21 JUILLET 2019 dimanche, 16ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C de la Férie
Lectures de la messe
Première lecture« Mon seigneur, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur »Gn 18, 1-10a
PsaumeSeigneur, qui séjournera sous ta tente ?Ps 14 (15), 2-3a, 3...
Deuxième lecture« Le mystère qui était caché depuis toujours mais qui maintenant a été...Col 1, 24-28
Évangile« Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part »Lc 10, 38-42
Intro
Chers frères et sœurs bonjour à tous et à toutes, nous
célébrons aujourd’hui le 16e dimanche du temps ordinaire qui est
centré sur l’hospitalité, l’accueil d’Abraham aux 3 anges celui de Marthe et
Marie à Jésus et enfin celui de Jésus par nous, afin que « Le mystère qui était
caché depuis toujours, qui maintenant a été manifesté soit révélé au monde.»
Je vous ai sorti 2 nouvelles couronnes de Marie et de Jésus,
aujourd’hui dans le contexte du 150ème anniversaire du couronnement.
Marie en avait déjà une, vous le voyez sur les anciens ex-votos. Mais il
s’agissait en 1869 d’un couronnement au nom du pape à une époque difficile pour
notre région et pour l’Église en Occident. Marie nous réunit tous aujourd’hui,
nous ne sommes plus au 19ème siècle vous l’aurez constaté.
Nous pouvons écouter une traduction de la bénédiction qui
avait eu lieu au moment du cérémonial du couronnement, selon l’ancien rituel.
Il a été rénové, avec la nouvelle
liturgie, mais il n’est encore en latin. Le nouveau rituel en français, des
bénédictions a une très belle et longue bénédiction des statues.
ORAISON.
Dieu tout-puissant et éternel, qui par un effet de votre
souveraine bonté, avez créé toutes choses de rien, nous supplions ardemment
votre Majesté, afin qu'elle daigne bénir et sanctifier ces couronnes, faites
pour orner l'image sacrée de la Mère de votre Fils notre Seigneur. Ainsi
soit-il.
Le Prélat asperge les couronnes avec l'eau bénite et les
encense, puis précédé de la croix et de huit acolytes qui entourent les
couronnes et portent des cierges allumés, il s'avance au pied de l'autel,
entonne l'hymne O gloriosa virginum, que continue le choeur; les couronnes sont
ensuite déposées sur l'autel au coin de l'épître, c’est-à-dire du côté droit de
l’autel, dans une église, en faisant face à l’autel.
ORAISON.
O Dieu qui avez bien voulu choisir pour palais le sein
virginal de la Bienheureuse Marie toujours vierge : faites que, fortifiés et
défendus par elle, nous assistions avec bonheur à son couronnement. Ainsi
soit-il.
Une hymne est chantée, puis l’évêque couronne l’enfant puis la mère en
disant pour chacun ces mots :
Puissions-nous mériter que le Christ nous couronne de gloire
et d'honneur dans les cieux comme nos mains vous couronnent sur la terre.
Homélie
Chers frères et sœurs,
Nous nous trouvons en ce début de nouvelle période
caniculaire à bénéficier de l’accueil de
Lazare, Marthe et Marie, et sous les chênes de Mambré. Un détail pour les
amateurs de nature, les chênes s’acclimateront paraît-il mieux à la canicule et
au réchauffement climatique que bon nombre de nos autres espèces sylvicoles
locales. A quand des truffes de Delémont et d’Ajoie ? Qu’il fait bon en
cette période de l’année, de pouvoir bénéficier d’un peu d’ombre et de
fraîcheur y compris sous le chêne de Châtillon. Il est vrai qu’il y a des problèmes
parfois piquants partout.
Je suis toujours ému lorsque reviennent les textes
d’aujourd’hui dans nos liturgies. Ils sont vous ai-je dit sur le thème de l’accueil.
Accueilli dans la maison de ses amis, le Seigneur, dans l’Évangile, parle de
vie spirituelle avec Marie qui écoute avec attention sa parole. Le Seigneur lui
transmet la parole de vie. Prendre du temps pour le Seigneur est important pour
chacun de ses disciples. Comment vivre sans la parole de vie ? Les règles
monastiques sont explicites ainsi saint Benoît : « Chaque fois qu'un
frère désire se recueillir dans le secret de l'oraison dans l’oratoire, qu'il
entre simplement et qu'il prie, non en élevant la voix, mais avec les larmes du
cœur et la ferveur de l'esprit.» La prière nous relie à Dieu, le mot de religion
vient de relier dit-on habituellement.
