dimanche 26 avril 2020

Réflexions dominicales d'un réfugié de l'Internet






26 avril 2020

3ème Dimanche de Pâques — Année A

 
Première lecture « Il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir » Ac 2, 14.22b-33
Psaume Tu m’apprends, Seigneur, le chemin de la vie.
ou : Alléluia ! Ps 15 (16), 1-2a.5, ...

Deuxième lecture « Vous avez été rachetés par un sang précieux, celui d’un agneau sans... 1 P 1, 17-21
Évangile « Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain »

 Intro

 
Même à la veille d’un début de relâchement des dispositions prises en raison de la pandémie, nous sommes encore habités par de nombreuses questions sur la suite. Elles concernent les effets de ce virus et sa nocivité à moyen et long terme, le type d’atteintes qu’il provoque. Quand trouvera-t-on un vaccin ou des médicaments efficaces avec certitude ? Certains sous-entendent discrètement que finalement, ce ne sont que les plus faibles qui s’en vont et que c’est une loi de la nature. Une toute petite bête capable de déstabiliser les économies du monde entier, de troubler les relations avec nos entourages, nos proches, et nos habitudes à long terme, n’est-ce pas extraordinaire ? Ce qui impressionne le plus les chrétiens, c’est le fait qu’il ait réussi à interrompre nos célébrations eucharistiques. On nous a tellement dit et expliqué que l’Eglise fait l’Eucharistie, et que celle-ci construit l’Église. Voilà que nous en sommes réduits à célébrer à distance, chacun dans son coin. Est-ce qu’elle est donc nécessaire l’Eucharistie? Faut-il se résoudre à des images sur écrans plats  et se contenter d’une image de l’Eucharistie ? Tout cela a-t-il un sens ? Jésus vient nous dire qu’il en a un. Il est la résurrection et la Vie et c’est l’espérance de la résurrection présente en lui qui nous accompagne aujourd’hui. Nous prions pour tous ceux d’entre nous qui sont inquiets pour nos lendemains, non seulement sur le plan sanitaire, mais familial, affectif, économique, de société. Nous prions aussi pour ceux qui sont en charge de la conduite de la société et toutes les victimes indirectes qui risquent d’être nombreuses.


Chers Frères et Soeurs, 


Quel tableau que celui des disciples d’Emmaüs dans cet Évangile long comme le chemin de Jérusalem à Abu Gosh, chez les moines olivétains.
Un danger peut effrayer, disperser, comme l’ont été les disciples, mais il peut aussi provoquer un rassemblement pour tenter de sauver des vies. Une autre expression dit que l’on essaye « de se sauver » de fuir le danger pour sauver nos vies, alors en est-on réduit à nous dire courage, fuyons avec le cœur triste comme les 2 disciples ?
Pourtant en chemin, quelque chose s’est passé. Jésus ressuscité a rejoint ses deux disciples et sans être appréhendé par des gendarmes, ni arrêté ensuite avec ses deux compagnons puisqu’ils n’étaient que trois. Un beau symbole et souvent commenté que ce chiffre trois qui nous rappelle évidemment la trinité… Avec Jésus son image est pour ainsi dire restaurée dans notre humanité.
Jésus vient réconcilier et guérir  incognito ses disciples, guérir les cœurs, réparer le miroir brisé. En eux, il le fait d’abord en expliquant les Écritures, puis en partageant le pain au bout du chemin. Il est long ce chemin de Jérusalem à Emmaüs, long comme la lecture et l’interprétation de l’Écriture. Il leur a pourtant semblé ne pas vois passer le temps, tant leurs cœurs étaient brûlants. N’est-ce pas extraordinaire de voir comment la parole et la présence de Jésus viennent réchauffer les cœurs des disciples, à tel point qu’ils lui disent : Le soir baisse, reste avec nous. Et voilà qu’ils se confinent… pardon pour le rapprochement un peu facile. Mais cela veut dire que Jésus est avec eux, comme il est avec nous lorsque nous devons rester chez nous. Certains disent, voilà qu’on nous a mis en résidence surveillée comme des malfaiteurs pendant bien longtemps. Mais Jésus n’est-il pas avec nous ? Sans l’Eucharistie, la présence réelle, il est vrai, il nous manque quelque chose. Alors entendra-t-on dire, mais n’est-ce pas la preuve que nous pouvons vivre sans les prêtres. Dieu est là, sans eux. Alors pourquoi Jésus aurait-il donc voulu rompre le pain et le distribuer à ses disciples ? Il n’a pas voulu que nous soyons des individus auto-suffisants. C’est un vrai mystère, bien compliqués à vivre Dieu veut que nous soyons interdépendants pour que grandisse l’amour qui habite les trois personnes de la Sainte et indivisible Trinité. Le sacrement de notre unité est bien l’Eucharistie. Elle agit lorsqu’elle est célébrée même lorsque nous ne pouvons être physiquement présents. Elle répare et met une sorte de sceau à cette guérison, à cette réparation.
Je souhaiterais terminer en relevant un point positif dans tout ce que nous avons vécu jusqu’à présent. Nous avons accepté dans une sorte de sursaut, ces bouleversements peut-être par crainte pour nous-mêmes, mais aussi pour préserver les plus fragiles. En dépit de toutes les critiques adressées à nos sociétés, il y a là un aspect très positif dans ce sursaut de charité. De cela il faut se réjouir et demander au Seigneur la grâce de faire durer cette petite flamme venue habitée dans nos cœurs et les réchauffer.
Que la Reine du ciel partage avec nous la joie qui l’a habitée à la résurrection. Amen. 

Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia,
car le Seigneur que tu as mérité
de porter, alléluia,
est ressuscité comme il l'a dit, alléluia.
Prie Dieu pour nous, alléluia.

Réjouis-toi, Vierge Marie, alleluia,
Car le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.

Prions le Seigneur.

Dieu qui, par la résurrection de ton Fils,
notre Seigneur Jésus Christ, as fait briller la joie
dans le monde,
daigne, par l'intercession de la Vierge Marie, sa mère,
nous conduire aux joies de l'éternité.
Par Jésus le Christ, notre Seigneur.

Amen.

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