 R 21, 17-29
Psaume Pitié, Seigneur, car nous avons péché !Ps 50 (51), 3-4, 5-6...
Évangile« Aimez vos ennemis »Mt 5, 43-48
Faire retomber les conséquences du péché des parents sur
leurs enfants est-ce juste ? Pour moi, comme pour vous, je pense que c’est
très mystérieux et même incompréhensible. Achab s’est humilié devant Dieu et
celui-ci lui épargne de voir une peine terrible survenir sur sa maison de son
vivant. David s’était aussi humilié, nous nous souvenons de ce passage du livre
de Samuel et de l’épisode de Bethsabée. C’est l’enfant qui mourut, mais vint
ensuite la naissance de Salomon, ancêtre du Seigneur ou du moins figurant dans
sa généalogie… Dieu paraît s’arranger de tout et tirer le bien du mal, mieux
encore, faire preuve de miséricorde.
Saint Augustin avait cité le passage de l’Écriture que nous
avons lu lors d’une controverse avec Julien d’Éclan, un évêque italien qui
défendait l’enseignement de Pélage dont vous n’avez peut-être jamais entendu
parler. Cet auteur niait la transmission du péché originel et prônait la
capacité de l’homme de se sauver lui-même. Ci-gît le lièvre de l’énigme
semble-t-il… Je vous cite un passage de notre saint auteur :
« Nous lisons même dans les livres sacrés dit Augustin,
que le roi Achab ayant commis un péché énorme, Dieu épargna ce prince et
attendit que son fils soit monté sur le trône pour exercer sur lui ce qu’il
appelle sa vengeance (III Rois, XXI, 29.) … » il donne d’autres exemples
pour remonter à Adam dont la faute a eu des conséquences sur toute sa
descendance… avec un enchaînement de maux sans fin qui affligent l'humanité, et
qui, depuis les premiers pleurs de l'enfant au berceau jusqu'au dernier souffle
du moribond… » Il y a une sorte de schéma récurrent dans l’Ancien
Testament qui fait allusion au premier péché. C’est le seul moyen de comprendre
cette notion de punition héritée ou héréditaire. Il y a faute dont les conséquences
punitives, s’étendent à des générations, mais aussi miséricorde qui n’efface
pas tous les effets de la faute.
Le pélagianisme qui niait donc la transmission du péché
originel, est sous une forme contemporaine est un des thèmes favoris du pape François.
Il est contraire à l’Écriture. Non, l’homme ne peut se sauver lui-même et oui !
ce péché a des conséquences ! La
lettre Placuit Deo de Mgr Ladaria préfet pour la Congrégation pour la doctrine
de la foi, le dit ainsi. « Le salut que Dieu nous offre ne s’obtient pas
par les seules forces de l’individu, comme le voudrait le néo-pélagianisme,
mais à travers les rapports qui naissent du Fils de Dieu incarné et qui forment
la communion de l’Église. » Le culte de la toute-puissance de l’homme seul
et sans Dieu, est un des problèmes de notre culture contemporaine.
L’humilité d’Achab et celle de David, sont des invitations
pour nous à demander au Seigneur sa miséricorde. Pour être parfaits comme notre
Père céleste est parfait, il n’y a pas d’autre moyen que d’aimer comme lui, et
cela nous ne pouvons y parvenir que par la grâce. J’aimerais encore ajouter une
remarque de Benoît XVI à la question d’un journaliste : Dieu (qui punit les hommes sur plusieurs
générations) est-il aujourd'hui encore aussi colérique qu'autrefois, ou bien
a-t-il changé ? disait-il en substance.
Je voudrais ajouter à ce que vous dites, répond
Benoît XVI que l’Écriture affirme sa fidélité à des milliers de génération. La
miséricorde est multipliée par mille, comparée à la colère. La parole me
dit : lorsque j'ai mérité la punition et me suis éloigné de cet amour, je sais
que la miséricorde de Dieu est mille fois supérieure.
Demandons-là les uns pour les autres. Amen.
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