Marthe a le mérite de prier plutôt par l’action et son
activité. Qui ne la comprend, il y a tant à faire pour accueillir et préparer
le repas, rendre la maison agréable, etc… En cette époque du partage des tâches
tout le monde en est conscient.
Mais d’un autre côté, un hôte doit être bien accueilli. Si de
nos jours, on se contentait par exemple de le planter devant la télé avec un
apéro… le tableau ne serait pas édifiant. Rester avec son hôte, ne pas le laisser
seul, est, me semble-t-il, une règle de base du savoir vivre.
Qu’est-ce que Jésus pouvait bien dire à Marie ? La
prière et l’oraison sont des secrets. Elles appartiennent au secret du roi.
Nous avons un autre tableau de l’accueil dans la première
lecture qui nous rapporte l’hospitalité d’Abraham aux trois anges. Lorsque
j’étais très jeune, j’avais été émerveillé par les couleurs, la disposition et
l’atmosphère de l’icône d’Andréï Roublev intitulée habituellement la Trinité. Les
interprétations de cette icône sont diverses. Pourquoi ne pas tenter celle-ci ?
Les trois anges sont assis en face de nous autour d’une table, et nous sommes
pour ainsi dire attablés avec eux en la personne d’Abraham. Le quatrième invité
non figuré, c’est nous. Les trois ont un bâton qui peut être considéré comme
signe d’autorité. Au-dessus du personnage de gauche, on voit une maison, la
maison du Père. Les deux autres anges le regardent, attendant pour ainsi dire
sa parole. Celui du centre a un manteau bleu et une tunique d’un brun, rouge
qui rappelle la pourpre impériale et la passion. Près de lui, un arbre qui fait
penser au bois de la croix et l’arbre du paradis. Sa main s’approche de la coupe dans un geste
de bénédiction. Dans le troisième ange nous pouvons voir le Saint-Esprit. Il regarde
le Père qui paraît l’envoyer, lui donner une mission qu’il accomplit en
dirigeant sa main vers la coupe. C’est l’action de l’Esprit qui fait de l’Eucharistie
le corps et le sang du Chris. La coupe paraît en effet contenir un agneau
symbolique, lequel rappelle la partie centrale du pain levé servant à
l’Eucharistie chez les orientaux. Il est appelé prosphore et cette partie se
nomme d’ailleurs l’Agneau. Nous sommes invités à la table de Dieu. Nous en sommes
les invités, alors que c’est lui qui s’est invité chez nous. Quelle
invitation ! Il est aussi curieux de voir le profil d’une autre coupe que
forment les personnages.
Si vous allez voir l’original à la galerie Tretiakov de
Moscou, vous la trouverez peut-être un peu grande, 1 m sur 1 m 50. Pour la
méditation on peut préférer une reproduction plus petite.
La dernière lecture tirée de l’épître aux Colossiens,
conduit à une conclusion qui est elle aussi fondamentale. Marie a certes choisi
la meilleure place qui ne lui sera point ôtée, elle représente la primauté de
la contemplation, mais pas de manière absolue, la parole n’est pas faite pour
être conservée à l’abri, tel un son sur un appareil. Elle doit être vécue et
transmise. La contemplation sans fin et l’échange éternel dans l’amour, ce sera
dans la gloire.
Le Christ vient habiter en nous, en ceux qui le reçoivent et
reçoivent cette parole. Il est dans l’Église et la communauté des croyants
« Le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire ! » Que
fait le Seigneur, que font les envoyés du Seigneur et tout disciple qui
parle de lui en transmettant la bonne nouvelle? Amener tout homme à la
perfection. Autant chez le contemplatif que chez celui qui agit dans
l’Évangélisation directe par la parole ou l’exemple de sa vie, le but est de
faire grandir le Christ dans le cœur et l’âme de chacun, dans la société, pour
qu’il soit tout en tous. Nous sommes en chemin et c’est Dieu qui vient à notre rencontre
comme pour les pèlerins d’Emmaüs.
Qui peut mieux nous aider que la Vierge Marie que nous fêtons comme notre reine cette année du 150ème anniversaire du couronnement de Notre-Dame du Vorbourg ? Pendant nos vacances, nous avons un modeste instrument pour méditer sur le mystère du Christ : Notre chapelet ou nos dix doigts à la limite. Marie participe à l’œuvre de notre rédemption et elle joue aussi un rôle très important dans la distribution des trésors de la grâce ainsi que de toutes les grâces, une reine sert à distribuer les trésors du roi en particulier aux plus pauvres, c’est pour cela que chacun de nous s’adresse à elle. Marie notre mère et notre reine, réjouis-toi, car celui qui est venu habiter en toi, est vraiment ressuscité ! Fais-nous partager à ta joie ! Amen !
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