Une sculpture nature
de Laurent Boillat
de Laurent Boillat
« Si quelqu’un vient à moi sans me
préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs, et
même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »
Quel contraste apparent frères et
sœurs entre cette parole de Jésus adulte et sa dépendance personnelle envers
Marie, sa maman. Un petit enfant en a besoin plus que tout et plus que jamais.
Même un adulte dans la détresse en arrive parfois à appeler sa mère. On en rit à
l’occasion, mais vous avez peut-être fait cette expérience en étant malade, ou
face à une grande peur. Qui peut affirmer faire le malin en tout temps ?
Le Seigneur veut dire par cette parole qu’il est Dieu et que Dieu doit être
aimé par-dessus tout, plus encore que sa propre vie. Partir à sa suite demande
un complet détachement : Marie l’a vécu.
En fêtant la Nativité de Marie
aujourd’hui, nous nous réjouissons de la naissance de la maman de celui qui
vient apporter la vie au monde, mais aussi de ce qu’est Marie elle-même et de
la grâce qui lui est faite.
Les parents de Marie se nomment Anne
et Joachim selon la tradition, et cela, dès les premiers siècles. Joachim veut
dire ("Dieu accorde") et Anne ("La Grâce - la gracieuse"). En
joignant les deux noms des époux, nous obtenons : Dieu donne la grâce…
Cela fait un beau nom de famille et significatif. Ils n’auraient pu en effet, avoir
Marie que tardivement. On dit de Joachim qu’il est descendant de David et Anne
de la tribu de Lévi, Elisabeth l’était elle-même.
Jésus en tant que Dieu a eu la chance
et le pouvoir de choisir celle qui est sa propre maman. Il a créé son âme, et
l’a préservée dès le commencement des conséquences de ce qu’on appelle la faute
originelle. Il lui a tout de même obéi durant son enfance. Fêtant jeudi
prochain et cette semaine le 150ème anniversaire du couronnement de
Notre-Dame du Vorbourg, par le Pape Pie IX, nous pouvons rappeler que c’est
aussi ce pape qui a, non pas inventé, ce serait problématique, mais reconnu au
nom de l’Église entière ce titre de Marie. L’événement spirituel le plus
curieux de cette époque et du 19ème siècle d’ailleurs, est le
phénomène extraordinaire des apparitions de Lourdes que rappelle la grotte du village.
« Je suis l’Immaculée Conception » avait dit Marie à Bernadette.
C’est cette petite fille aux talents
cachés qui est fêtée aujourd’hui. Marie en raison des dons reçus va être
spirituellement la servante du Seigneur, la disciple la plus fidèle de son Fils
et de son Dieu, de celui qu’elle va mettre au monde. Comme toutes les mamans
elle accomplira les tâches et l’immense service que toutes nous ont rendu. Elle
le fera en lui donnant la vie, en le soignant, en l’éduquant, mais aussi en le
rendant libre et en respectant sa mission. Plus encore, elle va devenir son
disciple. Elle va le laisser accomplir cette mission et l’accompagner jusqu’au
bout. Si vous avez déjà accompagné une maman qui perd son enfant, vous avez
perçu ce qu’a pu être le terrible sacrifice que cela a été. En même temps, dans
ce moment éprouvant, Marie est restée celle qui a cru. Elle savait que son Fils
ressusciterait, mais cela n’a rien enlevé à sa douleur propre et à celle de son
Fils qu’elle partageait. Elle a vécu totalement la passion de Jésus, de manière
spirituelle. Selon une tradition bien ancrée Marie verra la première son Fils
ressuscité. Elle sera la première également à être emportée au ciel après lui
avec son corps glorieux lors de son Assomption et couronnée dans le ciel. Tous
ces événements sont présents dans ce bébé qui naît aujourd’hui. « Parce
qu’elle est la plus petite, elle sera la plus grande, j’ai mis la miséricorde à
ses pieds. »
Marie est née pour nous donner son
Fils, mais aussi pour nous recevoir comme enfants. Elle va nous enseigner à
nous donner nous-mêmes afin de devenir disciples de celui-ci, sans rien lui préférer.
Le Seigneur veut venir habiter chez nous pour que ce monde soit réconcilié à
chaque génération, rendu plus beau encore, vraiment divin.
S’il arrive que même des adultes
appellent leur maman dans un moment de détresse, parce que nous sommes fragiles,
le Seigneur a voulu nous faire le cadeau de sa propre Mère présente au pied de
la croix. Elle a reçu une grâce particulière en recevant l’Apôtre Jean au pied
de la croix. Marie est devenue Mère de l’Église et nous pouvons recourir en
toute circonstance à elle, nous le savons. Toujours elle nous accompagne comme
elle le fait pour toute l’Église. Elle est Mère de l’Église.
Saint Jean-Paul II, avait rappelé
qu’elle avait commencé de resplendir comme une véritable «étoile du matin»
(Stella matutina). Comme cette étoile, en même temps que l'«aurore», précède le
lever du soleil, de même Marie, dès sa conception immaculée, a précédé la venue
du Sauveur, le lever du «soleil de justice» dans l'histoire du genre humain.
Terminons avec une hymne :
«Sainte Mère du Rédempteur, porte du ciel, toujours ouverte, étoile de la mer,
viens au secours du peuple qui tombe et qui cherche à se relever. Tu as
enfanté, à l'émerveillement de la nature, celui qui t'a créée!». Amen.
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