Première lecture « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de t... Ap 7, 2-4.9-14
Psaume Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur. Ps 23 (24), 1-2, 3-4...
Deuxième lecture « Nous verrons Dieu tel qu’il est » 1 Jn 3, 1-3
Évangile « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est g... Mt 5, 1-12a
9 béatitudes et puis voilà la vision de Dieu et l’exultation
finale en perspective. Chers frères et sœurs, imaginons-nous notre rencontre
avec le Seigneur ? Le bonheur qui nous est promis ne vaut-il pas qu’on s’y
arrête. Dans les commerces des villes et les villages, les préparations sont
déjà bien avancées. Certains, les enfants surtout rêvent déjà à quelques jeux
informatiques, tenues, ou autres merveilles qui nous dépassent.
N’aurions-nous pas le droit de nous représenter le ciel et
aussi notre ciel ? Y aura-t-il des lieux au bonheur bien délimité ?
On m’avait raconté une petite histoire où certains s’estimant pauvres en vertu,
disaient qu’au paradis, il y avait un grand mur derrière lequel on entendait chanter.
Interrogé un nouvel arrivant demanda de qui il s’agissait. Il lui fut
répondu : ce sont les catholiques pratiquants, mais comme ils croient les
seuls à être sauvés, ils sont heureux et il est mieux de ne pas les déranger,
il ne faut pas diminuer leur bonheur… Je pense que nous avons certainement
dépassé les répartitions et les parcages entre religieux de diverses
obédiences, réguliers et séculiers, ainsi que les catégories de saints du
missel qui mériteraient d’ailleurs des améliorations. Il n’y a par exemple pas
de béatitudes pour les pasteurs, ni pour les sœurs… et surtout pas pour les
moines. Le ciel n’est pas affaire de grades de 1ère, 2ème
ou 3ème classe, mais d’amour. Le but est d’aller au ciel ! Mais
il n’est pas interdit d’en admirer les représentations. Par exemple celles de
Giotto et de Dante ou de Fra Angelico et de sa danse avec les anges. Il y a de
quoi rêver… Nul besoin de prendre un vaisseau pour une planète lointaine. Les
médias veulent tout prix une rencontre avec des extraterrestres, mais nous en
avons déjà avec nos anges. « Tous les anges se tenaient debout autour du
Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants. » Qui est le plus
naïf ?
Je nous souhaite aujourd’hui d’avoir l’audace de songer plus
fréquemment au bonheur du Paradis. Il ne s’agit pas de croire que nous y sommes
arrivés, le réalisme a bien vite fait de nous rattraper, mais ne devons-nous
pas libérer de la place à l’Esprit-Saint qui nous apporte la joie aujourd’hui
dans ce que nous vivons, mais aussi qui fait grandir notre espérance. Péguy la
fait naître le jour de Noël, avec l’enfant de la crèche. « C'est cette
petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de
rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes
révolus. Mais l'espérance ne va pas de soi. L'espérance ne va pas toute
seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bien heureux, il faut avoir
obtenu, reçu une grande grâce. » Certes, elle est petite, et elle
avance entre ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, mais n’est-ce pas
elle qui d’une certaine manière, les entraîne et les stimule. Elle, qui est en
quelque sorte la lumière sur le chemin.
Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui
serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui
une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Qui nierait que nous devrions être purs comme lui est
pur ? Comment y parvenir ? par le don de sa miséricorde. Dans la
première alliance, on insistait beaucoup sur la pureté rituelle des prêtres qui
devaient présenter le sacrifice. Non seulement nous faisons don de notre vie,
mais le Seigneur nous reçoit en son Fils, et en fils et filles, nous sommes
invités à la table du banquet pour partager son bonheur.
Demain nous prierons pour tous les fidèles défunts.
Aujourd’hui, nous espérons que tous ceux que nous connaissons n’en ont plus
besoin, mais qui le sait, sinon Dieu en qui nous les remettons en toute
confiance. Qui désirons-nous le plus voir, quand ce sera notre tour de faire le
grand bond ou le petit pas décisif en avant ? Quels visages passent dans
nos cœurs, nos parents, des amis, des voisines de chœur, ceux qui se sont
confiés à nos prières ? De grands saints qui nous ont servis de
guides ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas
son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son
Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui
recherche ta face !
Qui ose dire qu’il craint de s’ennuyer dans
l’éternité ? Avec le Seigneur, nous aurons tout la lumière, la grâce, la
joie en surabondance… Quelles découvertes nous attendent, combien de frères et
sœurs, allons-nous rencontrer ? 8 milliards aujourd’hui environ. Le
Seigneur nous rendra bienheureux, nous aura apporté le pardon et plus encore nous
aura donné et fait la grâce de pardonner nous aussi… et personne ne nous
dira : Quel naïf tu es ! Non bienheureux seras-tu.
Avec la grâce, nous pourrons dire à Notre-Dame avec
Jean-Paul II : O Cœur Immaculé ! De la faim et de la guerre, de la guerre
nucléaire, d’une autodestruction incalculable, de toutes sortes de guerres, tu
nous as délivrés!
Des péchés contre la vie de l’homme depuis ses premiers
moments, de la haine et de la dégradation de la dignité des fils de Dieu, de
tous les genres d’injustice dans la vie sociale, nationale et internationale,
tu nous as délivrés !
De la facilité avec laquelle nous avons piétiné les
commandements de Dieu, tu nous as délivrés !
De la tentative d’éteindre dans les cœurs humains la vérité
même de Dieu, de la perte de la conscience du bien et du mal, des péchés contre
l’Esprit Saint, tu nous as délivrés !
J’ajouterais de nous-mêmes et de nos petitesses, de nos
étroitesses de cœur, tu nous as délivrés pour nous donner à lui. Par elle tu
nous as donnés à toi, Seigneur nous te rendons grâce. Amen.
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